(nina) trois nuits par semaine.

tendresse. douceur. les lèvres qui frôlent ton dos. peau qui frisonne. froid glacial sur ton corps. chaleur brûlante qui te consume. désir à moitié avoué. doigts serrés sur le drap. drap blanc. blanc innocent. blanc pacifique.  loin de cette réalité accablante. pupilles fermées. contact de la chair contre la tienne. un souffle chaud dans ta nuque. prénom murmuré, susurré. sourire timide sur ton visage, caché contre le tissu. une main ferme et masculine dans le creux de tes côtes. marque laissée. peau qui rougit. ton dos qui se retrouve contre le matelas. yeux bleus puissants qui t’hypnotisent. regard ensorcelant à te faire oublier tout. absolument tout. nom, âge, devoir, loyauté. tu n’es que nina ce soir. juste nina. dos qui se courbe. lèvres sur ton tatouage. encre noire à jamais sur ta peau. baiser possessif. ronronnement animal qui se glisse entre tes lèvres roses. corps entremêlés. caresses infinies. lèvres qui font ton corps le sien. encore. avec cet équilibre parfait. entre douceur et possessivité. besoin d’être légèrement malmenée. nécessité d’être soumise ce soir. lâcher prise. baisser les bras. le laisser prendre le contrôle. comme à chaque fois. il le sait, il l’a compris. en dehors de ses murs, tu as la main mise sur tout. absolument tout. mais sous ses draps, tu es sienne. poupée dorlotée, cajolée, aimée. corps suppliant, pliant aux moindres de ses désirs. tes ongles parfaitement manucurées qui marquent son dos musclé. gémissements incontrôlées. appartenance dans la plus belle des formes. corps luisants, fatigués. tes lèvres qui retrouvent les siennes dans un dernier souffle. ses bras autour de ta taille. baiser dans le creux de ta nuque. pupilles à moitié fermées au son de ses mots doux. des aveux amoureux. des rêves d’infini. des dessins dans le futur. voix rauque qui te berce. tu te plais à y croire. rêve, mirage. tu te contentes d’y penser seulement dans ces moments de faiblesse. quand ton corps est contre le sien. quand tu viens de te donner à lui. quand ton esprit divague. quand il pense que c’est possible. un avenir à des centaines de kilomètres. un avenir à deux. en couple. une maison, un grand jardin, des cris enfantins. loin de tout ce que tu connais. puis le retour à la réalité. brutal. inattendu. ton portable qui vibre. tu te dégages de son étreinte pour le récupérer. urgence. quatre appels en absence de ta mère, deux de tes soeurs. dix messages. il s’est passé quelque chose. alors immédiatement tu t’assois, tu te dégages complètement de lui. tu pars à la recherche de tes vêtements. ta robe en satin gisant au sol. « nina qu’est-ce que tu fais ? » sa voix rauque qui te rappelle à l’ordre. tu en oublierais presque sa présence. ton esprit déjà avec ta famille. t’es inquiète. la culpabilité qui te ronge. tu ne devrais pas. être là. être si naïve. tu ne peux pas avoir ça. ce qu’il veut. c’est impossible. t’es une capulet avant tout. avant l’amour, l’espoir, les rêves. t’es la fille ainée. tu dois rentrer. tu entends les draps bouger. tu lui montres ton dos encore nu. « pas encore. ne pars pas. ne pars plus. » sa voix suppliante. c’est toujours la même chose. sans cesse. tu te retrouves dans ses bras. tu lui dis qu’il est tout pour toi, que tu serais prête à tout abandonner pour lui puis finalement ce n’est que des mensonges. tu es incapable de partir. tu ne peux pas. « je dois y aller. » ton ton intransigeant, froid. bien loin de ta voix douce d’il y a quelques heures alors qu’il te déshabillait. tu es de nouveau nina capulet. future reine des abeilles. autoritaire, froide et franche. pas de place pour l’ennemi, pour l’amour et les sentiments. tu agis sur l’instinct. tu enfiles ta robe, tes talons et tu te recoiffes rapidement. tu dois être présentable. dans n’importe quelle circonstance. tu ne dois montrer aucune faiblesse. tu refuses de te retourner, de le regarder. rien. tes doigts fins sur la poignée de la porte. tu t’en vas comme une voleuse. en plein milieu de la nuit. « si tu franchis cette porte, c’est fini nina. tu ne me reverras plus. j'en ai marre putain. » ultimatum. pas le premier. il ne supporte pas de passer après. il déteste cette famille qui t’emprisonne, qui t’empêche de fuir avec lui. tu relèves la tête. tu te tournes vers lui. le visage capulet qui a pris le dessus. plus aucune place aux sentiments sur tes traits. cette froideur qui te rend célèbre dans le désert. « alors adieu. » ton corps qui disparait de la chambre. tu vas retrouver ta famille. tu retournes à la ruche. encore, toujours.