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. ✦ ⊹ Dim 1 Oct - 15:07 ⊹ ✦ .

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Elle les regarde. Un à un. Elle les regarde tous. Les détaillent chacun d’eux. À s’arrêter sur l’un, pour se transporter sur l’autre. Les opales qui suivent un instant. Divaguent et observent. Se fascine dans l’humanité. S’émerveille par la normalité. Princesse qui se cache dans sa tour d’ivoire. Se réfugie dans les sommets. À quitter la foule et s’hypnotise de son mouvement. Qu’une douce vague à ses oreilles. Se complait dans le calme de son repaire. Mezzanine inaccessible au peuple. Surplombe la réception. Se berce sur la musique à peine audible. Champagne qu’elle porte à ses lèvres de pêche. À faire tinter le cristal sur le marbre de la balustrade. Et elle sourit. Encore, toujours. S’amuse dans la démence de son esprit. Les invités comme sujet pour son imagination. S’électrise les neurones par les pensées sans sens. Elle dira qu’elle aura passer une agréable soirée. Elle dira qu’elle aura fait des rencontres charmantes. Elle dira ce qu’on attendra d’elle, alors qu’elle n’en aura rien fait. Perchée sur ses nuages. Le regard divaguant. Déroutant. Iris qui se voilent un instant. La tête plus légère en hauteur. Elle déconnecte, le courant qui ne passe plus. Pile à zéro. Flotte sur les notes. Elle s’enfuie, Malo. Elle ne reste pas en place. S’évade dans son esprit. Escroc à son titre. Étrangère à ce monde. Elle crève son bonheur dans l’éphémère. Moment volé qu’elle se permet. Paupières qu’elle relève enfin. Les prunelles qui se dévoilent, se défilent dans la foule toujours là. Et le regard qui tombe sur une personne. Une seule. Qu’elle n’avait pas remarqué. Pas encore. Silhouette qu’elle reconnait de sa hauteur. Carrure qu’elle connait encore par coeur. Elle le fixe, le toise. S’ancre sur sa personne. Suit chacun de ses mouvements. La vue devenue claire. Fixe. Le voile levé. Obnubilée qu’elle est Malo par cette âme qui avait su maîtriser la sienne. Âmes vagabondes qui s’étaient posées une fois. Ensemble. Souvenirs d’adolescence, nostalgie d’une autre époque. Mêmes sensations qu’au dernier gala. Quand la surprise l’étranglait. L’imprévisible bousculé. Ne devait pas être là. Pas dans la même pièce qu’elle. Plus aussi près. Que des regards échangés. Que le corps pour se frôler. Sans prise de contact. Sans parole. Sans sa voix pour la calmer. Retrouvailles à distance. Quand la distance, autrefois, était de trop. Quand ses doigts parcouraient sa peau, la marquait au fer rouge. Son nom aussi gravée que l’encre qui recouvre maintenant la sienne. À n’avoir eu accès qu’aux fragments que son costume permettait de voir. Celle qu’elle aimerait toucher. Corps qu’elle voudrait à nouveau explorer. Et elle rit, Malo. Elle s’esclaffe sur sa stupidité. Rigole de son pathétisme. Elle tuerait seulement pour qu’il la regarde. Une fois, que leurs regards se croisent. Qu’il la voit dans sa tour d’ivoire. Qu’il la détaille dans cette étoffe de soie. Qu’il respire le parfum sucrée qu’elle arbore. Se surprend à rêver qu’il lui fasse mal. Fantasmes délirants qui la hantent depuis l’autre soir. Depuis qu’elle l'a vu. Des années qu’elle a eu pour l’oublier et pourtant. Pourtant. Elle baisse la tête. N’est plus rien à ses yeux. N’est qu’étrangère qu’il n’a pas reconnu. N’a pas remarqué. Alors, elle se détache de son être. Le regard qui se fait la malle. Ne sait même pas depuis combien de temps qu’elle l’observe, combien de temps qu’elle est là. S’éloigne de la balustrade. Devrait retourner dans la foule, au milieu des Capulet, se fondre dans la masse et dans leurs histoires. Se noyer dans la normalité. Mais Laszlo est là. En bas. Alors, elle reste en haut. Cigarette qu’elle passe entre les lèvres. Plus personne pour la voir. Personne pour la reprendre sur ses actes. Elle disparait, à ses yeux et aux yeux de tous. Fumée argentée qui s’élève pour la faire rêver.
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. ✦ ⊹ Dim 1 Oct - 21:16 ⊹ ✦ .

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Et c’est ce soir, c’est ce soir que t’étouffes dans ton costume trop serré, étranglé par les tissus griffés de marques qui te font gerber. Te fondre, n’être que caméléon, à peindre ton visage d’une hypocrisie dégoulinante, sourire carnassier pour faire reculer les requins. Et c’est ce soir, ce soir que tu te jettes à nouveau dans la foule, trop peu l’habitude de suffoquer entre les corps, agoraphobe sur les bords quand tu préfères la chaleur d’un appartement vide. Froid et clair, les lumières des écrans allumés en pleine nuit, qu’un insomniaque qui préfère craquer les comptes pendant que ses doigts pianotent dans des musiques rythmées. Chasseur, traqueur, la proie sur le tableau que tu viens viser, animal que tu dépèces, nouvelles espèces à la mode : le bourgeois au sourire gras, plusieurs races à son actif qui vont du milliardaire au millionaire, du banquier véreux à  la décadence des hommes d’affaires le cigare flanquée au coin des lèvres. T’aimes pas, tu détestes, tu méprises à en crever, les bijoux d’un vert d’eau dégueulasse posés sur les peaux tirées par la chirurgie alors qu’ils pourraient payer des dizaines d’opérations. Les sacs de marques en cuir et les cadrans en météorites, foison oppressante, dégoulinante de visages pédants qui trainent dans la salle à se vanter les fortunes. Tu méprises putain. Alors tu masques, cavalier noir à l’heaume de fer qui ne laisse rien passer, bouclier physique, aucune émotion qui se laisse déceler. T’es qu’un calculateur, machine dans ta tête qui créé et imagine tous les scénarios possibles, labyrinthe de situations analysées dans de fines secondes. Faire semblant pour réussir, qu’un repérage ce soir, qu’un repérage avant de commettre les prochains méfaits, brigand moderne qui ne vole plus à même les bourses mains bien les comptes informatiques. Aimer toutefois le terrain, armée de cagoules qui débarque pour terroriser sans remords, à s’alimenter des regards pétrifiés, des cerveaux mis sur off entrain de crever à l’idée de tout perdre. Mais ce soir n’est qu’apparition, et ce soir, t’as besoin d’air. D’oxygène dans les poumons sans étouffer, les pas qui te guident à l’étage après t’être défilé d’un sourire cordial. Les mains dans les poches à l’habituel, membres tiraillés de devoir jouer un jeu. Les coudes posés sur la balustrade, soupir teinté de blasement qui s’élève alors qu’une main se faufile dans tes cheveux pour revenir sur ton bras, opales fixées sur les dessins gravés sur la peau. Faufilé comme un voleur, la tête qui se retourne pour y découvrir une silhouette au loin. Trop familière pour qu’elle ne soit qu’inconnue. Trop dessinées à ton goût ces courbes, un sourire instinctif sur le coin des lèvres qui y prend place. Les souvenirs qui se fracassent les uns contre les autres, tous ces soirs à ne planer que dans votre bulle, tous ces moments à faire la guerre juste avant l’amour. Ta passion à toi, ta belle colère, rien que tu ne regrettes en ces temps de gosse adopté. Alors t’approches à pas de loup, distance convenable, tenable, cordiale comme si vous ne vous connaissiez pas. « Malo. » que tu dis, toujours Malo que t’as au bout des lèvres quand tu penses à ton coeur et son attachement. Tu l’a déjà revu Malo, tu sais qu’elle est pas seule ce soir, tu sais qu’elle est plus libre, se pavane à un autre bras que le tien depuis trop d’années. Les mains se remettent dans les poches pendant que les yeux dérivent vers la trajectoire de la fumée. « T’as décidé que la fête se passait là-haut ? » T’oses avancer d’un pas quelques secondes avant de te retourner pour te perdre dans la vue de la foule qui n’existe pas, que les sons pour témoigner que le gala n’est pas terminé. « Je pourrais dire que ça fait longtemps mais, non, c'est pas le cas. Ils vont comment les Warhol ? » Ou peut-être que si, notion du temps que tu perds, Laszlo n’a plus le sablier entre ses mains.
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. ✦ ⊹ Dim 1 Oct - 23:00 ⊹ ✦ .

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Et des fois, elle rêve. Elle s’imagine. Elle se voit sauter en bas de sa tour. Elle s’illustre la fin de ce quasi calvaire. S’amuse à se voir s’écraser par terre. Choquer les plus sensibles. Faire pleurer les plus attentionnés. Chambouler leur monde trop bien rangé. Monde où que les chiffres comptent. Signe du dollar étincelant à en crever les rétines. Que le paraitre. Que la toile sans son histoire. Elle ne rêve pas de la fin. De sa propre finale. Elle espère seulement ce qu’elle n’a pas. Ce qu’elle n’a plus. Ce qu’elle aurait si tout était comme avant. Départ qui a tout brisé. Éclats de verre qui l’ont coupé. L’ont marqué. Blessure du coeur qu’elle ne s’avoue pas encore. Parce qu’elle n’a besoin de personne pour avancer, Malo. Contradiction avec la vie qu’elle mène depuis quelque temps. Prince charmant qui l’a sorti du sommeil Laszlo. Bel amant qu’elle rend fou. Qu’elle guide sans ménagement. N’en fait qu’à sa tête et il accepte. Ne dit jamais non à sa Princesse. Rencontre sortie du hasard, de l’irréel. Histoire qui n’intéresse personne, pas même elle. À détruire cette relation du bout des doigts, dès qu’elle en a l’occasion. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. Et elle revient, la tête basse. Tout ce qu’elle fait, qui n’est pas pour elle, mais pour eux. Alors, elle subit, elle accepte. Elle se pavane comme une Reine. S’esclaffe à des blagues qu’elle ne comprend pas. Perles à son cou qu’elle triture de ses doigts manucurés. Perfection qu’elle est ce soir. Aux cheveux bien coiffés. L’étoffe qui l’étouffe qui frôle le marbre. S’abime sous ses pas. À compter les claquements de ses talons pour passer le temps. Elle oublie, elle s’oublie. Elle ne saute pas, elle recule de la balustrade. S’évade avec sa clope, la respiration qu’elle veut profonde pour se noircir les poumons. Le mal qu’elle affectionne de trop, le cancer qui pourrait lui ronger les os, qu’elle aurait encore la cigarette entre ses lèvres. Se fout qu’à l’intérieur, c’est interdit. L’interdit qu’elle nargue, le majeur en l’air. S’éclipse, Malo. S’évade dans sa tête. Ne pense plus à la foule, ne pense plus au gala. Ne pense plus à Laszlo, qu’elle se fait croire. Alors qu’il est là. Ancré dans la tête. Son image qui la hante depuis qu’elle l’a aperçu. Jusqu'à l’entendre. Son prénom qui résonne. Trop faible pour que ce soit vrai. À croire à la démence jusqu’à ce qu’il soit devant elle. Alors, il l’a reconnu. Ne l’a pas totalement oublié. Sourire qui s’imprègne sur les lèvres. Les opales qui se plissent, focus. Fixent sa personne. Elle s’approche, à son tour. Index qui pointe sa tête et elle rit. « C’est toujours là-haut qu’elle se passe la fête. » N’a pas changé, Malo. Toujours la même. Les répliques qu’elle glisse sans sens ni logique. Anormalité qu’elle affectionne, avec lui. Nouvelle taff qu’elle tire, à laisser la fumée s’évaporer vers les airs « T’as qu’à leur demander si ça t’intéresse. Tu leur écris, ils te répondent. » À ne pas jouer de fausses manières. N’a pas l’intention de lui parler de la pluie et du beau temps. Passablement vexée que leur première conversation s’entiche de la situation familiale. Famille dont il n’a jamais vraiment fait partie. Elle non plus, d’ailleurs. Elle soupire, elle se résigne. Elle reprend le sourire où elle l’avait abandonné. « Ils vont bien. Moi aussi, d’ailleurs. » Elle fait un pas vers l’avant. Elle réduit la distance qu’elle déteste. Les iris qui balaient son corps longuement, s’attardent sur les dessins sur sa peau. « Je pourrais dire que t’as pas changé, mais c’est pas le cas non plus. Gosse de la haute, maintenant ? Le costume, les manières de bourge… On y croirait presque. » Elle joue au même jeu que lui parce que c’est toujours ce qu’elle a fait. Malo qui n’a jamais mené la danse. Devenue poupée entre ses mains. « Tu cherches pas à m’éviter ce soir ? »


Dernière édition par Malo Warhol le Mar 3 Oct - 2:42, édité 1 fois
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. ✦ ⊹ Lun 2 Oct - 22:03 ⊹ ✦ .

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Malo. C’est toujours Malo la cause d’un hypnotisme sans pareil, d’une attraction délirante qui ronge de l’intérieur. Indomptable, insolvable, obligé de l’ouvrir pour la saluer. Incapable de partir, à tracer ta route sans même adresser un mot, mutisme inconcevable pour elle, les échanges faussement banals dans des cordialités usées. Non, pas pour vous la normalité, pas pour vous la politesse et les sourires hypocrites, trop fatigant d’y jouer en bas, le spectacle qui ne peut être fait sur plusieurs étages. Juste planté là devant elle, les yeux qui voguent sur ses courbes comme redécouverte, plaisir assassin à la clope consumée, beauté autrefois abimée par les poings, teintée de bleus sur sa peau de porcelaine. Alors tu le demandes, souvenirs qui remontent quand les noms claquent sur ta langue. Warhol comme mélodie nostalgique, les six lettres à la genèse du bonheur et de l’abandon, qu’un bivouac sur un voyage sans fin. Et les Warhol t’en as rien à foutre, le seul intérêt que t’y portes juste devant toi, que Malo pour susciter un semblant de curiosité. A faire comme si t’en savais rien, piqué à vif quand tu l’as vu avec un autre, investigation d’une soirée devant un écran brouillé pour en connaitre l’heureux élu. Trop d’années, le temps écoulé dans le sablier et pourtant l’impression de ne l’avoir jamais quitté. Seulement ses traits devenus matures, seulement l’allure de gosse troquée contre la fatalité d’une féminité. Là, seulement devant toi, sourire éclatant à t’en brûler les rétines, remarques tranchantes presque trop mérité. « Alors si tout le monde va bien, c’est bien, non ? » Un pas qu’elle fait, vers toi, trop peu d’animosité pour se sentir menacé, que ses pieds que tu suis du regard quand elle fout en l’air la distance de combat. Le sourire qui ne se défait jamais, à ne même pas y croire toi-même à ce jeu insolite, déteste te compter parmi les vices de ceux qui crachent du fric sans jamais s’en soucier. « T’es bien mal placée pour parler quand on voit avec qui tu tiens. Je crois que c’est plutôt toi qui es devenue la bourge de l’histoire, pas vrai ? Y’a bien une différence en être et paraître. Ca te va bien le côté première dame rebelle. » Et tu laisses, tu laisses planer ce silence de réflexion, les pensées en ébullition à l’intérieur du crâne opprimé. Les pieds fixés au sol, regard droit vers celle qui défie, dit à voix haute ce qu’elle a pensé tout bas. La dernière fois qui n’a été qu’esquive, focalisé sur un plan qui a touché dans le mille, presque trop déçu de ne pas avoir pris le temps. Parce que le temps il manque, cyber criminel qui s’oublie dans la réalité quand il n’est plus dans les algorithmes, l’algorithme Malo que t’as pas eu le temps d’analyser. Et c’est l’heure, le moment incalculable, l’improvisation dangereuse, à ton tour de t’approcher sans vergogne. D’une froideur charismatique et pourtant si effrayante, bombe à retardement définitivement vouée à exploser. « Faut croire que non. Mais j’essayais pas de t’éviter, j’avais juste.. autre chose à faire. » Réduire publiquement à néant autrui dans les questions embarrassantes, même pas honteux, même pas gêné, nouvelle victime à ton actif, qu’un numéro d’immatriculation sur une longue liste. « Tu deviens quoi Malo ? Parce qu’à part à travers les articles des magazines pourris, ça dit pas grand chose des coulisses. Tu vis la belle idylle ? » Curieux, sans une pointe de jalousie, pas capable de lui en vouloir d’avoir refait cette vie après vous, cette passion après toi. Geôlier qui aime conserver ses prisonniers, Malo qui restera toujours le bourreau d’un coeur meurtri et noirci par la violence. Malo qui cache et sublime, mais toujours l’impression de voir ses ecchymoses sur son corps, toi gravé à jamais, ou peut-être gravé sur un temps indéfini.
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. ✦ ⊹ Mar 3 Oct - 2:25 ⊹ ✦ .

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Elle se perd dans ses paroles. S’évade sous sa voix. N’écoute que de moitié, Malo. À le regarder, les détails sur lesquels elle s’attarde. À fixer sa bouche. Lèvres autrefois siennes, qui torturaient sa peau. Criaient horreurs sous la colère, lame de rasoir sur le cœur. Murmuraient des mots satinés, quand les armes étaient baissées. Quand l’amour prenait aux tripes. Pointes au palpitant quand venaient les heures. Barbelés sur l’organe, toujours plus serrées, toujours plus coupantes. La relation vouée à l’échec qui a duré un temps. Plus longtemps que les prédictions elles-mêmes. Quand les chiffres mentaient. Peut-être pas toujours terminée, cette idylle. Le point final pas encore apposé à l’histoire. Qu’une brèche, qu’une coupure dans le temps. Le sable encore en suspens. La pendule qui reculerait presque. S’active à nouveau, à l’endroit maintenant qu’il est devant elle. Les mots qui noircissent les pages blanches. Parce que Malo retrouve Laszlo. À revenir sur terre lentement. Le silence qui persiste. À elle de parler. Les paroles qu’elle assimile en retard. Bloquées dans le brouillard de son esprit. Les opales qui quittent les lèvres pour retrouver l’obscurité de ses noisettes. L’orage qui y gronde encore. Peut-être toujours. « Je trouve qu’il me va bien aussi. Je ne peux pas faire les choses comme tout le monde, je crois que tu le sais. Enfin… Tu le savais. » À se délecter de parler au passé. Souligner l’imparfait. Lui rappeler que c’était lui qui était parti. Lui, qui avait imposé la pause. La distance qui s’était glissée entre eux par sa faute. Des semaines, des mois, à attendre qu’il revienne dans les parages. Et seulement réaliser un peu trop tard, qu’il ne reviendrait pas. Pas avant l’autre soir. Placé sur sa route aucunement tracée. Par le fruit du hasard. Des années écoulées qui l’avaient changé, Malo. Devenue femme. Femme-enfant qui joue dans la cour des grands. Diadème invisible sur la tête. Grande dame qui s’éclipse dans le jardin arrière dès que les regards ne sont plus sur elle. Ne se la joue pas Cendrillon, aucun chaussure de verre qu’elle laisse derrière. Que des regrets trop grands. « Occupé à quoi ? Si occupé, que t’avais pas deux secondes pour dire salut ? Et aujourd’hui, t’as le temps ? » Ne fait pas entendre de la rancune ni énervement. Elle laisse aller les questions qui lui brûlent les lèvres. Parce qu’elle veut savoir, elle veut comprendre. Elle ne cherche pas à le traquer. Simple curiosité qu’elle se doit d’assouvir. Jusqu’à ce qu’elle s’esclaffe. Rire qu’elle laisse entendre plus fort qu’il ne le faudrait. À croiser ses bras contre son buste comme simple barrière. Sans savoir si ça lui plait vraiment qu’il ait cherché sur elle. Page qu’elle a cru l’avoir vu tourner. Quand les messages n’avaient pas de réponse et que ses appels se perdaient dans le néant. Princesse qui ne répond pas tout de suite. Se laisse désirer. Analyse les réactions sur son faciès aux traits trop dures. « Tu lis les magazines people maintenant ? Bourge et niais ? Laszlo, fallait pas partir si c’était pour devenir aussi sans intérêt. » Elle rigole, elle s’approche encore. Elle brise le contact de leur regarde. Elle fixe la fine fumée qui s’échappe de la clope entre ses doigts. Elle la laisse brûler sans consommer. Elle cherche ce qu’elle dira. Quelle partie de l’histoire qu’elle veut dire. Sur quelles cartes elle se permettra de jouer. « La belle idylle, je sais pas. Je sais pas ce qu’on dit sur nous. Il est gentil, il m’aime beaucoup. Ses parents aussi m’aiment beaucoup. Ou pas. Je m'en fous, d'ailleurs. Je porte des jolies robes, t’as vu ? Enfin, j’ai plus l’air de cette gosse à la tête d’alien maintenant, j’ai presque de la classe. Presque. » Le sourire qui s’agrandit. À faire disparaitre la réalité dans des détails surfaits. Artifices pour lui cacher les yeux. Ne mentionne rien de concret. Malo qui ne peut se le permettre devant Laszlo. « Ce que je deviens ? Quelqu’un de bien. » Cigarette qu’elle porte à ses lèvres, qu’elle tache de son rouge à lèvres carmin. Taff qu’elle prend, qu’elle laisse en suspens. « Tu peux en dire autant ? » Expire, vapeur toxique qu’elle souffle sur son visage. La provocation en signature.
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. ✦ ⊹ Mer 4 Oct - 22:02 ⊹ ✦ .

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La fougue maladive contre le stoïcisme déconcertant, que l’éternel combat qui s’acharne entre les dédales du passé qui plane sur le présent. Se confronter sans la moindre pudeur, les extrêmes qui s’attirent et se bousillent, se complaisent dans les piques et les mots acidulés qui claquent sous la langue. Malo n’est pas muette, Malo reste figée dans le temps, toujours la même aussi bien physiquement que moralement. Malo reste tempête qui saccage les navires, l’imprévisibilité du triangle des Bermudes habillée dans des robes trop chères pour elle. Elle grandit, s’émancipe dans les hautes sphères de la société souillée. Elle évolue entre les scélérats de banquiers et les héritiers véreux. Elle plane entre l’pourri et le dégueulasse. Mais elle reste intacte, elle reste belle, d’une pureté sauvage, elle s’entête à rester elle, demeure unique et non échangeable. Les cheveux blonds qui se balancent dans ses mots pointilleux, à la recherche d’informations qu’elle n’a pas. Elle décèle, tente de percer les mystères et les années, boules de cristal entre ses doigts qu’elle ne peut avoir. Qu’un sourire contrôlé sur ton faciès, les mains qui se serrent et se desserrent dans le tissu des poches dans un mouvement continuel. « Occupé à ce point-là, oui. Aujourd’hui, j’ai le temps. » Provocateur, avare d’informations à rester trop droit, rien qui ne dépasse dans les mots, que l’essentiel à aller droit au but quand il le faut. Malo qui s’amuse, qui t’amuse à te rabaisser à ceux qui ne sont que poussière. A ceux qui se pensent grands, les détenteurs des trois quarts des richesses et pourtant rien là-haut si ce n’est plan diabolique pour détruire les autres. L’argent et le mal comme principaux moteurs, leurs coeurs ne sont que vides, leurs têtes remplies de conneries. Tu l’écoutes, tu l’entends déblatérer sur cette nouvelle vie offerte à elle, d’un luxe dégoulinant et d’une bienveillance qui dépeint chaque mur de sa villa. Qu’amour et bonheur qu’elle te balance, les chemins comme ces branches qui suivent des directions différentes. Subjugué par son aisance à s’étaler, cette facilité accrue à dire que tout ça, c’est sans toi. Toi, parti après l’amour, parti pour le lointain, ces routes noircies de colère et de vengeances, animosité qui électrochoquent l’ensemble de tes membres. Pantin qui avance comme il peut sur sa ville faite de bois, articulé par les ficelles de la déchéance, humanité détruite pendant le voyage. En morceau qu’elle est cette humanité, foutue dans une boite sans jamais penser à l’ouvrir, plus facile d’obstruer ces vies privilégiées pour redistribuer. Robin des Bois slash hacker sans coeur pour les capitalistes, ces cousu d’or qui méprisent du haut et tueraient pour vendre. Route de l’enfer que t’empreintes sans disgrâces, ces faux pas que tu ne fais pas, costume de Hadès taillé pour toi, pile à ta taille qu’il est même. Et tu n’es pas cette personne bien, tu n’es pas l’archétype du citoyen moyen et modèle. Alors t’acquiesces, de ton visage tu commences par répondre, les yeux qui en disent long sur la réponse à donner. « Presque. » Tu souris, Malo qui n’est pas classe, que tu nargues de tes opales, la moindre occasion pour la piquer. « J’ai vu que tu faisais des efforts, mais ça manque d’originalité non ? Ca manque de Malo. Tu peux mettre toutes les robes que tu veux en tournant dans le vide, mais celle qui te va le mieux c’est quand t’en as pas finalement. » Et tu souris encore, un peu plus fort, rictus à son apogée sur tes lèvres, le ton de ta voix qui n’est même pas charmeur, seulement grave. La fumée sur ton visage, à te retourner pour faire quelques pas en direction de la balustrade, le silence qui plane de nouveau. « Ce que je deviens? Sûrement pas quelqu’un de bien, j’ai jamais été doué pour ça. » Ou pas apte à faire le bien. Pas enclin à parsemé joie et bonheur, toi qui préfères les noirceurs des abysses, beauté froide qui glace son monde à sa façon. « Ce que je deviens ? Finalement pas grand chose, je me laisse vivre tu vois. » Tu t’approches d’elle, les yeux qui ne quittes pas les siens alors que tes doigts s’emparent de ce bâton de cancer qu’elle détient comme une criminelle. Tu lui voles doucement, ton visage à quelques centimètres du sien. Le bout de clope que tu colles à son poignet, brulure que t’infliges, qu’un sadique aux airs nonchalants qui marque à nouveau sa victime. « Alors non, je peux pas en dire autant. » Mégot que tu jettes au sol avant de t’écarter, prêt à reprendre la direction des escaliers, pas en arrière que tu fais en la regardant toujours. « Ceci étant j’y travaille mais.. chassez le naturel il revient au galop n’est-ce pas ? Peut-être pour ça que tu seras jamais classe Malo, t’aimes trop être cette salope au lit. »
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. ✦ ⊹ Ven 6 Oct - 0:54 ⊹ ✦ .

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Elle parle, Malo. Ne sait pas s’arrêter. Parle pour deux, les silences qu’elle balaie du revers de sa main délicate. Et ça a toujours été ainsi entre eux. Contraste acerbe entre leurs deux caractères. Le Belle et la Bête. Pourtant tout aussi cinglée. Pauvre tarée qui joue avec les limites. Se fout de tout, Malo. Se foutait de tout. Carapace qu’elle a rangé au placard pour faire plaisir. Se ranger et devenir quelqu’un. N’avait rien d’autre à faire dans les dernières années. Se complaisait dans les histoires sans fin. Sans début non plus. Poète qui manquait de mot. Musicienne qui n’avait pas les notes. Les photographies devenues moins belles, moins révélatrices, moins humaines. L’artiste sans sa muse. Tout qui n’était que teintes de gris. « J’aimerais pouvoir arriver nue une fois, juste pour voir leur gueule choquée que quelqu’un ait enfin osé. Juste être là, et me pavaner devant eux, mon cul pour leur dire bonjour. » Elle déraille, s’emporte dans des délires qu’elle ne devrait pas dire à haute voix. Ceux que l’on châtie quand elle tente de le faire encore. Elle ouvre la bouche pour la fermer à nouveau. N’a pas le temps de répliquer qu’il avance. Cylindre meurtrier qu’il lui vole, qu’elle croit le voir fumer. Et le tourne dans le sens inverse. Pas vers lui, mais vers elle. Cendres qui touchent sa peau blanche. La noircie sous le feu rougeoyant. Que la lueur qui disparait. Elle ne crie pas, Malo. Elle laisse faire. Elle se mord la lèvre jusqu’au sang pour ne sortir aucun son. Même pas une plainte. Grimace sur le faciès qui trahie son courage. Traitre à sa force. S’effondre de l’intérieur, la gamine. Revient à l’adolescente qu’elle était. Laszlo qui en tire les ficelles. À jouer des années comme si de rien était. Elle tente de se ressaisir. Tente de ne rien faire paraître. « Après tout ce temps, tu te souviens encore de comment je suis au lit ? Je suis inoubliable à ce point ou t'as fait voeux de chasteté en prenant les habits de bourges ? » Essuie les perles figés au coin de ses opales. L’index qui les fait disparaitre d’un geste. Sourire qui renait sous les cendres. Plus majestueuse que le phoenix. Sans toucher la blessure qui marque sa peau, ronge sa chair. Douleur vive qui ne s’estompe pas. Ne se souvenait plus de l’effet que ça faisait. Le corps qui n’avait pas mémoriser les sensations du passé. Poupée de porcelaine qui avait tenté de se reconstruire, les fissures pas encore refermées. Et elle se redresse la poupée. Bombe le buste. Le défie de faire pire. Provocation sublime. « Mais ouais, t'as raison, y'a que comme ça que je prends mon pied. Seulement, ça, ils ne le disent pas dans les torchons que tu as perdu ton temps à lire. Parce que même lui, il ne le sait pas. » Sous-entendu qu'elle ne complète pas. L'idylle qui n'est que de façade. La belle histoire qui enjolive la vérité, la tisse dans les mensonges. L'abîme de ses propres mains, Malo. N'est que sagesse et douceur fourbe. Costume de salope qu'elle a accroché depuis son départ. « Je te l'ai dit, je suis devenue classe. Après, que ça manque de Malo ou non, ça n'importe personne parce qu'ils aiment ce qu'ils voient. Pas toi ? » Elle s’approche. Elle réduit la distance. Sourire radieux, cinglant. Trop grand pour être vrai. Elle cache ses opales derrière les paupières pour profiter de l’instant. Comme s’il marquait un nouveau commencement. Le début de quelque chose de pas si nouveau. Aux allures d’antan, nostalgie qui frôle son coeur. Iris de glace qui refont surface. Et sa main sur sa joue. Claquement fort, qui résonne et se meurt dans les festivité. Que les voix et rires des invités pour douter de l’existence du moment. Pourrait encore le frapper Malo, mais se contente que d’un coup. « T'avises pas de me refaire mal. Je ne t'appartiens pas, je ne t'appartiens plus. Laszlo. » Et le sourire aussi brillant que l’astre lunaire. Elle agit comme si elle n’avait rien fait. N’y croit qu’à moitié ce qu’elle dit. Ne lui appartient plus, que des mots sur papier. Croix qu’elle n’a jamais su faire. Des marques invisibles qui jonchent encore son corps. Qu’elle pour les voir. Pour les ressentir jusqu’à son âme. À chercher quelque chose dans son sac à main. « Oh, c’est con, j’ai plus rien à fumer. C’est l’heure de descendre, alors. Bonne soirée Laszlo. » Elle trace sa trajectoire. Poussière d’étoile qui s’envole dans le néant. S’élève pour s’éteindre.
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