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. ✦ ⊹ Dim 1 Oct - 23:51 ⊹ ✦ .
Il n'avait pas ses sempiternelles cancérettes avec lui, et il était à cran. Il ruminait, Haaken. D'autant plus que c'était le grand soir. Les loups hurlaient à la lune dans le sud lorsqu'un voleur était repéré. Et rien qu'à tendre l'oreille, le Montaigu percevait au loin les hurlements crépusculaires de ses bêtas lui montrant le chemin. Il ne se faisait pas d'idées, Haaken. La coquette somme usurpée avait dû être dilapidée à la vitesse grand V, son ravisseur se doutant certainement que tôt ou tard, on lui tomberait dessus. Ce que Haaken avait bien l'intention de faire. Ses lieutenants avaient minutieusement remonté la piste, et les pas du colosse le menaient tout droit dans les bas-fonds de la ville. Ils avaient épié, les fautifs. En route, il réfléchissait à la manière dont il allait punir l'opportun. Marquer les esprits, c'était ce qui comptait dans ce monde de brutes, Haaken ne le savait que trop bien. Il donnait un coup de pied dans une cannette de bière bide et l'envoyait rouler au milieu de la route. Putain, il avait trop envie d'une clope. Il lutta contre l'idée de s'arrêter dans un bureau de tabac, de coller son Les Baer dans la poitrine d'un boutonneux à lunettes et de lui arracher un paquet, en bon souverain du sud. Enfin, presque... Il secoua la tête. La violence le harcelait et sa mauvaise humeur due à son manque de nicotine n'était pas pour arranger les choses. S'était-il inconsciemment mis en condition en emportant avec lui un paquet vide ? Peut-être. Il ne le saurait jamais, de toute manière, alors à quoi bon tergiverser. Dieu que c'était dur. « Merdeuh ! » siffla-t-il tout en passant une main confuse dans sa barbe grisonnante. Il accéléra le pas. Plus vite ce serait fait, et plus vite il pourrait braquer un putain de bureau de tabac. Il repéra l'immeuble poisseux qu'on lui avait indiqué, et se faufila entre ses portes dans un silence de calme avant une tempête. Les marches, grimpées une à une. Les gamins qui jouaient aux billes au milieu des déchets, des cadavres de crachats empilés les uns sur les autres et des capotes usagées. Haaken, impassible, continua son ascension, les poings serrés. Il s'engagea dans un couloir mal éclairé et s'arrêta devant une porte. L'observa pendant quelques secondes, puis y tourna le dos. Une main dans sa tignasse sombre, puis il fit volte-face et envoya son pied sur la porte qui céda, s'ouvrant à la volée. Il entra en trombe, véritable ouragan, et se dirigea vers la chambre. Dans sa fureur il ne vit pas qu'il s'agissait d'une jeune femme. Dans sa fureur, il s'écarta de toute réalité, et son poing gauche s'abattit sur la figure délicate tandis que sa main droite avait plaqué la jeunette contre un mur. De tout son poids, il l'écrasait. Il frappa jusqu'à ce qu'elle s'écroule au sol, il frappa jusqu'à ce que la furie ne le quitte. Ses prunelles fixèrent la blonde et il retira le pied qu'il avait posé sur sa poitrine afin de l'empêcher de se relever. Il attendit de reprendre son souffle avant de cracher, dédaigneux : « Putain, c'est toi John Dillinger ? » Il secoua la tête, déçu. « C'est quoi cette blague. » Même pas une question, seulement un pauvre constat. Si elle avait été un mec, il l'aurait massacré. Sans concession. Mais ce minois. Le business tapi derrière le plafond de ses pensées venait de lui souffler une idée plutôt alléchante. Essuyant son poing ensanglanté contre les draps de son lit, il se pencha sur la voleuse. Salement amochée. « Il reste plus rien du fric, je suppose ? » Encore une question qui n'en était pas une. Mais pour la forme, Haaken lui laissa le temps de répondre, et lui tourna le dos à la recherche d'un paquet de cigarettes.
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Scar Salinger
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Scar Salinger
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☾ dustland dreams : gravir la tour d'opale de l'échelle sociale et jouer au sale môme qui bousille la fourmilière rien que pour le plaisir de noyer le désert sous les rivières pourpres

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bang bang
. ✦ ⊹ Lun 2 Oct - 19:44 ⊹ ✦ .
Loin du satin feutré de ses tenues d’apparât, libérée du masque des mondanités qui enrobe ses traits d’une onctuosité de façade, Scarlett dénude jusqu’à son âme en lambeaux. Chaque nuit, elle se déshabille, s'écorche peau après peau, rôle après rôle pour atteindre l'os dans un rituel maintes fois répété. L’eau brûlante qui purifie, chasse la crasse du sud et l’opulence du nord qu’elle hait avec la même férocité, les possessions dérobées sagement verrouillées, les informations récoltées, scannées, entendues, arrachées au sacrifice de ses reins en sécurité … et enfin, l’abandon. Le réel, le total, la sérénité qu’elle ne trouve qu’au sein d’un sommeil noir, profond, aux allures de coma.
Aux allures seulement, car sous le minois angélique veillent les ténèbres, songes graphiques qui lui offrent de quoi tenir jusqu’au lendemain. C’est ça, qui la pousse et l’attire quand son palpitant nécrosé rêve depuis longtemps d’en finir. Ses rêves palpables aux chairs écartelées, aux brasiers dévorants. Des opéras vengeurs, récurrents qui semblent réels et la font s’éveiller en nage, quelque part entre l'excitation d'un fantasme interdit et les vertiges étourdissants des tréfonds de son être, dont elle ne mesure pas toujours les abysses. Dans ses songes indécents, Scar jouit d'une force phénoménale, elle peut faire mal, vraiment mal, transpercer les épidermes, mordre à arracher, forer jusqu'aux myocardes et ne s'en prive pas. Jamais. Les tortures sont élaborées, presque élégantes dotées d’une cruauté d’orfèvre et ses sévices eux, se révèlent graphiques, dans une effusion d'hémoglobine qui la fait vriller.
Et lorsque la poupée ouvre le rideau de ses paupières, il est trop tard. Le voile entre rêve et réalité frémit une seconde de trop. Suffisamment pour que la rivière pourpre qui venait jusqu'alors inonder le désert comme une terre promise ... se matérialise sous ses yeux, littéralement, cascade chaude et épaisse glissant le long de sa joue, gouttant sur une lingerie fine assortie, couleur crime. Scar est confuse, arrachée à ses rêves violents pour la retrouver sur le pas de la porte. Ses phalanges, loin de se préserver, sont trop occupées à chercher le contact, à frôler les poings vengeurs, l'épiderme brûlant qui s'abat sur elle, juste pour s'en assurer. Qu'il est bien , qu'il n'est pas le fruit de son imagination, une hallucination, l'ombre de la schizophrénie maternelle, ce croque-mitaine dont elle craint toujours qu'il ne la dévore à son tour. Mais non. L'éclair blond est bien réel et loin de la terrifier, c'est une idée qui la soulage. Elle connaît les coups. Elle sait comment les accuser, armée de ses courbes privées de sensations. Seule résonne à ses tempes la mélodie de ce myocarde noyé de pétrole qui s'agite contre sa poitrine, qui transforme le sang en acide au creux de ses veines. Bute-le. Atomise-le. qu'il convulse à l'intérieur, alors que Scarlett se contente de foudroyer l'homme, de le toiser, de lui hurler à la gueule toute la haine et le mépris que ses poings ne peuvent exprimer, rendue impuissante par son corps plaqué contre le sien, les sifflements ininterrompus qui abrutissent ses tympans et le sang qui obstrue sa vision, trouble ses sens, leste ses gestes félins d'une impuissance dangereuse.
Alors Scar, elle agit comme avec maman : elle se terre à l'intérieur, elle s'évanouit en elle, vide et pourtant alerte et compte les coups sur sa chair meurtrie comme une litanie. Une promesse. Pour un, elle en rendra deux, pour deux, elle en offrira cinq, pour cinq ? quinze. Et putain, il payera. Ils payeront. Tous, c'est ce qui l'empêche de vriller complet, au sol, écrasée sous le poids de son agresseur. C'est ce qui l'empêche d'être happée par sa malédiction, enragée à l'idée de ne rien éprouver sous la violence qui déferle, si ce n'est cette envie de la connaître à son tour. C'est encore la faute de cette singularité, si son instinct de survie est aussi branlant : comment distiller la peur, sans la crainte de la souffrance ? comment redouter la mort, si la déchéance physique nous est inconnue ? Impossible. Scar, elle devrait se débattre, au moins essayer, mais là où les émotions fanent c'est le pragmatisme qui fleurit. Elle n'a aucune chance. Son unique salut était la surprise, et là encore, c'est lui qui l'a orchestrée. Le calcul est rapide : les rameaux délicats de sa cage thoracique ne supporteront pas longtemps la pression et se briseront net, comme du bois mort. Alors à quoi bon ?
Sauf que le poids qui comprime sa poitrine s'ôte et si la douleur lui est inconnue, son souffle court respire mieux, libre de toute contrainte. Elle met de longues secondes à réagir, Scarlett. Ses doigts courent contre sa gorge maltraitée et elle reprend son souffle après une quinte de toux interminable où perle des cotillons ensanglantées. De longues goulées d'air salvatrices mais saccadées, tessons de verre le long de sa gorge, glissent jusqu'à ses poumons. Le cerveau embrumé et le coeur au bord des lèvres, elle est pourtant vive comme l'éclair Scar, électrisée par l'adrénaline qui explose partout dans ses veines et propulse ses instincts réprimés à l'air libre. Ses opales mouillées, encore floues, sont comme aimantées par son agresseur et elle se redresse, lentement. Elle déroule son corps de liane non pas avec son panache de félin paresseux habituel, non, mais avec la prudence attentive d'une proie. Ses phalanges pourpres écartent sa frange d'allumeuse qui lui barre le front pour le détailler. A l'intérieur de ses prunelles ambrées brille intensément le fluide vital qui semblait avoir quitté son corps, jusqu'alors. Tout est concentré , la haine venimeuse au fond des yeux qui aimerait assassiner d'un regard le Montaigu qui lui fait face, presque goguenard. Misogyne par-dessus le marché. Putain, ce qu'elle aimerait bander ses muscles, être dotée d'une force phénoménale et pouvoir le forcer à la regarder, serrer son visage entre ses doigts jusqu'à lui faire mal, réellement mal. Enfoncer ses ongles dans sa chair et pouvoir forer jusqu'à la mâchoire, à rien de la détacher d'un coup de griffe. Là, il cesserait de la dénigrer, elle en est certaine. Mais ses envies d'hémoglobine restent toujours du domaine du fantasme, tapies dans l'ombre de son cerveau malade et d'une vengeance en leitmotiv. « La seule blague ici, c'est vos ... planques dignes d'un môme de huit ans. » qu'elle crache rageusement, Scarlett, lèvres rouge carmin et timbre de soie rendu rauque, sifflant sous les coups. Elle le toise d'un regard farouche, dénudée et ensanglantée, drapée dans la seule arme à sa disposition : son audace indécente, colérique, distanciée de sa propre survie.
Il se penche sur elle et Scar discerne la fenêtre tant recherchée. L'élément de surprise. Son bras désarticulé par une souffrance qu'elle ne peut qu'observer de l'extérieur, armée d'une frustration qui dégage une odeur de soufre, se tend jusqu'à son lit, à la recherche de l'arme. Elle tâtonne un instant, la belle, avant de se souvenir. Ce flingue, c'est Razvan qui lui avait offert. Pour se défendre, qu'il avait dit. On en a pas besoin, qu'elle avait rétorqué, parce qu'ils allaient foutre le feu à ce taudis désertique et se barrer n'est-ce pas ? Mais Razvan, il a sombré et Scar, elle a démonté cette arme à la jolie crosse sculptée, pièce par pièce, pour l'éparpiller aux quatre vents comme un enterrement symbolique. Putain. Ses doigts souillent ses draps immaculés et malgré sa lèvre pleine, gonflée par les poings d'Haaken, elle se fend d'un sourire, la voleuse. Un sourire enjôleur, provocant, qui sait mais ne dit pas, esquisse un champ des possibles sans ne jamais le limiter. Peut-être que oui, peut-être qu'il me reste dix mille balles qui payeront la balle qui se nichera dans ton dos, peut-être qu'il me reste suffisamment pour atteindre ta femme, tes mômes, je ne sais pas ... Ce sont les menaces silencieuses qui s'épanouissent dans une esquisse ravageuse, un sourire de petite conne, de frondeuse, qui ... bluffe. Il suffit d'ouvrir ses placards désuets aux belles étoffes pour comprendre où passe son salaire confortable et ses menus larcins : en costumes. De quoi devenir Cendrillon à l'aube du bal, rouler des hanches à la barbe des puissants et coloniser leur tour d'ivoire, teintes pastels et gestes graciles. Quant au reste ... c'est du domaine de l'intime. Et il peut sans doute lui pulvériser sa poitrine sous ses coups, jamais il ne se saisira de ce qu'elle referme, c'est une promesse.
Alors à la place, Scarlett provoque, tandis que l'homme ose lui tourner le dos pour laisser traîner ses rétines crasses sur un monde qui ne lui appartiendra jamais. Ici, c'est chez elle. « C'est tout ce que t'as dans le ventre ? J'pourrai faire ça toute la nuit. » La polysémie est assumée, grivoise. Moqueuse. « Si c'est ton fric que tu cherches, il n'est pas ici. » Alors qu'on en finisse, connard. Dans la vie comme la mort, Scarlett n'a aucun sens du suspense. Elle déteste l'attente et les improvisations, elle dont les calculs sont mathématiques, précis. Elle qui contrôle son existence avec la prodigalité d'un maître d'orchestre perfectionniste. Ici, elle n'a nulle prise, le ciseau frôle son fil de Parques sans cesser de la teaser et Scarlett décide de le trancher d'un coup de canine. Son unique regret ? Ne pas entraîner Haaken Montaigu dans les ténèbres.
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. ✦ ⊹ Dim 8 Oct - 23:07 ⊹ ✦ .
La déferlante de violence qui venait de submerger Haaken se tassait peu à peu en lui au fur et à mesure que ses prunelles s'accrochaient à la figure tuméfiée de sa proie. Un moment de battement, nécessaire au palpitant pour retrouver un rythme viable ; l'homme, bien qu'en excellente forme si l'on mettait de côté ses poumons goudronnés, avait de plus en plus de mal à reprendre son souffle. La blonde ne bougeait pas, avachie sur le sol de la chambre à coucher, poupée désarticulée à qui Haaken avait coupé ses fils. Le Montaigu, lui, ne pensait qu'à ces foutues clopes qui lui déglinguaient la santé. Ces foutues clopes dont il ne pouvait de toute façon pas se passer. Ces foutues clopes qui ne tarderaient pas à l'envoyer six pieds sous terre. À la rigueur, il préférerait que ça se passe comme ça, Haaken. Ça l'arrangeait. Plutôt ça que de se faire buter par un de ces fils de pute de Capulet. Haaken jeta un regard curieux à la jeune fille qui le dévisageait avec une hargne peu commune. Ses paroles sifflèrent dans l'air, une raillerie qui fit rire Montaigu. Jaune, le rire, dans la gorge en quête de nicotine. Il pencha la tête sur le côté tout en continuant d'observer l'oisillon et ses ailes pleines de plombs. « Tu sais ce qui est bien, c'est que tu cherches même pas à nier. » Compliment qui n'en était pas un. Haaken se moquait d'elle comme elle semblait aimer le faire avec lui. Juste retour des choses ! Il vit la main se diriger vers le lit, fouiller les draps à la recherche de quelque chose qui, visiblement, ne venait pas. Haaken se désintéressa alors de cette main revenant bredouille, continuant de scruter la chambre à la recherche d'un paquet de cigarettes. Un monde étranger s'offrait à lui, et le colosse s'y engouffrait sans gêne d'aucune sorte. Il se faisait maître des lieux, tandis que la véritable maîtresse, impuissante, le narguait avec des idioties décevantes, que le Montaigu ponctua d'un soupir tout en fouillant les armoires. « Là, tu deviens vraiment ennuyante, tu sais. » Il prenait et balançait tout ce qui lui passait par la main, Haaken, tant que ça ne ressemblait pas à ce qu'il cherchait. Rien à foutre du bordel qu'il allait mettre dans la chambre, elle leur avait volé une belle somme, cet acte ne pouvait rester impuni. Quelques coups ne suffisaient pas non plus. « Tu me prends vraiment pour un con, » répliqua-t-il en se tournant vers elle. Il laissa momentanément de côté sa quête désespérée à la recherche de cigarettes dans le petit appartement minable. « J'crois que t'as pas bien compris ce qu'il se passe, » dit-il en fronçant les sourcils. Il revint s'accroupir auprès de la blonde, pour plonger son regard dans le sien. « Ce blé, je me doute qu'il est soit dilapidé, soit soigneusement planqué. Je me doute aussi que tu cracheras jamais le morceau lorsque mes gars te demanderont où il se trouve. C'est toi qui vois. » Il pointa un doigt sur elle et ajouta sur un ton qui n'avait plus rien de sympathique : « Mais t'as une putain de dette envers moi, et je compte bien me faire rembourser. » Il se redressa, Haaken. Debout face à elle, il recula, et observa la jeune fille dans son intégralité. Pas un détail ne lui échappa. Elle était un joli brin de fille, plutôt bien foutue. Deux éléments qui sonnaient à l'unisson dans l'esprit du Montaigu. Un sourire de charognard aux lippes, il déclara, mauvais : « On verra combien de temps ça t'amuse de faire la pute pour moi. »
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Scar Salinger
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Scar Salinger
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. ✦ ⊹ Mer 11 Oct - 21:27 ⊹ ✦ .
Le fauve s'apaise et la violence s'achève partout sauf en elle. Il y a comme un goût d'inachevé dans cette confrontation esquissée, des préliminaires ne menant à rien. Scar, elle devrait être soulagée, de voir les poings fébriles s'ouvrir comme un bouton de rose et la silhouette vengeresse se relever pour fureter au loin. Elle devrait, oui. Mais elle se promène dans la vie comme si rien n'avait de foutu sens, comme si rien ne pouvait l'atteindre. Comme si rien n'était pas putain de grave. Scarlett, elle se prend parfois pour un chat, s'imagine sept vies et c'est ça qui l'empêche de fermer sa gueule lorsqu'elle devrait apprendre à courber l'échine, c'est ça qui la rend féroce, inflammable, illogique au mépris de tout, jusqu'à son propre instinct de survie. Elle se moque des torgnoles, des mandales, des menaces susurrées et des doigts serrés autour de son cou avant l'orgasme parce que l'absence de douleur la prive de sa propre fin. Elle s'en moque, inconsciente, et ça la rend désinvolte derrière le voile de la folie. Mais parfois ça ne suffit pas, ça ne suffit plus. Et elle sent exploser en elle l'étincelle de vie qui résiste parfois, qui chauffe, qui brûle, qui consume et qui l'électrise. C'est ça qui pointe dans son ventre alors qu'elle devrait seulement se taire et tout accepter en échange de la vie sauve. Le supplier. Lui promettre monts et merveilles et cajoler le bourreau dans le sens du poil. Mais Scar a la violence dans le sang, amie coutumière qui la visite depuis l'enfance. Elle sait composer avec les coups, moins avec le calme apparent de son interlocuteur, ses rires jaunes et son phrasé beaucoup trop serein, presque doux comme une forme de berceuse déviante.
Elle observe, la belle, prend la température d'un adversaire impulsif, calcule les probabilités de ses prochains coups dans le but de dévorer sa reine. Mais c'est une partie pipée, Scar n'est pas assez arrogante pour l'occulter : elle n'a rien à lui offrir et aucune envie de se soumettre à sa verve empoisonnée. Alors être ennuyante, à ce moment précis, c'est tout ce qu'elle a. Ca et le liquide pourpre qui s'écoule de ses plaies brûlantes. Haaken bousille tout sur son passage, comme un aliéné. Comme un putain de camé. Il ressemble à sa mère, mâchoires serrées et gestes hâtifs, brutaux, désemparée à l'idée de trouver une foutue pilule supplémentaire ou quelques pièces, juste de quoi s'offrir une dose. « Dit le connard en train de saccager ma piaule ... » C'est tout ce qu'elle réplique sans esquisser un seul geste dans sa direction. Pure provocation, indifférence supposée le voir vriller à nouveau, Scarlett ne sait pas ce qu'elle cherche à produire, marionnettiste aveugle, tirant de façon empirique sur les fils à sa portée. Il n'y a aucune logique dans son comportement de petite conne inflammable, jusqu'au boutiste, qui ne connaît que l'indifférence glaciale et le brûlant d'une rage corrosive, envieuse, pétrie de rancoeur et de ce sentiment d'injustice propre aux filles de peu. Rien, si ce n'est lui, la glace polie, trop distant et détestable pour ne pas l'irriter davantage que les galaxies d'hématome qui mordront bientôt sa peau. Scar, elle devrait voir plus loin que l'impassibilité qu'affiche Haaken, oeil torve et traits insensibles, comme burinés dans la cire. Elle devrait entendre résonner le chaos à l'intérieur, parce que c'est une mélodie qu'elle connaît bien, qui l'appelle et l'enivre. Mais dans ces moments-là, elle n'entend rien. Elle n'écoute rien, toute happée qu'elle est dans l'une de ses spirales destructrices qui n'annoncent jamais rien de bon. Elle est occupée à pousser l'autre dans ses derniers retranchements, à attiser un conflit qui n'a pas lieu d'être car elle en sortira perdante. Mais quelle importance ? Elle ne lui offrira pas sa reddition, alors ses yeux, ses lèvres et même l’entièreté de ses sens attendent l'odeur de poudre, le goût métallique du sang et les effluves de fer que les Montaigu sèment partout et comme un taureau obsédé par ce qu'agite un toréador sous ses yeux, le reste de la scène s'est dissipé de ses prunelles. Ses robes froissées au sol, les chaussures qui les écrasent, les rares bibelots renversés, rien n'a d'importance.
Seul compte Haaken, qui revient croiser ses yeux félins saupoudrés de rouge. Seul compte Haaken, qui semble réaliser combien elle le méprise, en dépit de sa vie qu'il tient entre ses doigts. Un sourire sardonique pour seule réponse, Scarlett laisse approcher le tigre comme un dresseur talentueux. Elle darde ses opales furibondes sur le lac placide de ses prunelles claires et éprouve l'envie de le frapper pour lacérer le visage séduisant mais désastreusement fermé qui lui fait face sans la regarder tout à fait. Le griffer jusqu'au sang, arracher cette chair qui la nargue pour révéler la pourriture qu'elle dissimule. Parce qu'elle est certaine qu'il est déjà mort à l'intérieur, Haaken, dévoré par les vers. Comme elle, en fait, inadaptée à ce monde qui l'a toujours rejetée, mais trop fière (ou lâche ?) pour tirer sa révérence sans avoir marqué le plus grand nombre de son empreinte fugace ... et corrosive. Sa voix veloutée perd de sa chaleur, à l'heure des menaces. Scar écoute la mélodie singulière des mots couteaux qui coulent le long de son épiderme sans la pénétrer tout à fait. Elle écoute, oui, mais décide de s'en moquer. Que représentent quinze mille foutus dollars pour un gang, même aussi rudimentaire que le sien ? Que dalle. Haaken, il n'en a pas besoin. Ce dont il a besoin, en revanche, c'est d'asseoir sa réputation de leader à la parole d'or et aux poings d'acier. Ses prunelles farouches ne quittent pas les siennes, dans un combat à mort, et à la place de ses mots venimeux qui n'atteignent visiblement pas sa cible, elle crache, Scar. Elle signe sa toile de maître avec sa salive mêlée de sang comme signature, elle lui jette littéralement son mépris à la gueule dans une envie assumée de le faire sortir de ses gonds. C'est humiliant, un crachat. Plus que les coups qui pleuvront sans doute et pour lesquels elle a développé une attraction un peu trop ambivalente pour son propre bien.
Son oeuvre d'art vient s'écraser contre sa joue et coule le long de sa mâchoire carrée, parfaitement sculptée, au rythme entêtant de son coeur qui palpite juste là, à la commissure de ses lèvres. C'est bon. « Ta dette, tu peux te l'enfoncer profondément dans le fondement. » crache-t-elle enfin, symboliquement cette fois, en se redressant à son tour, titubant sur des jambes malmenées qui refusent de la porter. Elle persiste, Scar, aggrave son cas, s'enfonce dans ses travers de môme en roue libre, incapable de lâcher la pédale de la bagnole qui la conduit droit dans le mur. Mais qu'est-ce qu'il peut faire, Haaken ? La tuer ? Elle a eu le temps d'assimiler l'idée, contrairement à celle qui vient la heurter comme un uppercut et arrache pour quelques secondes son éternel sourire frivole. Elle bout, Scarlett. Ce n'est pas le cul, qui lui coupe le souffle. Le sexe, elle s'en drape, elle porte fièrement sa sensualité en étendard et n'hésite pas à utiliser ses courbes pour faire ployer les volontés et ouvrir des portes qui seraient restées closes. Mais c'est son choix. Sa décision. Ses hommes égarés entre ses cuisses. Elle est sonnée, Scar, cherchant sur le visage obscène qui lui fait face la moindre trace d'humour, même noir. Mais non. Rien. Que dalle. La tension écrase ses épaules rougies et elle frissonne dans sa lingerie fine, consciente pour la première fois depuis l'intrusion d'Haaken de sa nudité partielle sous ses yeux de vautour. Sans chercher à dissimuler ses courbes, Scarlett renonce à la lutte. Ses armes rouillées, émoussées, s'effritent entre ses phalanges et tombent au sol au rythme du désespoir hystérique qui naît dans un éclat de rire saccadé qui n'a rien à faire là. Elle goûte l'ironie, Scarlett. L'ironie d'avoir littéralement tout abandonné, tout accompli, pour éviter le futur nébuleux qu'on promet aux filles d'en bas afin d'échapper à la mendicité la plus totale. Scar, elle a obtenu une bourse putain. Pas grâce à son cul, à son minois séduisant mais à ses neurones. Elle est partie étudier la science politique, la putain de finance, tout ça pour ... ça ? Chuter près de la ligne d'arrivée ? Alors elle se marre, à mesure que s'écoule l'adrénaline hors de ses veines, dans les gouttes vermeilles qui tâchent le sol terne. « Ça ne m'amuse déjà plus. » gronde-t-elle, tout rire sauvage envolé en le fixant à nouveau comme si elle le redécouvrait.
Doucement, ses pas félins, feutrés, avalent la maigre distance qui la sépare de son bourreau et le tigre se fait chatte. L'acte de la comédienne est moins saisissant, cheveux brouillés et traits poupins déformés par les coups, mais elle essaye. Elle change de disque, Scarlett, enfile un nouveau costume et pare ses gestes fluides du soupçon d'érotisme qui la nimbe en permanence. Elle se rapproche d'Haaken, tait l'envie de lui nuire, son fantasme visant à le blesser et calque ses hanches contre ses reins, presse sa poitrine contre son torse, laisse des doigts câlins qui rêvent d'empoigner frôler sa nuque. « Ecoute ... on est partis du mauvais pied, toi et moi, mais je ne suis pas une pute et encore moins la tienne. » souffle Scarlett de son timbre réservé aux proies. Le chaud, celui qui se distille dans les veines et laisse les palpitants couler jusqu'au creux du ventre. « Ce n'est pas les thunes, le problème, c'est que je vous ai fait passer pour des cons, n'est-ce pas ? Alors vas-y, énerve-toi, recommence, passe tes nerfs et bousille-moi autant que tu veux, je peux encaisser. Tu n'auras qu'à prétendre que je t'ai rendu l'argent et moi, je promènerai ma gueule ravagée dans tout Night Vale pour rappeler ce que vous faites à ceux qui essayent de vous baiser. » Gestes enjôleurs et timbre enchanteur, elle monnaie sa liberté, propose des alternatives comme si elle tenait les rênes, au lieu de les voir se refermer autour de sa nuque gracile. Elle tente le tout pour le tout dans un bluff magistral, un grand braquage avant la case prison. Ses opales rivées sur le visage d'Haaken, elle est pour une fois parfaitement attentive, suspendue à son souffle, à ses lèvres charnues, à ses mots qui ne viennent pas. Alors qu'à l'intérieur tambourine comme un mantra cette litanie : il ne peut pas te contraindre. Mais Scar, elle n'en est plus tout à fait convaincue, elle que l'impertinence folle mène généralement si haut.
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. ✦ ⊹ Lun 23 Oct - 0:44 ⊹ ✦ .
Elle est à demi-nue, la blonde, et si Haaken ne s'en émouvait pas, il n'en perdait pourtant aucune miette. Les prunelles glissaient sur le corps désarticulé, mais c'était un parmi cents autres. Haaken ne connaissait que trop bien ces courbes fines, ces galbes de poitrines, de hanches. Collection de souvenirs liés au Bacchanale, où les filles de plaisir s'alignaient, où Haaken se souvenait d'un grain de beauté, d'une tache de naissance, d'une cicatrice. Nul désir dans ces coups d'œils au corps de Scar, cependant. Rien qu'une curiosité d'amateur de beauté. Car belle, elle l'était, sans aucun doute. Cela ne l'avait toutefois pas empêché de l'abîmer grossièrement, la belle. De faire couler le carmin et de couvrir son visage de contusions. Ses poings n'avaient pas fait de différence. Ses poings avaient mordu le visage délicat de la blonde, et maintenant, c'était les regrets qui assaillaient le Montaigu au fur et à mesure qu'il réalisait ce qu'il avait fait. L'amoureux des femmes déplorait d'avoir laissé couler sa haine, mais il n'y attarda pas. La colère le quittait progressivement, il sentait ses muscles se détendre et il réalisait qu'elle était la voleuse en question. Elle. ridicule, qu'il pensa, Haaken. Ridicule. Et par excès de fierté, il commença à saccager la piaule de la blonde. Son envie de cigarette devenant de plus en plus forte, il se désintéressa de Scar, peut-être aussi pour éviter que ses poings ne reviennent flirter avec son visage tant la jeune fille cherchait à l'agacer. Le manque de nicotine rendait le Montaigu cassant, peu patient et certainement moins regardant sur la beauté de sa victime. En réalité, la somme qu'elle leur avait volé importait peu ; et Haaken ne se faisait pas trop d'espoirs, il savait pertinemment que Scar aurait dilapidé tout cet argent à vitesse grand V, consciente que tôt où tard, les représailles tomberaient. Et ces cigarettes qu'il ne trouvait toujours pas. Haaken finit par refaire face à Scar, confiant dans ses propos, menaçant sans l'être vraiment, juste ce qu'il fallait pour qu'elle comprenne dans quel merdier elle se trouvait. La réponse n'en fut que plus surprenante. Ce crachat qui vint s'écraser contre sa joue, cet affront qu'en d'autres circonstances il aurait punit d'une méchante gifle. Le geste faillit partir, mais Haaken retint son bras au dernier moment. Au lieu de cela, il s'arma d'un sourire glacial et tendit la main vers l'armoire qu'il avait mise sens dessus-dessous pour attraper une petite culotte. S'assurant qu'elle ne manquerait rien de son geste, il essuya la salive sur son visage avant de se redresser. « Si tu le prends comme ça... » soupira-t-il entre déception et colère sourde. Il jetait la petite culotte par terre lorsque la blonde se leva pour avancer et se rapprocher de lui. Jusqu'à calquer sa poitrine contre son torse, jusqu'à ce qu'il sente ses formes contre lui. Haaken observa le petit manège de Scar non sans un certain amusement. Ce changement de tactique était tout à son honneur, mais cette proximité nouvelle, bien que plaisante, ne changerait hélas pas grand-chose si ce n'était dans la forme. Il sentit ses doigts frôler sa nuque et garda le silence pendant qu'elle entamait son monologue. Le sourire taquin qui flottait sur ses lippes s'élargissait petit à petit. Lorsqu'elle se tut, Haaken se laissa aller à caresser sa joue du bout de son index, puis d'un seul coup, tandis que son doigt revenait vers la bouche de la jeune fille, il lui empoigna fermement le menton. « Elle jouissive cette impression de maîtriser la situation, hum ? » Il resserra sa prise autour du menton de la blonde et continua en serrant les dents : « Si tu penses une seule seconde que c'est le cas... » De sa main libre, il tira sur le peignoir qu'elle portait pour la dévêtir intégralement, puis la poussa brutalement en veillant toutefois à ce qu'elle retombe sur le lit. Énième humiliation. Haaken sortit l'un des deux revolvers qu'il portait en permanence sur lui et le braqua sur Scar. « Donne-moi une bonne raison de ne pas te buter, là, maintenant, tout de suite. » Il laissa quelques secondes s'écouler avant d'ajouter, goguenard : « Oh, c'est vrai, tu sais encaisser... Tu vois, je doute réellement que ça, tu puisses l'encaisser comme tu le dis si bien. » Il pianota sur la crosse de son revolver tout en appréciant du regard l'anatomie généreuse de la jeune voleuse.
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Scar Salinger
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Scar Salinger
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. ✦ ⊹ Mer 25 Oct - 22:09 ⊹ ✦ .
Muscles nerveux tendus à l'extrême, respiration rauque, hachurée par la rage qui chauffe ses veines au tison et cogne son palpitant, Scarlett admire son oeuvre glisser le long de la joue d'Haaken. Au lieu d'offrir sa nuque gracile pour espérer une fin rapide, la proie se rebiffe et refuse de se soumettre. Elle se cabre, se dresse et combat l'envahisseur avec chacun de ses atomes jusqu'à la fin. Y a pas de reddition possible avec Scar, qui n'a jamais su se soumettre à quiconque : ni à sa mère, ni aux suppliques de son géniteur avant qu'elle ne lui explose la cervelle, ni à l'école, ni aux hommes. A personne. C'est tout ce qui lui reste, dans une vie baisée d'avance. Non. Sa faculté à tout refuser d'un bloc, les mains tendues comme les menaces. Scar, elle n'en fait qu'à sa tête, dans une méfiance folle qui se mêle à un égoïsme de fille de rien pour mieux produire un mélange volatile, hautement toxique. C'est ce mot qui la tuera, elle le sait. Non. Mais c'est un joli son, les lettres originelles, les premières à avoir franchi la barrière de ses lèvres silencieuses. Vive comme l'éclair, concentrée sur Haaken et le moindre de ses gestes, Scarlett sent la tension qui habite son bras et le geste impulsif qui se dessine jusqu'à elle. Elle en sourit, d'une esquisse cavalière derrière ses pulpeuses carmins. Elle en sourit et relève fièrement le menton, prête à accuser le choc, prête à sentir ses os vriller contre ses pommettes jusqu'à résonner partout, ravie d'agacer le fauve. Mais le coup ne part pas. A la place, c'est une culotte hors de prix qui vient caresser la peau du Crimson pour finir sa course au sol. Quel délicieux petit enfoiré. Scar imaginait que ça serait aisé, de réveiller en lui le monstre tapi, d'allumer sa violence plutôt que son corps, de la faire bander jusqu'au point de non-retour. Mais il résiste. Il résiste et la belle change de tactique.
Elle n'y croit pas Scarlett, pas une seule seconde. Il n'y a que dans les films de seconde zone qu'un tel revirement de situation existe. Seule l'esthétique hollywoodienne saurait faire taire pour de bon l'agressivité voilée qui luit dans son regard alors qu'elle se presse contre un Haaken beaucoup trop calme pour ne pas attiser un soupçon de méfiance, chatte câline rêvant de se faire panthère contre sa jugulaire. Ses courbes épousent parfaitement le corps du Montaigu, son souffle rauque devient velours contre sa nuque, soufflant implicitement des promesses licencieuses. Elle le dévisage par en-dessous, opales velours et lèvres lascives, ingénue déjà offerte et la belle sent le frisson délectable de la victoire électriser ses sens quand il se risque à effleurer la douceur pétale de sa peau. Elle occulte le sourire résolument amusé qui trône sur ses lèvres à lui pour se concentrer sur l'index qui goûte son épiderme, grimpant jusqu'à sa bouche prête à l'accueillir. Mais à la place d'un spectacle sensuel, facile à mimer pour mieux embrumer, ce sont des serres qui se referment sur son menton. Et à l'intérieur, c'est son palpitant bousillé qui s'entête à battre plus fort, dans un mélange d'appréhension et de curiosité malsaine.
Scar, elle a l'empirisme évident : elle apprend par l'expérience, et seulement l'expérience. Elle aime se sentir au bord du précipice, les orteils flirtant avec le vide et soumise aux vertiges qui l'attirent. Elle se plaît funambule distraite, toujours à deux doigts de sombrer d'un côté ou de l'autre d'un fil invisible et c'est sans doute ce qui contribue à expliquer ses réactions illogiques, son comportement tantôt imprévisible, caressant ou mordant, vulgaire ou vaguement mutique : c'est le goût du danger qui domine sous sa langue. L'appel du vide. De la chute. Le moment de flottement où elle ignore les réactions qu'elle déclenchera en tirant des fils au hasard comme un marionnettiste sous acides. Elle ne devrait pas, ressentir ce qu'elle éprouve, au crépuscule de sa vie. Elle ne devrait pas s'accrocher férocement aux prunelles d'Haaken, s'abreuver de ses mots couteaux, l'encourager sur une voie qui la perdra définitivement de ses prunelles où luit l'incendie de sa folie. De son désir de destruction, et d'auto-destruction aussi, parfois. Si ce n'est lui, ce sera elle, qu'importe, tant que le sang coule.
Elle ne devrait pas, mais c'est ce qu'elle fait. Elle le défie de continuer, de replonger dans ses démons, de serrer les poings à nouveau et de laisser éclater tout ce qui le ronge à l'intérieur, tout ce qui fait de lui ce qu'elle ne peut sentir. Malgré la pression de ses serres autour d'elle qui l'empêche de répondre, elle hoche la tête. Ouais, c'est jouissif. Ouais, le conflit, la brutalité, la violence, le désir ... ce sont les seuls langages qu'elle comprend Scarlett, l'enfant perdue à qui on n'a jamais rien appris, laissant les fleurs faner à l'intérieur pour n'y laisser pousser que les ronces. Et quand elle sent la main d'Haaken contre le maigre peignoir en soie qui la dissimule partiellement, elle esquisse un sourire frondeur, persuadée d'avoir remporté la partie sans tout à fait y croire. Il va la baiser. C'est ce qu'elle se dit, Scar,quand le tissu rencontre le sol sans un son. Il va la prendre pour lui apprendre une leçon, imaginant esquinter la seule chose qu'elle protège farouchement : sa volonté. Une volonté de fer, de puissance, même comme le surhomme cher à Nietzsche, inapte à la vie, avec lequel elle aime parfois se confondre. Il va s'abaisser à la violence qu'elle irrigue en lui et l'affaire sera close. Au creux de sa cervelle abîmée, c'est une victoire. La poupée atterrit brutalement sur le lit et feint ne pas voir l'éclat métallique de l'arme qui vient bouleverser son paysage. A la place, elle dévisage Haaken, regard chirurgical qui scrute comme s'il s'agissait d'une toile de maître aux détails fournis que personne n'aurait jamais pris la peine de regarder. Elle cherche l'arrière-plan, Scar, l'atmosphère suggérée, loin, bien loin du sujet principal. Elle veut les pensées qui se trament à l'intérieur alors qu'il se figure tout puissant devant son corps nu qui ne se dissimule pas, au contraire. De loin, elle joue. Se redresse avec langueur, vient camper docilement sur ses genoux pour lui faire face, posture trop innocente pour son visage qui flamboie. Scar, elle fixe Haaken et se plaît à créer sur ses traits un petit théâtre de boulevard, son petit théâtre de boulevard, imaginant ainsi un avenir qui lui semble inéluctable. Elle complète son fantasme de pourpre et de noir et transformer mentalement le Montaigu en milliers d'éclats brisés. Si elle devait avoir une came, Scar, c'est ce qu'elle choisirait : la souffrance. La sienne, celle des autres, peu importe, elle se gorgerait à en crever de la beauté singulière du chaos et de tout ce qui grouille sous la peau, blesse et flingue. "Le spectacle est à ton goût ?" ironise-t-elle d'une voix de braise, luisant de sous-entendus lubriques qui n'ont même pas lieu d'être avant de détacher ses opales intrusives des siennes lorsqu'il reprend la parole, Haaken, braquant son arme droit sur elle.
Ce n'est pas le sexe, qui l'excite, ce ne sont pas ses courbes qui le rendent fébrile, c'est le sang. C'est l'instinct du prédateur sur le point de remporter la partie et même si elle le méprise, bien qu'elle le haïsse avec une férocité sans cesse renouvelée à chaque seconde où leurs regards se croisent, feu et glace, elle peut comprendre, Scarlett. L'attraction de la violence, du pouvoir, le besoin de domination qui la débecte tant chez les hommes auxquels elle aimerait arracher les burnes pour leur enfoncer profondément dans le gosier. Elle éprouve la même chose.  « Si tu comptais réellement me tuer, je serais déjà morte. » Elle nargue, Scar, de son aplomb aveugle et inconscient alors qu'elle s'approche, féline, jusqu'à appuyer le canon contre son sein. Elle n'est sûre de rien, Scar, elle écoute ses instincts affûtés, confronte le raisonnement d'Haaken à la logique : il ne se serait pas déplacé, n'est-ce pas ? Pour la buter, la refroidir purement et simplement, il aurait laissé ses sbires se salir les mains. C'est ce qu'elle pense, avant que le contact froid de l'arme près de sa poitrine lui susurre qu'il lui a déjà proposé une alternative et qu'elle l'a refusée, lui renvoyant à la gueule son armistice fade. Scar, elle veut conquérir ou être détruite, l'entre-deux ne lui sied guère. L'idée d'être contrainte à un échange servile contre la vie sauve ne vaut pas la vie. Elle préfère un final époustouflant; C'est ce qui la pousse à provoquer. Encore, toujours. Jusqu'au point de non-retour. « C'est le jeu qui t'excite, je me trompe ... alors laisse-moi te dire une chose : si je meurs, on perd tous les deux. Moi la vie, toi tes quinze mille dollars. » Elle est , la raison qui irradie, alors que sa poitrine se soulève un poil trop fort, électrisée par la stature goguenarde qu'elle rêve de détruire et surtout par le contact mortifère qui l'entraîne déjà au fond. Elle se la joue bêcheuse, Scarlett, rationnelle bien que rien chez elle ne le soit. Elle rappelle que l'économie n'est pas la guerre, un jeu à somme nulle, évoque en filigrane l'étudiante présomptueuse qu'elle a été jusqu'à la thèse. Convaincue d'avoir raison, toujours. De pouvoir tout remporter sur son passage.
Ses doigts fébriles osent caresser le canon qui la menace toujours et ses phalanges désaxées s'abreuvent du plaisir qui s'imprime en frissons sur sa peau nue alors qu'ils colonisent jusqu'à la crosse, rejoignant la main d'Haaken. S'il tire, elle sera actrice de sa propre fin, pas seulement spectatrice tiède et apeurée. Elle veut qu'il sente la pression de sa paume contre ses doigts, aussi éphémère sera-t-elle. « Et Razvan. » C'est le moment qu'elle choisit pour le souffler de ses prunelles défiantes, grisée par la sensation de reprendre l'ascendant. S'il la tue, il le perd, lui, le gosse perdu et loyal au cerveau lavé par leurs conneries. Raz, ils l'ont bouffé comme des parasites en testant leur pouvoir de séduction au moment où il en avait le plus besoin. Scar, elle le hait pour ça et surtout elle les hait pour ça. Pour ce qu'ils ont fait de lui. Pour ce qu'ils ont fait d'eux, deux inconnus irréconciliables. « Tu crois que la rage que tu as si bien su dompter mettrait combien de secondes à se retourner contre son maître, hein ? » Elle feule, fourrage la chair mordue par ses soins pour tenter d'arracher sa survie. Il a beau être perdu, Razvan, il a beau la détester, l'ignorer, la fusiller et l'insulter, elle le connaît sur le bout des doigts, sa noirceur et la lueur tapie dans l'ombre. Elle sait que même si elle n'est plus rien à ses yeux, il entrera en croisade si jamais elle devait succomber. Parce que Razvan, il est faible, il souffre de l'abandon originel et chaque perte suivante affecte ses fondations fragiles. Le rendant plus terrible, enragé, inflammable, l'éloignant chaque jour du gosse qu'elle a connu. Et pour ce qu'ils ont été, par goût de cette foutue nostalgie qu'il est si doué pour chérir, il les tuera tous jusqu'au dernier, aveuglé par le souvenir d'une fillette disparue depuis des années. Scar dépose son roi sur le plateau et attend l'échec et mat, ses prunelles brûlantes rivées sur Haaken alors qu'elle vient s'asseoir sur le rebord de son lit, dominée par la stature imposante de l'homme entre ses jambes mais persuadée d'avoir renversé la vapeur. Qu'il est sa pute, aux quinze mille euros envolés pour de bon.
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. ✦ ⊹ Dim 19 Nov - 17:11 ⊹ ✦ .
L'acte avait eu quelque chose de lubrique il est vrai lorsque de ses doigts noueux Haaken avait défait les liens de ce peignoir. Ultime rempart face à une nudité coutumière, une nudité qui entraînait plus un examen visuel et qualitatif qu'un rougissement sur ses joues. Non, le Montaigu ne rougissait plus depuis bien longtemps devant les tenues d'Ève ou d'Adam. En bon sudiste, son éducation s'était faite sur les marches des bordels appartenant à son clan, où se trémoussaient traînées sans âmes et protectrices de vertus. À ses yeux, Scar n'était pas bien différente. Oui, elle avait cet esprit frondeur, cette rage en elle qui mettait Haaken sur ses gardes, mais au fond, elle n'était rien de plus qu'une petite frappe. Qu'une flamme vacillante dans le désert qu'était Night Vale, une flamme qui ne tarderait pas à être consumée par la poussière et l'air putride qui couraient ses rues, ses parcs, ses avenues. Elle s'éteindrait, comme tout espoir de vivre une vie paisible cette ville. Et si elle ne le comprenait pas, il y aura toujours une balle pour se perdre et traverser son cœur, ou une dose d'héroïne qui sera trop forte et l'emportera, ou des poings qui chercheront à détruire quelque chose de beau et qui ne s'arrêteront pas comme lui s'était arrêté. Haaken avait presque de la peine pour cette jolie blonde. Ses yeux bleus lui criaient quelque chose comme mais pourquoi diable es-tu venue t'enterrer dans ce trou à rats. Une question qu'il aurait pu poser à la moitié des habitants de Night Vale, quand ceux-ci n'y étaient pas nés. Haaken la regarda se redresser, se mettre sur ses genoux en jouant de ses formes. Sa prise de parole fut une nouvelle fois provocatrice. Il secoua la tête doucement. Lui, son flingue dans la pogne, il se para d'un sourire.  Elle jouait, elle jouait sans doute trop bien d'ailleurs, et il en connaissait plus d'un qui auraient appuyé sur la détente ou baissé leur braguette. Il n'était pas tout à fait de ceux-là, Haaken. Ou peut-être alors une légère variante de ces deux lignes directrices. Scar, elle, faisait preuve d'une perspicacité toute à son honneur. Elle approchait une fois de plus, aimant esclave d'une force magnétique que Haaken ne comprenait pas encore. Qu'est-ce qui pouvait bien l'attirer. Le danger ? Le sang ? Le Montaigu baissa les yeux sur le canon de son arme et sur ce sein généreux qui était venu s'y appuyer. Il gardait le silence car le numéro de la blonde n'était pas terminé. Loin de là. Il la laissa parler, il la laissa avancer. Il la laissa toucher, Haaken. Son flingue. Sa main. Vénéneuse, la femme, s'étendant, colonisant sa peau comme un poison. Et ses mots finirent par s'éteindre, laissant place à un silence qui, quelque part, soulagea le Montaigu. Elle venait de se rasseoir quand il décida de se rapprocher à son tour. De planter le canon de son arme dans sa poitrine, sans violence, mais avec une détermination qu'elle ne pourrait ignorer. « Tu as raison. Je ne vais pas te tuer. » De son autre main, il écarta quelques mèches tombées devant les yeux de Scar. « J'ai beaucoup mieux en ce qui te concerne. Et si le sort de Razvan t'importe à ce point... » Un sourire carnassier dansa sur les lèvres du Montaigu. « Sache que je n'hésiterai pas une seule seconde à m'en prendre à lui. Je ne me salirai pas les mains. Pas comme aujourd'hui. Alors si tu tiens un tant soit peu à sa petite gueule, tu vas faire exactement ce que je t'ordonne... » Il laissa sa phrase en suspens, le temps d'apprécier l'expression qui peignait le visage de Scar, puis il ajouta : « Tu vas bosser pour moi. »
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