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make me angry and crazy (nilsen) |
| | . ✦ ⊹ Ven 13 Oct - 11:19 ⊹ ✦ . | |
make me angry and crazy Nilsen & Cassandre 22 heures, le bar blindé, mais des serveuses qui tiennent le rythme. Des mecs bourrés mais qui se tiennent relativement bien. Autant qu’ils le peuvent. Les pintes de bières s’enchainent, autant que les whiskies. Tu gardes un œil sur Jezabel, mais surtout les possibles mains baladeuses des clients. Certains sont habitués, et savent ce qui leur arriverait s’ils s’aventuraient sur ce terrain. Mais y’a aussi des petits nouveaux, des mecs de passage qui n’ont pas la moindre idée d’où ils ont foutu les pieds. En enfer, mec, en enfer. Jez’, c’est la fille qui n’a rien à foutre ici, comme toi il ya quelques années. Trop gentille, trop intègre, trop honnête. Trop innocente à un moment, mais cette ville, elle souille tout le monde. Elle vous arrache votre innocence, et la plupart du temps, sans votre consentement. Si t’as pu t’en méfier au début, t’as appris à l’apprécier, fille du shérif ou non. Alors tu continues de la surveiller, du coin de l’œil, plus pour sa sécurité que pour savoir s’il a une idée derrière la tête. T’es tellement absorbée, que tu le vois pas arriver, lui, le trouble maker. C’est seulement lorsqu’il pose son cul sur l’un des tabourets, face à toi, que tu le remarques vraiment. Un sourcil arqué, et un léger rire désabusé s’échappe de tes lèvres. « Tu manques vraiment pas de culot, hein. » Non, Nilsen se fout de tout, y compris des dégâts qu’il peut causer. Il attend là, le cul vissé sur le tabouret, ses opales fixées sur le tienne. Et c’est que maintenant que tu remarques la greluche qui s’installe à ses côtés. Tu te retiens de ne pas éclater de rire. A la place, tu pinces tes lèvres, comme pour ne rien laisser échapper alors que tu retournes tirer tes bières. Tu sens son regard, et tu boues. Tu les attends toujours ses putains d’excuses. Tu sais qu’elles viendront pas, mais ça t’empêche pas de les vouloir. Quelle conne t’as fait que de le laisser bosser aussi. En réalité, tu t’en veux surtout d’avoir cru qu’il avait un minimum de considération pour cet endroit, seul héritage qu’il reste aux Shelby, et peut-être même pour toi. Tu finis par revenir vers eux, ou plutôt vers lui. La poupée abimée par le désert qui se tient à ses côtés, tu t’en fous royalement. Ou presque. C’est sûr lui que tes yeux se posent une nouvelle fois. « Pour faire le trottoir, c’est pas ici. C’est dehors. Et si elle a pas assez de neurones pour le comprendre toute seule, tu peux peut-être l’y accompagner. » un large sourire, quelque peu sarcastique, se dessine sur tes lèvres. Le ton est donné. T’as toujours pas digéré.
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| | | | . ✦ ⊹ Ven 20 Oct - 16:19 ⊹ ✦ . | | Nilsen il n’arrive pas à redescendre de sa stratosphère. Les arômes se mélangent, le rendent fou, la clope, le sable, l’alcool, une sale odeur de crasse imprégnée sur fringues. Vieux souvenir olfactif de la poussière dans laquelle il a chuté plus tôt en skate. Il traîne les bars, siphonne les verres, à la recherche d’un mirage d’amour. L’amour, ce traite, l’amour ce salop, l’amour qui l’empêche de baiser comme avant. L’amour maintenant c’est le nouveau nom de ce désir propre, presque magnifié, qui tient captif le néant de son ventre. Il l’aime mais putain, il ne peut pas rester chez lui, dans sa grotte à cauchemars, soumis au daron et à la valse de ses poings. Alors il suit l’instinct animal de vider ses reins, de combler les cieux. Saigner un cœur et faire pleurer un corps. Il s’est égaré dans le décolleté trop vaste d’une brune un peu fauve, un peu trop fatale. Il gobe des miettes d’amour quand il essaie de l’embrasser, trop ivre pour viser juste. Cette fille là, c'est pas le fruit du hasard, c'est le miroir contraire de sa presque femme, celle à qui il a dit non, celle qui porte le doux visage du regret, celle qui le tient à l'écart car il a encore poussé le vice trop loin.
Il ne sait même pas où il a foutu les pieds bien que l’endroit lui semble familier, échoué face au comptoir, il est à deux doigts de rendre gorge sur la serveuse qui l’accoste. La voix cassante lui fait vriller les oreilles. Il fixe le vide, sa captive d’une nuit à ses côtés. Elle aussi, elle est ravagée, sinon elle serait pas là, le charnu de ses lèvres bougeant en moue amusée alors qu’elle a envie d'se flinguer, le cœur braqué par un piètre bandit. La serveuse continue de cracher ses mots comme des éclairs, et Nilsen comprend enfin que c’est à lui qu’on s’adresse. « Tiens, Cass’ ». Joli brin de fille, peut-être un trop naïve pour avoir accepté de le laisser travailler ici. Il n’a pas d’affects pour elle, Cassandre elle est belle, mais dans ses orbes il n’aperçoit qu’une vielle rancœur bien dégueulasse. Pourtant il a été reconnaissant. C’est rare qu’on donne sa chance au gamin né sous le signe de la mauvaise fortune. Sauf que Nilsen, il a le cœur polaire, il n’aime pas quand c’est trop beau, il finit toujours par ternir l’éclat des jolies choses. « à l’entrée j’ai vu qu’un panneau interdit aux chiens, pas aux putes » L’équilibre est branlant, ses prunelles, deux trous qui cachent la couleur de ses iris, sont exagérément ouvertes. Nilsen il a déjà sombré. « Sinon à part casser les couilles de vos clients, vous leur servez des verres aussi ? » Il échange un regard avec la jeune femme devenue astome, n'ayant guère apprécié d'être assimilée avec une fille de joie. Regard chargé d’une complicité factice et éphémère, fabriquée expressément pour la soirée. « Deux bières. » |
| | | | . ✦ ⊹ Dim 22 Oct - 22:18 ⊹ ✦ . | |
make me angry and crazy Nilsen & Cassandre « Tiens, Cass’ » C’est tout ce qu’il a à te dire ? C’est tout ce qui lui vient dans sa petite tête ? Tu vois rouge. Nilsen, tu l’appréciais. Il avait ce truc que t’étais pas foutue d’identifier mais qui te plaisait bien. Un bagout appréciable bien que pas forcément recommandable. Même sa nonchalance, elle te passait au-dessus. Tant qu’il faisait son boulot. T’avais pas besoin d’une machine de guerre, juste d’un mec qui se tenait pas trop mal, qui tenait tête aux clients un peu trop envahissants et qui savaient servir des verres sans les faire tomber. Nilsen, c’est le mec que tu connaissais pas depuis longtemps –voire pas du tout- mais auquel t’avais voulu laisser une chance, parce que, si tu le faisais pas, qui le ferait ? et tu t’es plantée. Au diable ce qu’il dégageait et sa gueule d’ange, au diable le doute et les essais, il ‘avait planté en beauté. Et tu t’en mordais les doigts. Plus par fierté qu’autre chose. T’avais voulu lui faire confiance, et il t’avait laissé tomber. C’était ça le plus difficile à digérer, pas son impulsivité et son manque de stabilité.
« Sinon à part casser les couilles de vos clients, vous leur servez des verres aussi ? » « les gros cons, en règle générale, je refuse de les servir. » Pourtant tu te diriges vers la tirette pour en faire couler la bière. « surtout quand ils sont pas foutus de s’excuser. » Préparer des bières, incliner le verre de manière à ce qu’il n’y ait pas trop de mousse, mettre la bonne dose, tu pourrais faire ça les yeux fermés. « Deux bières. » Ce soir, t’as pas forcément l’envie de leur offrir le meilleur service qui soit. Surtout à Nilsen. Elle, tu t’en fous comme de ta première petit culotte. Elle a seulement choisi le mauvais mec, le mauvais bras auquel s’accrocher pour la nuit. Elle a même pas grand-chose d’une fille de joie, si ce n’est l’air défoncé pour supporter le boulot. Mais ça t’amuse bien de sous-entendre le contraire. Qu’elle se vexe, qu’elle se plaigne à son chevalier de la soirée. Les deux breuvages faits, tu les attrapes pour venir les poser devant tes nouveaux clients. Un claquement sec, sans aucune délicatesse, tant est si bien que le liquide valse, et se renverse sur les bords du verre, arrosant par la même occasion ton ancien employé et sa nouvelle conquête. « oops. » un large sourire forcé, et tu hausses les épaules, comme si t’éprouvais la moindre gêne. « Longue journée. » Comme si ça excusait quoique que ce soit. Mais Nilsen te connait un minimum. Les shifts, tu peux les enchainer. Oui, t’as déjà cassé un ou deux verres sous le coup de la fatigue et quand tu dois slalomer entre les clients ivres. Mais ça, c’était volontaire. Ça, c’est trop bien exécuté pour que ça ne soit pas calculé. T’attrapes le torchon, sous le comptoir, pour lui balancer –non pas à la tronche, mais contre le torse- qu’il s’essuie s’il en a envie. « Alors… tu fais quoi maintenant ? Qui a eu la connerie de t’embaucher sans savoir dans quoi la pauvre âme s’embarquait ? » Penchée, coudes sur le comptoir, tu plantes tes billes azures dans celles de Nilsen, ignorant royalement son binôme. « Et elle ? Pour la nuit ? Pas pour la vie j’imagine. »
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