storm L’ordre est revenu. Personne n’y croyait, pourtant. Ils se disaient que la violence n’en finirait plus. Ils se disaient que ça en était fini de Night Vale. Et la vérité, c’est qu’il s’en est fallu de peu. Combats sanglants sous fond de vengeance, règlements de compte qui sont devenus légions. Le sang qui coule dans les rues, les éclats de balles perdues qui abiment chacun des bâtiments. Un quotidien qu’ils avaient fini par accepter, tous autant qu’ils sont. Puis, il y a quelque chose qui a changé. Des affaires qui sont devenues fleurissantes grâce à une police bien plus encline qu’avant à détourner le regard. Des têtes qui ont été livrées sur un plateau d’argent. Les Argentis menaient la danse, sans que personne ne s’en rendent compte. Flic ripoux placé dans les hauts lieux, crime impuni qui est venu s’ajouter à la liste déjà longue. Deux gangs qui se déchirent, un autre qui les observe en se réjouissant. Et lorsque la vendetta a fini par se terminer, ils ont célébré leur victoire. Eux, les Scorpions que rien n’arrête. Eux, qui ont fini par oublier que dans le désert, les prédateurs sont nombreux. Une erreur.
Les bulldozers, ils sont arrivés avant l’aube. Personne ne les a entendu, personne ne les a vu. Ils y ont veillé. S’installer alors que personne ne regardait, investir les lieux d’un vieil hôtel oublié depuis longtemps. Dans le Sud, personne ne regarde vraiment ce qu’il s’y passe, de toute façon. Là bas, il n’y a plus d’espoir. Là bas, le soleil ne brille plus et les ombres ne cessent de progresser. Une malédiction. Une aubaine. Tout n’est que question de point de vue, à Night Vale. Parce qu’à la mairie, quelqu’un a eu la folie des grandeurs. Quelqu’un s’est dit qu’il était temps que cette ville renaisse de ses cendres. Permis de construction signé dans le plus grand secret, pots de vin reçus dans l’ombre. Et juste comme ça, leurs âmes ont été vendues au diable.
Atlantis Group, qu’ils peuvent lire sur les camions. Une multinationale dont les talents sont sans fin. Dont la réputation n’est plus à faire. Parce qu’à Las Vegas, on ne jure que par eux. Les rois des casinos, les princes des jeux d’argent. Mais leur royaume, il est devenu trop petit. Ou peut-être que les défis, c’est ce qui leur a permis de forcer le destin. Ils n’ont peur de rien, et quand l’idée de transformer cette ville perdue au milieu du désert s’est présentée, ils n’ont pas hésité. Ils auraient peut-être du. Parce que quand les premières pierres du bâtiment sont tombées, la grogne a commencé à s’entendre. A Night Vale, on n’aime pas les étrangers. A Night Vale, on n’aime pas les changements.
Des avocats, des beaux parleurs qui sont envoyés la seconde suivante. Ils tentent de répandre les rêves et de transformer le sable en poussière d’étoiles. Une économie relancée, une ville plus riche que jamais. Des touristes par dizaine, des commerces qui ne risqueraient plus de disparaitre. Le problème, avec les utopies, c’est qu’elles s’effritent si on n’y croit pas assez fort. Le problème, avec les marchants de sable, c’est qu’ils finissent par y croire, à leurs mensonges. Sans se rendre compte qu’ils sont nombreux, à être perdant. Sans réaliser que lorsqu’ils finiront par comprendre qu’ils ont un ennemi en commun, il n'y aura qu'une seule réponse. Le sang.
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