(m) tristram nom ★ crimson pistols (libre)

haaken montaigu rencontre funeste entre ces deux-là ; un soir de chaleur étouffante, tristram à terre et trois paires de pieds qui lui labourent les côtes. une pluie d'insultes. salope. pédale. ils lui crachent dessus et tristram, à qui les coups ne sont que trop familiers, s'effondre comme les larmes coulent sur son visage. haaken n'a rien manqué de la scène et sans que les trois badauds ne l'entendent, il s'approche. pleuvent les coups. de poings et de feu. une mâchoire cassée, deux tirs dans la rotule droite. un de moins. deux tirs en pleine tête, les coups s'enchaînent. plus qu'un. haaken il observe cette petite chose, recroquevillée sur le sol. il l'a déjà vue, dans l'un des bordels appartenant aux crimson. il s'approche du gamin qui ne comprend pas grand-chose à ce qui vient de se passer, et il lui tend son arme. la crosse tiède glisse dans la main de tristram qui appuie sur la détente, et le troisième homme, pétrifié, s'écroule à son tour. le montaigu et le bouclé se toisent, longuement. haaken esquisse un geste et tristram ferme les yeux et amorce un mouvement de retrait, par réflexe. il ne sait pas, il ne sait plus. qui croire, qui remercier. il voulait juste récupérer son flingue, haaken. mais il laisse faire, il tourne le dos au gamin, et il se tire. bizarrerie pour tristram qui scrute l'arme customisée, qui la tourne et la retourne dans tous les sens, et qui malgré son corps endolori, se rue à la suite de son sauveur. il a tout juste le temps de le voir entrer dans un bâtiment. tristram, il lève les yeux et il déchiffre les néons. le bacchanale. il connaît l'endroit de nom, il sait ce qui s'y trame. il entre, le revolver entre les pognes. il a mal aux côtes, il saigne du nez, ça lui coule dans le cou et sur le torse, ça tache ses vêtements mais il s'en fout, tristram. les gens le dévisagent. c'est vrai qu'il fait peur à voir. le flingue qu'il tient dans sa main droite est lourd, bien plus lourd qu'il ne l'aurait imaginé. haaken profite que le gosse soit perdu dans sa contemplation du flingue pour sortir des ténèbres. « tu me le rends ? » sursaut de surprise, le bouclé se crispe et les deux hommes se toisent à nouveau. la crainte a disparu du regard de tristram. il observe ce visage et il sait déjà qu'il ne pourra pas l'oublier.


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