| let's cause a little trouble (bellamy) |
| | . ✦ ⊹ Ven 13 Avr - 16:31 ⊹ ✦ . | | Les yeux de merlan frit qui s’attardent sur les perles et les diamants, les doigts qui caressent délicatement les lignes sinueuses des meubles en bois précieux. Reine de poussière dans son palais de cristal ; les lippes qui s’étirent dans un sourire d’envie. Villa encore inconnue et pourtant la gamine Montaigu s’y promène comme la maîtresse des lieux. Anomalie dans le décor, jean troué, semelles usées par le bitume au milieu des chandeliers d’or et des colonnes de marbre. Ses pas trouvent le chemin d’un dressing ; et au milieu des robes de luxe et des colliers précieux, elle imagine une autre vie. Une vie qui ne serait jamais la sienne. Elle n’aura que son blouson de cuir brodé le jour où on viendra la faucher trop tôt, le jour où elle expirera son dernier soupir dans le désert qui a été le témoin de ses premiers cris.
Elle n’a rien à foutre là, Azra. C’est pas la première fois qu’elle s’introduit dans l’opulence obscène des baraques du Nord ; mais d’ordinaire, elle obéit aux ordres. Brave petit soldat à la solde des crimson. Elle porte le nom royal et ça ne fait pourtant pas d’elle une princesse. Plutôt crever que de l’avouer, mais ça l’agace. Elle aimerait se sentir indispensable, irremplaçable. Elle voudrait voir les yeux des gens briller lorsqu’ils posent leur regard sur elle. Et au lieu de ça elle s’efface, comme une comète qui a brûlé trop vite.
Alors ce soir, elle est là de son propre chef.
Elle cherche l’adrénaline comme une droguée en manque. Elle cherche les emmerdes sans jamais les trouver.
De pièce en pièce, elle vagabonde. Un bracelet de rubis fourré dans une poche de son jean pour la bonne mesure, mais ce n’est pas ça qu’il lui faut. Elle veut du cash, des gros billets verts, plutôt que de se faire pigeonner en revendant les pierres précieuses. Les chambres laissent place à un bureau, elle fouille toujours, ouvre les tiroirs, sort les livres de la bibliothèque. Elle ôte les tableaux des murs… et bingo, le coffre. C’est toujours la même chose, aucune originalité chez ces blaireaux pleins aux as.
Elle s’y attaque. Et puis c’est le bruit des rêves qui se brisent en mille morceaux.
Une alarme stridente emplit la pièce. Elle n’a qu’à ouvrir une fenêtre pour s’échapper et pourtant elle se fige. La gamine lèche les flammes du danger. Comment ce serait de se faire prendre la main dans le sac ? Elle imagine Abel, le frère adulé, le héros distant, forcé de lui accorder son attention en la cherchant chez les flics. L’image luit sur sa rétine et la glace une seconde de trop. Lorsqu’elle s’échappe agile comme un chat, les gyrophares luisent dans la nuit et les sirènes font écho à l’alarme qui refuse de se taire.
Elle a le coeur qui bat, se sent vivante pour une fois. Elle rase les ombres pour passer entre les mailles du filet. Mais c’est peine perdue. Elle finit par se retrouver nez à nez avec un visage dur. Un visage connu.
« - Inspecteur Grimes, vous m’aviez presque manqué. » Ton aguicheur, clin d’oeil outrancier. Elle n’a jamais connu que ça pour sauver sa peau. |
| | | | . ✦ ⊹ Lun 16 Avr - 16:56 ⊹ ✦ . | | mars We were amateurs at war, Strangers to suffering. We made our families proud But scared at the same time. We promised we’d be safe, Another lie from the front lines. ☾ ☾ ☾ Des gamines qui volent dans de belles maisons. Des joyaux qui disparaissent comme des promesses de lendemain meilleur. Les sirènes de sa caisse qui retentissent dans les rues animées par le silence. Des visages qui s’ressemblent tous, et des rêves qui n’ont jamais pu se réaliser. Bellamy, à Night Vale, c’est celui à qui on refuse de parler, celui qui se perd dans les combats d’une ville qui se déchire à chaque coup de feu. Bellamy, le flic qui veut sauver le monde et garder des souvenirs au fond d’un tiroir rempli. Il se rappelle de personne, et il oublie les détails. Il se voit grand justicier pour des causes perdues, comme elle. Il se rappelle, des idées qu’il avait, à l’époque où il voulait devenir flic, la fierté de porter le badge, un regarde plein d’espoir et des étoiles qui lui promettaient de devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un qui aurait l’courage de se battre jusqu’au bout. ça faisait une fois, deux fois, des tas d’fois qu’il la voyait, la petite Montaigu qui s’baladait dans des maisons qu’elle connaissait pas, qui s’offrait des bijoux qui se trouvaient sur les mains des autres. Dans cette ville, chacun avait son rôle à jouer, et une fois le rideau tombé, ils le faisaient tous à la perfection. Sa voiture arrêtée devant la jolie baraque, les sirènes qui retentissent dans la nuit, et la pièce peut commencer. « Inspecteur Grimes, vous m’aviez presque manqué. » Il lève les yeux au ciel. Parfois il se disait qu’ils fuyaient tous quelque chose. Des illusions, des fantômes. Des rêves trépassés sur le bord de la route. « J’aimerais dire la même chose. » Un sourire en coin. Dans le désert, leur nom disparaissent pour ne laisser que des visages détruits par des guerres qu’ils ne pourront jamais gagner.« Gamine, rentre chez toi, et arrêtes tes conneries. » Les mains dans les poches, il se dit que les illusions seront jamais suffisantes pour les sauver cette fois. « Tu gagneras rien de bon à faire ça. »
@Azra Montaigu
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| | | | . ✦ ⊹ Lun 16 Avr - 23:55 ⊹ ✦ . | | Les étoiles qui dansent dans les yeux, elles sont toutes éteintes. C’est un ciel sans astre qui surplombe Night Vale, un ciel sans espoir. La lumière s’est perdue et les rêves s’égarent aussi, enterrés sous une couche de sable pourpre. La gamine a l’âge de l’innocence, l’âge des plans sur la comète et des idées grandiloquentes. Mais on achève bien les anges et sa candeur s’est crevé l’aile. Le diamant d’une autre qui pend à son cou, l’illusion d’une autre vie suspendue en l’air pour quelques secondes ; le temps de lancer un regard dans la glace, d’apercevoir les cheveux couleur corbeau et le blouson de cuir délavé par le soleil ardent. Elle fera jamais partie de ce monde. Elle peut voler leurs richesses, mais elles ne lui appartiendront jamais, pas vraiment. Parce que dans les rues du Sud, exhiber des pierres précieuses c’est signer son arrêt de mort. Parce que là d’où elle vient, le bruit des balles qui sifflent entre deux ruelles remplacent les berceuses qu’on susurre aux gamins.
Puis un jour y aura une balle qui viendra pour elle. C’est le prix à payer pour porter le nom des rois.
Mais Azra, elle accueille le danger avec un sourire insolent collé sur les lippes, comme s’il lui restait encore huit vies à bousiller.
« J’aimerais dire la même chose. » Soupir déçu pour parfaire la mascarade. Elle connaît le nom sans lire le badge, c’est pas la première fois qu’elle le croise, l’inspecteur. Sûrement pas la dernière non plus. « Gamine, rentre chez toi, et arrêtes tes conneries. » Y a une grimace qui pourfend les traits harmonieux de la poupée. Le ton condescendant des adultes qui pensent tout savoir. Mais les flics ne savent rien, ils prennent l’argent sale des Capulet et ferment les yeux sur la misère du monde. « Tu gagneras rien de bon à faire ça. » Il ne sait vraiment rien de rien.
Ça devrait pas, mais ça l’amuse la gamine Montaigu. Dans le Sud on fait pas confiance à ceux qui portent l’uniforme. On les évite comme la peste. On leur parle surtout pas sur un ton aguicheur.
Et pourtant. « Vous me passez pas les menottes ? Décevant. » La provocation comme unique arme. Sur le théâtre de la vie elle porte bien son masque pour cacher le vide à l’intérieur, elle transforme les tragédies en comédies. « Me faites pas croire que ce qui arrive aux gens comme moi vous intéresse. Vous êtes trop occupés dans vos grandes bagnoles pour vous rendre compte qu’on n’a non plus rien à perdre. » |
| | | | . ✦ ⊹ Sam 21 Avr - 15:42 ⊹ ✦ . | | mars We were amateurs at war, Strangers to suffering. We made our families proud But scared at the same time. We promised we’d be safe, Another lie from the front lines. ☾ ☾ ☾ Peut-être que c’était fou, de croire qu’il pouvait sauver le monde. Devenir un héros, nettoyer les rues et briser les règles pré-établies. Bellamy, avec son flingue et son badge à la ceinture, il pensait avoir tous les droits. Peut-être que c’était vrai, peut-être que ça ne l’était pas. Un simulacre qu’il avait fini par maîtriser à la perfection. A night vale, personne ne connaissait mieux ses fantômes que lui. Avec le temps, il s’était dit que c’était ça, qui le maintenait en vie aujourd’hui. C’était sans doute plus facile. « Vous me passez pas les menottes ? Décevant. » Il lève encore les yeux au ciel. Avec son cœur en miettes, il faisait rêver personne. Il aurait aimé avoir des solutions, aimé avoir une réponse à tout, parce que ses propres illusions ne lui tenaient pas chaud la nuit ; c’était ses cauchemars. Les promesses qu’il n’a jamais tenu. Les gens qu’il n’a jamais pu rencontrer. Les choses qu’il n’a jamais pu faire. Le monde qui a continué de tourner pendant qu’lui, il restait immobile. « Me faites pas croire que ce qui arrive aux gens comme moi vous intéresse. Vous êtes trop occupés dans vos grandes bagnoles pour vous rendre compte qu’on n’a non plus rien à perdre. » Ils les connaissaient, ces flics qui s’foutaient du monde entier et qui étouffait les gamins dans des allées sombres pour le compte de ceux qui ne voulaient pas se salir les mains. « Tu crois que t’es la seule qui a plus rien à perdre ? » Il s’approche. La colère qui le bouffe et l’éternelle ritournelle qui s’emballe dans ses poings serrés. Une mélodie qui ne s’arrête jamais dans son crâne. Il aura jamais l’droit à autre chose que ça. « T’es pas le centre du monde. Tout le monde a des putains de problèmes. » La gamine, elle le regarde avec ses grands yeux. Bouffée par les promesses d’une ville qui pourrait jamais la sauver. Bouffée par les regrets de ceux qui auront pas pu se relever, enfermés dans le désert du Nevada. « Y’a des gamins qui crèvent, en faisant c’que tu fais. »
@Azra Montaigu
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