J'veux un monde avec que des miroirs; Une radio qui passe que ma musique; Vous avez besoin d'un sauveur mais moi, je veux que m'amuser; J'étais déjà bien égocentrique; Quand j'avais dix balais de moins; Ça vous dit pas d'être un peu plus stylés ? J'en ai marre de parler de moi. - Lomepal
☾ pseudo : mohnstad (jomily, emy) ☾ avatar : tarjei sandvik moe ☾ querelles : 560 ☾ destiny : 29/09/2017 ☾ territories : Dans l'immensité nordique du territoire Capulet. Vomissant l'opulence qu'il accueille comme la vieille amie qu'elle est. Géante villa, gigantesque vie. ☾ dustland dreams : Il veut tout, devenir le plus grand, aspirer au pouvoir et dorer encore, le blason de sa famille. Jusqu'à en crever. ☾ relationship :
Axiane Capulet - Mother
Orphea Capulet - Twin sister
Bonnie Capulet - Little sister
Raven James - Cousin
Silas Capulet - Cousin
Alexis Davis - Pain lover
Abel Montaigu - Ennemi, chantage
Ace Montaigu - Nemesis
Une odeur de cigarette et de whisky collant. Une énième bouffée de ce qui était devenue pour Fidelio, un besoin irrépressible. Et il fixait le plafond, encore, toujours, se laissant sombrer dans ses pensées les plus obscures, un sépulcre oppressant dont il ne pouvait se sortir. La haine, l’amour, fine frontière entre les deux. Il avait décidé d’ignorer, de se dire que la trahison se payait au prix du sang. Voulait-il retrouver le traitre pour l’anéantir ou pour voir mettre un visage sur la mesquinerie ? Parce qu’il le connaissait bien ce visage-là, mais il avait du mal à visualiser ce même visage auteur de ce désamour pour la famille Capulet. Des minutes plus tard, Fidelio pressait ses lèvres contre le front de la vierge sur son arme. Un rituel important pour le superstitieux qui rangea la protectrice près de son omoplate. Tête baissée, capuche sur la tête pour se dissimuler. Marcher à travers l’humidité des gouttières qui recrachaient leurs méfaits. Fumée insolente qui brouillait son âme et sa détermination. Le dénoncer. Une option alléchante qu’il n’avait pas choisie. Il apprenait les leçons et il avait par un milliard de fois prouvé qu’il ne pardonnait pas. Alors pourquoi attiser les braises de sa vengeance quand il pouvait la confier à des mains qui sauraient accomplir leur tâche sans plus de discussions ? Il ne voulait pas qu’il meurt. Mais savoir. Savoir ce qui se passait dans la tête des personnes qui décidaient de rompre leur serment solennel pour des idéaux biaisés. Ou non. Mais alors, pourquoi le trahir, lui, par la même occasion ? Capulet ou non. Mentor ou pas. Les aspirations restaient les mêmes. Hors, qu’avait-il de si urgent à rattraper, Andreas, pour se condamner de la sorte ? Fidelio, toujours dans le noir, mouillaient ses chaussures qui dégueulaient d’or prétentieux. Il serra le papier humide dans sa main égratignée. Il serait donc là. C’était l’adresse. Il était à la fois impatient et peureux. Angoissé et déterminé. Bien qu’il n’ait jamais été le genre de garçon à redouter ce qui l’attendait – il accueillait chaque évènement, malheureux, pauvre ou joyeux avec la plus grande parcimonie. Un détail, un trait de caractère forgé par son père chéri, de lui, des autres. Les figures d’exemples importaient dans la vie de Fidelio, le Capulet de la fratrie aux cheveux blonds d’or. Apprendre en imitant. Les gestes précis et le discours posé et libérateur de son paternel, grand homme, grand orateur et grand prêcheur. Mais aussi, ceux précis et méticuleux de cet autre modèle qu’avait été Andreas pour l’envie d’insolence de Fidelio. Alors, perdu dans l’air de cette soirée humide, cœur serré de rencontrer la face de mépris derrière cette porte, il doutait un peu. Il effleura du bout des doigts son arme chrétienne, logée dans son holster d’épaule. Force d’habitude, il ne pourrait jamais s’en séparer. Toujours habitué à l’arborer bien fièrement, sans que personne ne trouve quoique ce soit à lui redire, wayfarer sur le nez. Il attendait après avoir frappé trois coups. Trois chocs sonores bien distincts, lourds et décisifs. Les mains alertes, le cœur serré, mais le regard défiant, impassible.
beautiful things are fragile... at home we have only black moths. formidable creatures, to be sure, but they lack beauty. they thrive on the dark and cold.
Des remords, bien évidemment, il en avait. Andreas pouvait se prétendre beaucoup de choses, certaines plus fausses que d’autres, toutefois la vérité restait qu’il était bien plus humain qu’il ne le pensait. Homme froid, pas nécessairement antipathique du moins difficile à cerner, beaucoup aimaient à affirmer qu’il avait bon nombre de symptômes faisant de lui plus ou moins un sociopathe, cependant il avait beaucoup plus de compassion qu’il le pensait lui-même, s’étant fermé hermétiquement, avec un succès pour le moins approximatif, aux émotions du monde. La douleur guidait sa vie, et cela lui allait très bien ainsi. Oui, ainsi il se pensait assez fort pour ignorer tout le reste. Reste qui était superficiel et inutile dans sa quête de justice vengeresse. Toutefois, si le chimiste aimait à croire qu’il était aussi froid et dénué de bonté, ou de méchanceté, que tous ces produits qu’il menait à la perfection, il était né avec un myocarde bien fonctionnel, qui ne servait pas seulement à pomper le sang dans ses veines. Et lorsque les remords pouvaient ressurgir, le hantant comme de vieux démons qu’il aurait essayé de détruire pour toujours, l’empêchant de fermer les yeux pendant des jours et des nuits non stop, il s’abrutissait le cerveau en le noyant dans des produits plus nocifs les uns que les autres. Il ne s’assoupissait pas nécessairement plus, néanmoins au moins il devenait incapable de réfléchir, ses démons n’arrivaient plus à pénétrer son esprit ivre.
C’était dans un appartement presque aussi lugubre et en ruines que son palpitant qu’il était avachi, fesses au fond d’un fauteuil loin d’être confortable, qui tombait en morceau sous son poids pourtant pas si conséquent. Le verre de whisky à la main, comme si ce n’était pas plus simple qu’il boive directement à la bouteille, vu les quantités qu’il absorbait, il avait vraiment une sale gueule. Les cheveux gras, un peu plus long qu’usuellement qui tombait sur son front en sueurs, les poches de cernes qui engloutissaient ses opales, l’éternelle barbe de quelques jours cette fois-ci bien mal taillée, et le t-shirt qui était encore plus pitoyable, sale et troué que le jean. Oui, il avait connu meilleur, l’ancien chimiste déchu. Enfermé entre les parois de son cerveau morbide et malsain, il n’entendit presque pas les coups sur la porte. Ce ne fut qu’après quelques secondes – ou alors était-ce des minutes ? au point où il en était, il ne savait plus – qu’il sortit de sa torpeur et comprit qu’il y avait eu du bruit à son égard. Grognant comme une bête meurtrie, il se leva, faisant craquer ses articulations endolories et grincer ses muscles endormis, pour aller ouvrir la porte, sans se poser réellement de question. Son myocarde s’arrêta immédiatement lorsque ses prunelles tombèrent sur la petite forme aux bouclettes blondes. Fidelio. Les regrets ressurgirent, envahirent son cœur déjà en lambeaux, et il sentit sa respiration se couper soudainement dans sa trachée, le palpitant résonnant à ses tympans. Bordel dans son esprit déjà pas très sobre. Il eut envie de refermer immédiatement la porte, prétendre et se persuader que tout cela n’était qu’un affreux cauchemar que son esprit malade venait de s’inventer. Il eut envie de le prendre dans ses bras, et pleurer. Homme déchiré par l’alcool et ces émotions chaotiques qu’il essayait vainement de refouler. Il eut envie de lui donner un coup de poing et lui péter son petit nez, avant qu’il n’ait le temps de faire quoique ce soit. Il était peut-être ivre à la limite de la mort, mais il restait loin d’être con et naïf. Si Fidelio et lui avaient eu un lien fort avant qu’il ne disparaisse, aujourd’hui il était un traitre à sa famille et un homme à abattre. Ce n’était probablement pas de bonté de cœur qu’il l’avait retrouvé.
Il resta de marbre, impassible, le visage fermé, les yeux sombres, alors qu’il puait l’alcool à plein nez. Il le toisa du regard de haut en bas, quelques secondes, avant de croiser les bras sur son torse, sur son t-shirt sale, le sourire goguenard. « Qu’est-ce tu fous là, Fidelio ? » Néanmoins, il abandonna rapidement sa fausse attitude, et soupira avant de s’effacer pour pouvoir le laisser entrer. « Si tu comptes me tuer, ne le fais pas sur le pallier, ça f’rait sale. » Andreas ne jouait pas, autant qu’il le savait, le jeune homme pouvait très bien être venu et vouloir lui tirer une balle dans sa sale trogne. Fou aveugle, il prétendait ne même plus craindre la mort. Il pouvait affronter la grande faucheuse droit dans les yeux, que son expression resterait probablement la même. Il ferma la porte et se redirigea vers le salon miteux, où il alluma néanmoins une lampe qui n’éclairait pas grand chose. Puis il attrapa son verre, le finissant cul sec, avant de se retourner vers le Capulet, le corps visiblement ébranlable. « Tu sais que ce n’est pas sûr que tu viennes par ici ? C’est bondé de Crimson Pistols… » D’ailleurs c’était l’appartement d’une. Oui, malgré le ressentiment qu’il avait envers les Capulet, malgré le fait qu’il n’était pas franchement heureux de voir Fidelio toquer à cette porte qui n’était pas la sienne, il s’inquiétait toujours pour le gamin.