bulle intime, espace personnel – les écouteurs dans les oreilles. berceuse. le regard levé vers ce ciel sombre. sombre, un peu bleu nuit, un peu noir, tâché de petit points lumineux. étincelles qui se reflètent dans la pupille abyssale. le sourire qui se dessine sur les lèvres dénudées. les lèvres qui se pincent, qui se frottent, la langue qui passe, qui caresse les pulpes roses. lola, elle se mord la lèvre inférieure alors qu’un énième frisson parcourt son corps. l’enfant sauvage lâché dans les rues sombres de night vale. lola, elle se perd, elle ne sait pas ce qu’elle fait, où elle va et ça la fait rire. les mains dans les poches de sa veste en jeans, la lionne erre sans but. la brise qui caresse sa nuque ; le frisson qui parcourt l’échine, les poils blond de sa peau qui se hérissent et lola, elle s’arrête, regarde autour d’elle. les doigts qui se perdent sur ses clés. clés qu’elle sort, clés qu’elle regarde, avec lesquelles elle joue ; et lola, elle tombe sur sa clé et y a le sourire qui s’illumine de plus belle sur son visage. la tête qui se redresse, l’esprit qui juge la distance. elle n’est pas très loin et lola, elle s’avance. sans réfléchir, guidée par l’instinct, guidée par l’envie. les clés bien gardées dans la paume de sa main. (…) tel le serpent qui mue, dès qu’elle pénètre l’antre personnel qui n’est pas le sien, lola elle se débarrasse du surplus. tennis abandonnées dans l’entrée, lumière qui reste éteinte. chemin qu’elle connait par cœur ; le jeans abandonné dès la chambre pénétrée. veste retirée, échouée à ses pieds et c’est le corps qui se glisse sous les draps. son parfum qui se mélange, les odeurs qui embaume l’espace. intruse reconnue. lola, elle s’installe, comme si c’était chez elle, lola, elle fait comme chez elle. le portable sortit, l’écran qui s’allume. seule source de lumière dans la pénombre. et lola, elle voyage sur internet, se perd sur instagram, comble le vide de sa présence par des vidéos de chats et de chiens sur youtube. et lola, elle ne voit pas les minutes qui s’écoulent, elle ne voit pas les secondes qui s’échappent et dans sa perdition, y a les sens qui se mettent aux aguets, le haut du corps qui se redresse et le sourire qui se dessine lorsqu’elle entend la porte s’ouvrir. et lola, qui reconnait la voix dans la pénombre. lumière qui s’allume sur la silhouette tant aimé. – c’est bien pour ça que tu me les as donné non ? qu’elle susurre en la suivant du regard, le sourire en coin qui s’installe lorsqu’elle la voit se déshabillée. vision plus qu’appréciée ; le corps qui se tourne sur le côté, qui se positionne juste en face d’elle. – hm, il se pourrait bien. et le sourire moqueur qui s’installe. elle se met un peu plus confortablement, la tête qui se penche légèrement sur le côté ; – tu as besoin d’être sauvée ce soir ? question murmurée, le froncement de sourcils qui se fait avant de s’effacer.
naïa. n a ï a ; la douce, l’irréelle, la rêveuse. celle qui fait rêver aussi – un peu, peut-être un peu plus que la normale. naïa, l’enfant éternelle, le sourire qui ravage – qui donne envie de sourire, le regard qui crépite – le regard ; les yeux si clairs qu’elle pourrait se noyer dedans lola. elle aime tout chez naïa, ses yeux clairs qui ne cessent de briller, même dans le vide. ce sourire enfantin qui s’accroche à sa bouche un peu trop femme, le rire qui éclate, cristallin, qui donne des effets d’évasions. naïa, sirène condamnée à rester sur la terre ferme sans pouvoir retrouver son paradis ; petite ariel des temps modernes, rêveuse comme une gamine de cinq ans dans un monde qu’elle ne connait pas. naïa la belle, naïa si belle qu’elle se demande si une telle beauté peut être réelle dans ce monde, beauté à protégée, crocs et griffes acérées – et elle ne sait plus lola, comment elles se sont rencontrées mais dès l’instant ou son regard noisette plein de fougue à croiser le sien, si paisible ; lola elle a sût que naïa, elle devait faire partie de sa vie, qu’elle était une partie de sa vie. pourtant, lola, elle ne s’accroche pas, elle ne s’accroche plus de cette façon. cœur sauvage à la dérive, tel une bouteille jetée à la mer. mais naïa, c’est l’exception, c’est la sienne. elle se tourne un peu plus lola, le corps qui se rapproche, qui absorbe la chaleur. le regard sur le visage de la blonde, qui imprime un peu plus les traits de son amie, le sourire toujours sur le bout des lèvres, son parfum qui chatouille ses narines. et elle soupire un peu lola, elle ne sait trop bien ce que ça fait – mais le voile de satin s’accorde un peu plus, masque l’effet boomerang qui se créer dans son esprit. elle ne répond pas lola, fronce juste un peu les sourcils, le regard qui s’attarde sur ses doigts qui se lient aux siens. elle se laisse faire, apprécie le contact et sait qu’elle en redemandera quand elle arrêtera. elle est comme ça lola, elle a besoin du contact. la tête qui se hoche un peu. nous. ça sonne doux, ça sonne rêveur. et ça colle tellement pas à l’être éphémère qu’est lola. chez lola, il n’y a que le moi, le ça, ou le je. il n’y a pas de nous, pas de on. pas de vous. pas d’attaches, pas de fil rouge liant les petits doigts. mais de la bouche de naïa, le nous qui correspond à ce qu’elles sont – ça sonne beau. elle aime bien lola. les lèvres qui se pincent un peu. et elle rit lola, la tête qui bascule en arrière, le rire amusé qui résonne doucement dans la chambre. – oh naïa … mes pensées ne sont pas à vendre. qu’elle chantonne lola, avant de reprendre sa position, s’appuyant sur un de ses bras, la tête qui repose nonchalamment contre la paume de sa main. – et surtout pas à toi. non, naïa, elle n’a pas besoin d’acheter pour savoir. elle inspire lola. le regard qui s’attarde sur leurs doigts liés et elle s’amuse aussi. la bouche qui se tord, pensive. et elle bascule, s’allonge sur le dos, sa tête qui se rapproche de la sienne. le regard qui se perd sur le plafond. – je ris devant les vidéos amusantes de chats et de chiens. je pleure sur celles des animaux maltraités. et elle rit, un peu, comme un murmure. – à toi. qu’est-ce qui te fais mal ce soir ?