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 en travers les néons (silas)

Scar Salinger
https://shotatthenight.forumsrpg.com/t135-witchcraft-and-wolf-sc
night vale


Scar Salinger
en travers les néons (silas) ZcMZprvW_o
☾ avatar : suki
☾ querelles : 704
☾ destiny : 28/09/2017
☾ territories : le sud après avoir grandi à l'ouest
☾ dustland dreams : gravir la tour d'opale de l'échelle sociale et jouer au sale môme qui bousille la fourmilière rien que pour le plaisir de noyer le désert sous les rivières pourpres

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bang bang
. ✦ ⊹ Lun 12 Fév - 22:20 ⊹ ✦ .
Scarlett ne boit pas à se renverser l'esprit. Jamais. C'est un présent général pourtant oublié au profit d'une ivresse recherchée, de l'ébriété pour noyer la haine et la tristesse qui la submergent aujourd'hui plus que d'habitude derrière sa carapace d'acier parce que c'est son putain d'anniversaire. Celui de sa mère. C'est la première fois qu'elle s'oublie pour de bon, derrière l'écran de fumée des vapeurs de l'alcool devant une bouteille de vodka salement entamée parce que Scarlett, elle a la mémoire douloureuse. Son anniversaire lui colle toujours des souvenirs de plomb : ceux de Shelby souvent sur le fil, entre les voix qui susurrent et l'alcool qui crie et elle se souvient. Elle se souvient des paroles alcoolisées, des mots durs, des mots-maux, couteaux, et de ceux qui s'imprimaient sur sa peau en teintes de bleu. Des bleus, oui, mais aussi des verts et des violets, l'arc-en-ciel de l'hématome sur ses jambes chétives ou sur ses bras filaires, assez pour piler net devant l'école et décider de faire la buissonnière, celle de la rue et de la vie, finalement. Malgré l'incompréhension et la colère muée en haine acide, Scarlett a toujours protégé Shelby. Elle a protégé ses voix hallucinatoires, médisantes, méchantes et sournoises de la maîtresse et puis de la société aussi, elle a menti aux médecins et aux mômes, se mordant parfois seule pour expliquer ses blessures en les incriminant à la brutalité des élèves. Scarlett, elle pensait que Shelby l'aimerait davantage si elle l'entourait de coton et de papier bulle, si elle mentait et se vendait pour elle, si elle oubliait les voix religieuses et vengeresses qui s'abattaient toujours sur elle au profit des rares instants de plénitude où une femme malade, perdue, prenait son enfant dans les bras pour se rappeler de son existence, du contact de la chair de sa chair contre son âme morne. Mais ses instants bonheur ne duraient jamais, balayés par le reste, la violence, la cruauté, l'indifférence même, le plus terrible des maux. Et si Scarlett a supprimé de sa mémoire sélective le visage de Shelby, rien de pire que les anniversaires pour affaiblir ses mécanismes de défense. Celui de la mère, tout d'abord, cette date qu'elle n'a jamais pu oublier et qui a le goût rassi d'une madeleine de proust qu'on aurait laissée moisir. Celui d'Atticus, qui lui file l'amertume de la rancune au fond de la gorge face à ce qui s'est dissolu. Et le sien, enfin, le pire de tous.
Elle le sait bien, Scar, normalement parée de son armure inviolable, prête à tout pour combattre les armes du spleen et les laisser à la porte, elle qui préfère à la tristesse la haine, à l'abattement la détermination farouche. Elle refuse d'être de ces filles-là, les faibles qui pleurent sur un passé révolu qu'elles n'ont pas le pouvoir de changer. C'est inutile, elle est catégorique. Mais généralement, Scarlett se prévoit une journée dédiée pour éviter de penser. De sombrer. Or celle-ci fut morne à souhait ... dix heures de travail intensif à la banque, à supporter les demeurés congénitaux qui aboient des ordres qu'elle a déjà anticipés parce qu'elle, elle possède un putain de cerveau fonctionnel, à courber l'échine face à ceux qu'elle rêve de bousiller sous ses talons aiguilles. Elle a senti la tension, insidieuse, glacer ses os et peser de plus en plus lourd au fil des heures et c'est la perspective d'une soirée au Bacchanale à se faire sauter par d'autres cons qui a fini de ronger ses défenses. Elle n'ira pas. Elle l'a décidé, sur un coup de tête, elle qui calcule toujours ses coups, qui n'évolue jamais hors des cases de sa partie d'échecs grandeur nature. Scarlett fait l'école buissonnière et dans sa faiblesse relative, dans ses envies de s'oublier, c'est l'option boire à s'en écorcher le coeur, à s'y noyer qui s'impose. C'est à la limite du nord et du sud qu'elle décide de s'échouer, robe précieuse de vestale mensongère et gouaille d'une nana du sud qui te défend de l'approcher de trop près. Pour la première fois depuis des mois ... peut-être même des années, Scarlett l'enragée hisse le drapeau blanc à même la peau. Ce soir, elle libère ses tripes des gangs qui les colonisent, qui piétinent tout ce qui pourrait fleurir à l'intérieur derrière sa soif de vengeance jamais tarie.
Et elle décide d'arroser son armistice. Au comptoir, Scar a la sensation d'étouffer, d'avoir à nouveau sept ans et la lèvre fendue comme seul cadeau pour avoir osé en réclamer un. Pour l'avoir goûté, ce jour et tant d'autres, elle sent presque le goût métallique du sang se mêler à la vodka qui glisse dans sa gorge. Elle est triste, oui, mais elle n'est pas de celles qui jouissent d'une peine poétique, qui sublime, qui élève et rend jolie. La souffrance qui fait vriller les hommes les plus sensibles, celle sur laquelle on rédige des poèmes brûlants et murmure des promesses au goût d'éternité. Non, la sienne est un monstre qui la dévore et la laisse abattue sur un trottoir. Entre deux gorgées, elle fulmine, insulte mentalement les pauvres types qui tentent des approches aussi minables que leurs sales gueules et darde sur eux des regards noirs, incendiaires, qui n'ont rien d'enjôleurs. Qui ne prétendent pas, ne se dissimulent plus. Ses opales ambrées sont le parfait miroir de ses abysses tumultueuses, de tout ce qui réduit à néant son courroux, ses mimiques d'allumeuse, qui vient jusqu'à mordre son indifférence. Et elle boit. Elle boit pour oublier cette journée sordide et les souvenirs maculés de sang, d'os et de rouille, pour effacer les hématomes visibles mais surtout les fantômes invisibles qui criblent un palpitant fatigué de se battre. Ou juste de battre. Elle boit comme autant de lames affûtées pour affronter ses démons, pour combattre les ténèbres tatouées partout à l'encre de sa peau, gravées dans ses chairs, accrochées partout où elle essaye de les déloger pour retrouver la surface. Et chaque verre est moins efficace que le précédent, chaque gorgée leste ses gestes félins, égratigne sa carapace jusqu'à la mettre à nu et comprime ses poumons dans un inconfort qu'elle aimerait étrangler à mains nues. Le désespoir, c'est bon pour les bouquins et les poèmes, pas pour les gens comme elle, les obsessionnels, les déterminés, les âmes vengeresses et désaxées qui rient au nez des autres. Et putain, ce que c'est désagréable de sentir ses jambes cotonneuses et ses lèvres ensuquées de vodka. Demain, Scarlett se détestera. Mais à cet instant, elle espère seulement que demain ne viendra jamais ...
Malheureusement, la vie n'a jamais fini de la bousculer sans jamais ne lui laisser le moindre répit. Sur le bar, son portable vibre sans relâche, d'un nom honni qu'elle a effacé jusque dans son répertoire : c'est Atticus ce +0001 qui la harcèle, la cherche sûrement pour la traîner à un rendez-vous qu'elle n'a pas annul et ce simple contact suffit à l'emmener toujours plus loin dans les sables mouvants, loin de la marée basse et des ports de plaisance. Entre ses griffes, le téléphone se déchaîne encore et en voulant l'éteindre rageusement, ses gestes lestés de boisson le laisse s'échapper comme un poisson glissant entre ses phalanges. "Putain." Elle ne jure pas Scarlett, ou si peu. Mais le masque est lui aussi tombé au sol depuis longtemps et rien ne dissimule la détresse et la rage, pas même la belle robe chiffonnée d'avoir été froissée sous ses poings. Elle se lève, abandonne ses escarpins tortueux dans un réflexe instinctif bienvenu et s'accroupit pour récupérer le portable qui vibre toujours, échoué aux pieds de ... Silas Capulet ? Ses prunelles rendues brillantes par la boisson grimpent le long d'une silhouette qu'elle reconnaît dès les pompes à huit mille balles et se fige. Il est littéralement la dernière personne au monde dont elle désire la compagnie. Pas ce soir. Pas dans cet état là. Pas quand elle est incapable d'orchestrer leur ballet, de maîtriser un jeu qui leur a depuis longtemps échappé. "T'es pas censé être là, tu peux pas retourner briller dans ton royaume ?!" Elle a la rage au creux du ventre et la haine qui se réveille. Elle redevient cette adolescente aux plans sur la comète, celle qui voulait détruire le monde et rendre à ceux qui n'avaient rien, avant que sa quête de vengeance ne devienne beaucoup plus personnelle. Egoïste et détachée. Scarlett le fusille du regard, tente de rappeler à l'ordre son visage qui n'écoute rien. Respiration hâtive et moue brouillée, elle décide de l'occulter. Peut-être qu'il n'est pas là. Peut-être qu'elle a trop bu et révèle des penchants masochistes qu'elle n'a jamais possédés. Alors elle tourne les talons, foule le sol dégueulasse de ses pieds nus pour rejoindre le comptoir et réclamer un autre verre.
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Silas Capulet
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Silas Capulet
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. ✦ ⊹ Lun 12 Fév - 23:27 ⊹ ✦ .
une visite à l'hôpital. c'est ce qui t'as emmené dans l'Est. un de vos hommes, un de ceux qui agissent pour ta mère. c'est hier en pleine nuit qu'on vous a appelé, pour vous signifier son état de santé. il est passé à deux doigts de la mort c'est ce qu'ils ont dit, une bagarre qui a mal tourné, blessures par balles et traumatisme crânien. t'es pas passé inaperçu dans les couloirs aseptisés, t'as même pas eu besoin de demander qu'on t'a indiqué sa chambre. c'est pour avoir sa version qu'on t'a fait te déplacer à son chevet. une grimace s'est dessinée sur ton visage quand tu as passé la porte de sa chambre, tu l'as pas reconnu tout de suite ton homme, complètement défiguré. il a tenté un sourire et tu t'es assis sur le fauteuil près de son lit dans l'attente de son récit. une embuscade, quatre hommes, peut-être cinq lui sont tombés dessus et lui ont ravagé la gueule pour faire passer un message. les Capulet se doivent de rester chez eux et de ne jamais franchir les frontières. une bande de lâches. des vaux riens qui ne savent pas se défendre seuls. tu as demandé des détails, toujours plus de détails. leurs tatouages, si des noms avaient été jeté au détours des coups meurtrier . mais il ne se souvenait de rien, seulement une pluie de haine et de violence.
c'est au bout de deux heures que tu l'as laissé seul. après lui avoir promis qu'ils paieront tous autant qu'ils sont. sous tes poings ou sous tes balles. une promesse faite avec le cœur, des plus solennels. parce que vous les retrouverez, vous les retrouvez toujours. t'as passé un coup de fil à ta mère pour l'informer rapidement de la situation, avant de raccrocher pour pénétrer dans l'un des premiers bars sur ton passage.
ce sont de nouvelles effluves qui caressent tes narines. celle d'une nuit sans encombre. loin des gangs et des rivalités. ici, tu es un Capulet mais tu ne semble pas être un ennemi. tu t'assois au bar, tu commandes un whisky on the rocks, comme à ton habitude. et le barman plus long que dans ton Nord natal ne te tape même pas sur le système. t'as l'esprit ailleurs ce soir, les méninges qui s'agitent alors que tu essais de faire le lien entre tout les éléments. mais rien n'y fait. alors tu bois, un verre, deux. bientôt trois. le temps file et tu ne t'en aperçois pas, tu ne parles à personne et personne ne s'approche de toi. peut-être ont-ils trop peur du flingue qui dépasse à l'arrière de ton jean, crosse chromée en visuel. tu n'as même pas regarder autour de toi, et tu ne comprends ce qui te pousse à le faire. mais tu tournes le regard et tu l'aperçois. la lionne et sa vodka. bouteille trop entamée, robe bien trop froissée. tu fronces les sourcils, t'as envie de prendre le large tout de suite. mais tu observes la scène qui s'offre à toi. ces mecs qui se pavanent, qui approchent mais n'obtiennent rien de plus que des grognements ou des insultes à la volée. tu ne reconnais rien en elle, ce soir. elle n'a pas cette prestance qui t'attirait tant, bien plus semblable à un oisillon tombé trop loin de son nid. quinze minutes, peut-être vingt avant que tu ne te lèves, tu vas prendre la porte avant de ne plus contrôler ton envie malsaine d'aller lui en coller une pour qu'elle se réveille. c'est l'instant qu'elle choisit pour se débattre avec son téléphone, fichue appareil qui s'éclate devant tes pieds. tu restes immobiles quand elle descend de son perchoir, abandonnant ses talons pour se baisser et le ramasser. elle se redresse trop lentement, la brume dans ses yeux te montrent son état d'alcoolémie avancé. T'es pas censé être là, tu peux pas retourner briller dans ton royaume ?! elle te scanne et tu en fais de même. la sensation que les rôles s'inverses. toi, le roi maître de chacun de tes gestes et elle, la lionne bancale. t'as pas le temps d'ouvrir la bouche, elle te tourne le dos. un frisson de dégoût te parcoure quand tu la vois marcher sur le sol collant. tu récupères ses talons, trop chers pour ce genre d'endroit. et l'électricité statique qui règne entre vous te pousse à t'approcher, toujours plus. tu fais claquer les chaussures sur le bar. tu devrais les remettre, pour garder un semblant de dignité Scarlett. Silas serait-il inquiet ? tu n'en sais rien. c'est pour moi. que tu craches au barman avant de commander un nouveau verre. tu ne voulais plus la revoir et le destin se fou royalement de ta gueule, la plaçant en permanence sur ton chemin, un chemin qui n'était pas le sien et que n'aurai jamais du l'être. par ta faute, te voilà enchaîné à la belle. par ce jeu malsain qui vous lie, cette partie de poker interminable ou chacun à toujours plus à miser sans jamais faire tapis. je croyais que l'alcool n'était que l'instrument des faibles d'esprits ? t'arques un sourcil, confisquant intentionnellement son nouveau verre. l'empêchant de le porter à sa bouche au dernier moment. t'as un but précis ? te faire sauter dans une ruelle par trois types différents ? que tu craches, en designant du menton les vautours qui tournent autour d'elle depuis tout à l'heure, attendant sagement que le gibier soit imbiber à leur gout.
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Scar Salinger
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. ✦ ⊹ Mar 13 Fév - 22:50 ⊹ ✦ .
Bien sûr, il faut qu'il reste. Qu'il s'impose là où il n'est pas invité, comme elle l'a fait si souvent avec lui, qu'il vienne coloniser son espace vital quand il est déjà réduit à peau de chagrin. Elle ne possède plus rien Scarlett, pas même elle même et sous le regard acier de Silas Capulet ... elle se sent comme une môme prise en faute, une sensation qui lui donne envie de sauter sur lui pour lacérer son visage jusqu'à n'en faire qu'un immonde marasme pourpre et blanc, d'os et de sang. Une toile cubique plutôt qu'impressionniste. Son imagination débridée s'emballe sous la boisson et s'imagine vraiment lui faire mal, avant de réaliser que sa haine ne lui est même pas destinée. L'humiliation lui mord le ventre et attise encore davantage la rancoeur qui a pris racine partout dans son corps, avec la vodka comme engrais et le spectre effrayant de sa mère comme pluie et soleil à la fois. Scarlett essaye de redonner le change, de se draper dans le panache tatoué à son épiderme, abandonné quelque part sur le trottoir. Sans doute devant l'hôpital, lorsqu'elle a rebroussé chemin au dernier moment, pilant net devant l'entrée. Elle a eu l'impression qu'elle en crèverait, si elle franchissait les lourdes portes. Elle a ressenti l'immense trou noir à l'intérieur la cramer au centuple et tout ce qu'elle aurait pu être mais n'a jamais eu la chance de devenir chialer de concert à l'intérieur de sa jolie cervelle maligne. Celle qui compartimente, enregistre ou oublie à sa guise, malléable sous ses doigts de fée. Et comme chaque douze février, ses barrières mentales érigées avec soin se sont effondrées. Elles reviendront, elles reviennent toujours mais ce soir, Scarlett est absente. Elle n'est plus flamboyante, n'est plus régie par la flamme de l'ambition, de la vengeance optimale et totale et sans ce moteur essentiel à sa survie, c'est tout le reste qui se fait la malle et laisse les commandes à cette gamine mutique qui ne comprenait rien. Celle qui cherchait une affection maternelle inexistante tout en rêvant parfois de la tuer pour la libérer des voix qui les tourmentaient. Shelby Salinger, viciée par la folie, et elle, victime collatérale dont les failles sont devenues des plaies béantes, suturées par une obstination fucked up et des mensonges permanents.
Alors putain, évidemment que l'ensemble est branlant, manque de substance. Bien sûr que sous les couches de vernis poli à l'extrême, ne gît rien d'autre que la noirceur, un noir pétrole qui ensuque et souille ceux qui s'approchent trop près. Et Silas Capulet ne doit rien en savoir. Ni lui, ni les autres. Alors Scar lutte contre l'inéluctable, cherche à cramer les rétines de l'enfant roi sous un dédain qui ne parvient pas à naître sur ses traits. Toute arrogance a disparu, aucune suffisance ne la nimbe, tour à tour glaciale ou brûlante. Scarlett est à nu et pourtant, elle n'a jamais été aussi peu elle-même. Rageusement, elle attrape les escarpins qu'il lui tend et se concentre pour les enfiler sans perdre l'équilibre précaire de son tabouret. Nulle grâce pour atténuer sa brutalité coutumière, à vif, nourrie par la honte d'être surprise en position de faiblesse, elle qui se refuse à être une victime. Elle qui a toujours rejeté ce rôle trop étroit. "J'en ai pas besoin, suffit de te regarder pour voir qu'on s'en sort très bien sans." Et pourtant, elle a obtempéré. Scarlett mordille Silas pour le voir s'enfuir sans demander son reste, reprendre ses cartes et les dés pipés qu'il vient de lui fourrer de force entre les mains alors qu'elle ne veut pas jouer. C'est son jour de repos, celui où elle quitte son enveloppe charnelle et l'abandonne sur un comptoir. Le sentir là, proche, trop proche d'elle alors qu'elle a le coeur en vrac et les entrailles en tenailles la fragilise plus qu'elle ne se l'avouera jamais. Plus qu'elle ne s'en voudra demain, une fois le mal de crâne dissipé. Parce que Silas, elle a mis un point d'honneur à se montrer sous son meilleur jour, à le ferrer jusqu'à enfoncer l'hameçon au fond de sa gorge ... et elle lui offre un piètre spectacle, un repoussoir absolu. Il aime les bêtes sauvages, pas les fauves de cirque : désoeuvrés et torturés à force d'abus, tournant en rond dans une cage sans horizon.
Scarlett commande un énième verre, dernier rempart contre lui qui l'assaille de toutes parts et il ne manque pas de la railler. "J'ai dit ça ?" qu'elle demande avec une ingénuité spontanée, comme si elle doutait vraiment avoir pu prononcé une telle phrase. Et puis ça lui revient, et elle se marre. Scar aux mots enchanteurs, Scar aux jolis verbes et aux syllabes tranchants se fiche royalement de sa propre tronche, un crime puni de mort n'importe quel autre jour de l'année. Pas en public. Jamais en public. "Evidemment, que j'ai dit ça." Le timbre est railleur, amer et son sourire transpire d'une acidité qui n'est dirigée contre personne d'autre qu'elle. Ce soir, tout lui paraît vain. Elle, lui, ce jeu infini auquel elle a pris goût malgré le danger d'un tel aveu et cette vengeance inatteignable. Tout lui semble ridicule. Elle aurait mieux fait de ne jamais revenir s'embourber ici. Elle aurait dû flinguer sa mère pour cesser la torture mentale et la libérer du poids de la maladie et se barrer loin avec son diplôme. Scar aurait pu avoir le monde entre ses mains, c'est une évidence. Mais elle a choisi de s'enterrer dans le désert pour le voir brûler. Et le choix lui semble affreusement discutable. Tellement qu'elle parle trop, qu'elle lance au gré du vent des mots trop nombreux, de son timbre d'allumeuse délié par la boisson. Il ne cherche pas à se hérisser de piquants, ne tente pas de plaire, il est simplement là, chaud et vif, langage loin d'être châtié et vérité brute, elle qui n'est qu'illusions. Scarlett reporte sa totale attention sur Silas, le minois reposant au creux de sa paume, coude sur le comptoir, comme si sa tête pesait des kilos. Comme si son existence entière menaçait de lui faire exploser la cervelle. "Sérieusement tu devrais arrêter de m'écouter, c'est un conseil. Tout ce que je dis c'est des conneries, c'est pour le jeu, mes petites intrigues qui me mèneront jamais nulle part. Je dis soit exactement ce que l'autre a envie d'entendre, soit l'inverse mais y a toujours une raison, c'est toujours parfaitement mesuré et réfléchi. Bref, ça vaut que dalle." Elle avoue sans s'émouvoir, Scarlett, comme si elle ne venait pas de se tirer une balle dans le pied, ou même directement en plein coeur. Elle s'amuse même du poids de ses mots, pâle sourire contre ses pulpeuses au rouge à lèvres depuis longtemps estompé. Elle dévisage Silas sans le voir tout à fait, incapable d'analyser ses traits avec sa férocité coutumière. Incapable d'autre chose que de saborder le navire dans une auto-destruction méticuleuse et plus réfléchie qu'il n'y paraît. Elle porte ça dans son ADN, le saccage et la violence. Et lorsqu'elle n'a plus la force de retourner l'arme contre les autres, contre le monde entier qu'elle rêve de voir écrasé sous ses talons, c'est contre son sein que le canon trouve son réconfort et le goût de la chair déchiquetée. Ne reste que l'alcool, pour noyer ses dernières résistances, l'instinct de survie qui menace de la faire ployer face à Silas, se lever et prendre péniblement la porte alors que ce bar miteux, c'est tout le royaume qu'il lui reste. Mais même ça, il lui dérobe, arrachant le verre au moment où il allait goûter à la saveur de ses lèvres. Scarlett s'offusque, marmonne des réprimandes sans consistance, troublée par une prévenance qui ne devrait même pas exister chez lui. C'est une putain d'anomalie dont elle décèle les contours flous, sans avoir la force suffisante pour y planter ses griffes et s'y raccrocher afin de le coloniser davantage. A la place, elle accuse sa question, roule des billes comme si ses mots étaient de loin les plus stupides jamais entendus de toute sa foutue existence. "J'serai jamais assez ivre pour oublier que le sexe n'est pas une fin en soi, mais un moyen de l'obtenir." Et à ces imbéciles imbibés, elle ne leur veut rien. Non elle ne peut pas l'oublier puisque c'est son premier commandement. C'est une arme affûtée capable de remporter des guerres perdues d'avance et prendre son pied en sonnant tocsin n'est qu'un bonus fortuit, mais plaisant. C'est encore une confession voilée qui s'échappe et Scarlett fulmine, incapable de retrouver le contrôle, témoin passif des ravages de son spleen sur ... tout. Et puis le goût de la provocation jamais loin revient au galop, là où elle sait généralement le faire taire. Silas la prive d'un verre, Scarlett se penche de l'autre côté du comptoir pour récupérer la bouteille, profitant de l'inattention du serveur. Mue par de vieux réflexes, elle hésite à apposer ses lèvres charnues contre le goulot et s'y résout, pour laisser le fluide vital achever de la noyer. Et deux rasades plus tard, elle se rappelle de la question  de Silas. "D'ailleurs qu'est-ce que ça peut t'foutre ? Tu veux passer en premier ? Ou en quatrième peut-être, tu sais que j'peux encaisser." Le mordant acide de sa voix ne ment pas, là encore l'attaque est détournée, semble le viser pour finalement venir se ficher dans ses chairs malmenées. C'est à elle qu'elle en veut, c'est elle qu'elle blesse en feignant l'inverse. En se rappelant sa condition de traînée en filigrane, contrainte au Sud et intrigante au Nord.
Et puis Scarlett repousse la bouteille et expire un soupir, longuement, comme si elle envisageait de chasser tout ce qui l'habitait, d'expulser tous ses démons et les failles béantes, de dissiper les écrans de fumée, les illusions et les mystères qu'elle sait si bien entretenir, pour faire oublier que derrière le joli minois, le reste est souillé, daubé depuis la naissance. Une jolie enveloppe corrompue. "J'ai pas de but si tu veux tout savoir et c'est une putain de délivrance que d'arrêter de réfléchir. Je devais aller à l'hosto mais j'ai pas eu le courage parce que tu vois, t'es pas le seul à avoir des problèmes avec ta mère. C'est pour ça que je t'ai pas mis à terre alors que j'avais les armes pour le faire, que j'aurais dû le faire." Et les problèmes de petit gosse de riche de Silas lui semblent tellement dérisoires. Pourtant, Scarlett, mauvaise, s'est retenue. Elle l'a mordillé là où elle aurait pu le dévorer jusqu'à la moelle et lui rendre un ego en lambeaux. Parce que son but n'est pas de le faire fuir, oui, mais aussi parce qu'ils sont plus similaires qu'elle ne veut bien l'avouer. Et comme si elle prenait pour la première fois conscience du vomi verbal qui est le sien, elle enchaîne pour noyer ses mots :"Je me suis dit que je serais mieux là, loin de toutes ces merdes, à prendre congé du monde entier et de moi-même pour une soirée. Mais même ça, c'est trop demandé." Parce qu'il est là quand elle est la plus vulnérable.
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Silas Capulet
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Silas Capulet
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. ✦ ⊹ Jeu 15 Fév - 19:46 ⊹ ✦ .
c'est comme si elle se pavanait en terrain inconnu la lionne.
perdu dans une nature qui n'est pas la sienne. et tel un braconnier tu observes l'animal, prêt à l'abattre. tu questionnes, tu tâtes son état. elle répond et ses réponses te font sourire malgré toi. elle a lâché son costume de reine, l'a abandonné au bord d'un trottoir sans doute, et la voilà réelle face à tes azurs perçants. elle t'explique sa manière d'être, son fonctionnement et tu prends note dans esprit, chaque point avec précision. Scar est un personnage qui se créait sur mesure pour ceux qui lui apportent de l’intérêt. véritable caméléon elle sait se glisser dans toutes les peaux. de femme fatale à véritable reine, d'escort girl à pute de bas étages. tout les rôles semblent lui aller à merveille, et ce soir elle te les sert sur un plateau en or. tu n'en demandais pas tant. tu restes attentif, réceptif à chacun de ses mimiques. chacun de ses gestes mal assurés, chacune de ses grimaces disgracieuse, qui ne font plus d'elle cette fille mesurée dont elle aime tant parler. son verre subtilisé, c'est à la bouteille qu'elle s'attaque. vol à peine repéré par le barman, il sait bien que quoi qu'il arrive tu allongeras les billets. D'ailleurs qu'est-ce que ça peut t'foutre ? Tu veux passer en premier ? Ou en quatrième peut-être, tu sais que j'peux encaisser. un ricanement te prend et t'arques un sourcil. elle peut encaisser, oui, certainement. ils sont des dizaines, voire même plus à lui passer dessus toutes les semaines. une amende impayée chez les Crimsons, qui n'ont rien trouver de mieux que de se servir de ses formes pour gagner un paquet de blés. ils sont beaucoup trop à cracher leur fric pour les reins de Scarlett, quand toi tu as payé le prix fort. ta couronne à ses pieds. de tous, tu es sans aucun doute son meilleur client. il te suffirait de signer un chèque pour payer sa dette. J'ai pas de but si tu veux tout savoir et c'est une putain de délivrance que d'arrêter de réfléchir. Je devais aller à l'hosto mais j'ai pas eu le courage parce que tu vois, t'es pas le seul à avoir des problèmes avec ta mère. C'est pour ça que je t'ai pas mis à terre alors que j'avais les armes pour le faire, que j'aurais dû le faire. tu n'as pas le temps de répondre, tu n'as le temps de rien. Scar vomit des paroles qu'elle regrettera demain. elle se confie au plus mauvais personnage de son histoire, toi. Silas Capulet, qui pourrait la tordre sous tes mains expertes. des problèmes avec sa mère, elle se compare à toi, à votre dernière entrevue. ce jour où tu t'es vexé comme l'homme capricieux que tu es. enfant mécontent de s'être montré sous son vrai jour, le fils à maman, l'homme de main, celui qui accoure dès qu'on le siffle. tu courbes l'échine face à ta mère, par respect, par crainte aussi. et tu décèles la tristesse dans les yeux de la belle, la souffrance masqué par l'alcool avalé. Je me suis dit que je serais mieux là, loin de toutes ces merdes, à prendre congé du monde entier et de moi-même pour une soirée. Mais même ça, c'est trop demandé. t'as un sourire un peu trop doux pour le personnage que tu représentes. parce que tu la comprends mine de rien. alors tu avales son verre, tu t'en ressers un, bu d'une traite lui aussi. la rejoindre du côté obscur peut-être. et la vodka t'aide c'est ça ? ... j'pensais que Scar Salinger était plus coriace que ça. ce n'est pas Scar en face de toi, c'est Scarlett Salinger, le masque est tombé. et malgré son maquillage évaporé, malgré ses manières désinvoltes, tu la ressens toujours cette attraction irrépressible. le lion est incapable de tourner le dos pour aller se frotter à une autre lionne. une plus féroce ce soir, plus coriace. c'est devant la lionne blessée que tu restes, fasciné par un tel spectacle. si tu ne m'as pas mis à terre, c'est parce que j'suis bien trop important pour ton petit stratagème. c'est ça ? ... je suis quoi ? que tu demandes, tu as rapproché ton tabouret du sien. un coude appuyé sur le bar. une genre de pièce maîtresse ? le cavalier qui fera tomber la reine ? parce que tu n'es pas con Silas, loin de là. tu trouves un bénéfice à votre relation: ce qu'elle te fait ressentir, le monstre qui sommeille est plus qu'éveillé quand tu es en sa compagnie. alors, tu sais qu'elle en trouve un elle aussi, et tu aimerais comprendre. tu crois que je n'en ai pas conscience, tu crois que je suis stupide ? tu sais bien, que je suis le meilleur adversaire que tu n'auras jamais. le plus intéressant, celui qui te fait perdre le fil de tes idées plus malsaines les unes que les autres. mais j'aimerai que ça s'arrête, ce soir. j'vais payer, des derniers billets pour tes services. tout s'achète. tout.
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Scar Salinger
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bang bang
. ✦ ⊹ Sam 17 Fév - 0:00 ⊹ ✦ .
Scarlett réalise qu'elle parle trop, que ses lèvres charnues s'agitent et qu'elle devrait pour une fois les fermer, comme elles ne lui sont d'aucun secours. Mais les mots s'envolent loin d'elle et la mare de syllabes forme un ensemble tonitruant qui chante comme le lit d'une rivière, suffisamment fort pour qu'elle n'entende rien. Rien de plus qu'un brouhaha vaporeux et caressant, un timbre qui pourrait presque la bercer si son palpitant nécrosé ne battait pas aussi fort contre ses tempes, brûlant de boisson et de douleur. Et Silas l'écoute, fait rare. Il l'écoute sans détour, ose même des sourires et Scar les compte mentalement jusqu'à perdre le fil de ses propres pensées avec pour seule conclusion celle-ci : elle croit que c'est la première fois qu'elle le surprend à sourire. A sourire au lieu d'esquisser ses rictus iconiques, ceux qui donnent au reste du monde l'envie de lui arracher à mains nues. "T'as l'air d'un gosse de huit ans quand tu souris comme ça. C'est un bon déguisement." note-t-elle sans cesser de dévisager ses traits d'angelot déchu comme si elle les redécouvrait pour la première fois. Compliment ou soufflet, impossible de savoir ce que Scarlett entend par-là et elle-même l'ignore, perdue loin dans les limbes apaisantes de l'alcool trop fort. Silas les enchaîne et c'est à elle de sourire en coin, d'une esquisse taquine mais pas mauvaise, loin de ses éclats reptiliens habituels. Et rien n'efface ce qui flotte sur ses lèvres pour personne et tout le monde à la fois, l'ivresse facile et euphorique des gens qui muent à l'entrée et laissent leurs épidermes ravagés à l'extérieur. Pourtant, elle est tout sauf heureuse, Scarlett, oscillant entre la rage et le mensonge en permanence. "La vodka m'abrutit." Elle n'est pas assez idiote pour l'oublier, puisque c'est l'effet recherché. S'assommer. Ne plus réfléchir. Ne plus penser. "Et ça me suffit, t'as aucune idée de comment c'est, là-dedans." souligne-t-elle en glissant ses phalanges délicates contre le crâne qui repose entre sa paume. C'est le bordel infini à l'intérieur, le chaos perpétuel et plus Scarlett tente d'y mettre un terme, plus elle s'enfonce dans les abysses jusqu'à se retrouver privée d'oxygène, à suffoquer. Parce que ses objectifs ne sont pas mesurables, pas quantifiables. Irréalisables. Chaque pas de fourmi rajoute des enjambées de géant pour vaincre le cancer qui la ronge et le pire, c'est qu'elle s'en moque. De vivre par procuration, de tout sacrifier sur l'autel d'une quête vaine. C'est la vengeance qui la guide, comme unique moteur et le jour où tout s'achève ... elle n'aura plus rien. Autant que le chemin soit long, même si les rouages de son esprit la conduiraient tout droit six pieds sous terre si Silas avait seulement une foutue idée de ce qui se tramait là-dedans. Alors qu'il l'imagine peu coriace, elle s'en moque. C'est ce qu'indiquent ses épaules qui se soulèvent et retombent avec une indolence de chatte paresseuse. "J'suis coriace 364 jours dans l'année, personne ne peut en dire autant." Et les opales adoucies qui glissent contre la peau du Capulet semblent parlantes : pas même toi. L'arrogance est encore accrochée à sa langue chargée de vodka, tandis que la belle crache un constat royal comme s'il coulait de source malgré l'abus de boisson. Ou grâce, à l'abus de boisson.
Silas se rapproche, louvoie jusqu'à elle et fait s'élargir son esquisse fauchée, celle qui sourit avec la bouche mais pas jusqu'aux yeux. Il a le goût du jeu et Scar a fini de repousser ses cartes, ses dés, tout ce qu'elle n'est pas en mesure d'abattre ce soir. Elle accepte la main minable qui est la sienne entre ses phalanges vacillantes et l'écoute religieusement. Trop important pour ton petit stratagème. Elle se marre, c'est plus fort qu'elle et noie l'inconfort d'un humour noir dans une gorgée de vodka. "C'que tu peux être prétentieux, c'est terrible." Un sale défaut auquel on ne s'habitue jamais tout à fait. "T'es ..." Ouais, t'es quoi Silas ? Une erreur système, une aubaine, un grain de sable dans un mécanisme bien huilé, il est tout ça à la fois. Un joker qu'elle a pioché sans le vouloir, un avantage en nature qui est venu la cueillir sans réaliser l'inconscience de son geste. "J'sais pas, mais clairement pas une pièce maîtresse sinon c'est moi qui serais venue te chercher." Il a fait le premier pas, pas elle. Il l'a prise par surprise et elle a appris à le coloniser, à faire tous les pas suivants pour le conserver près d'elle, comme un atout dans sa manche. Elle réfléchit, Scar qui souhaitait tout sauf penser, cherche une belle métaphore, une image, des jolis mots à apposer sur le visage du roi capricieux pour le définir. Elle affiche sa moue d'étudiante un peu salope sans pour autant trouver. Elle ne fait pas mouche, noyée dans les vapeurs embrumées et rien ne lui vient. Silas n'est pas putain de qualifiable, c'est un problème. Elle aurait aimé le comparer à une souris entre les pattes d'un chat assoupi, mais c'est faux. S'il est la sienne, il n'a pourtant rien d'une proie. "Tout ça pour ne même pas avoir ta danse." Celle qu'elle lui a refusé farouchement à deux reprises, préférant sa couronne pour la nuit. C'est une esquisse presque tendre qui s'imprime sur ses pulpeuses alors que Silas continue, se pose en adversaire. Il a même prononcé le mot ennemi, ce fameux soir où tout a basculé, faisant montre d'une clairvoyance étonnante. "C'est vrai, c'est la seule raison pour laquelle t'es encore vivant." souffle Scarlett dans un aveu surréaliste, tout en retraçant de la pulpe de l'index la courbure des lèvres de Silas dans une caresse distraite. Peut-être qu'elle se prend un peu trop au jeu, peut-être qu'elle fait durer le plaisir, comme un chaton cruel alors qu'elle aurait pu l'achever. Il ne fait pas partie de son grand plan, s'y est imposé, oui, mais pourrait être remplacé par un élément plus stable, moins apte à lui filer entre les doigts à la moindre contrariété. "J'y ai pensé, quand tu as passé la nuit chez moi. T'avais l'air si vulnérable dans ton sommeil, personne ne savait où tu étais et avec le chaos qui régnait partout en ville ... ça aurait été si facile de te faire disparaître." L'alcool délie à nouveau ses lèvres qui susurrent ses idées morbides comme si elles lisaient un texte érotique. Et Scarlett continue son ballet, colonise sa peau, happée par le jeu, inconsciente du danger de sa seule présence ici, là où elle ne désirait que la solitude. C'est Silas encore, qui lui avait donné cette idée, lors de cette nuit. Lui qui avait rappelé qu'elle était inconsciente d'avoir invité l'ennemi à l'intérieur, faisant naître en elle la possibilité d'en finir après l'avoir épuisé entre ses reins. Mais sans laisser au fantasme le soin de sa concrétiser. Elle n'en avait pas eu envie.
Et puis le contact s'achève, Scarlett retrouve sa place sous les mots de Silas qui lui font arquer un sourcil. Il veut que ça s'arrête. Mais ça ne sonne pas comme la fin, pas comme leur précédente entrevue où l'ego blessé s'exprimait. Ca sonne comme le début d'autre chose, l'inconnu auquel elle n'est absolument pas en état de réfléchir. "Si ça s'arrête, il reste quoi ?" Sa question est légitime, quoique singulière : Scar n'interroge jamais. Elle ne dévoile rien de ses incompréhensions, les conserve jalousement en elle pour garder la maîtrise de chaque conversation qu'elle amorce, même si ce n'est qu'illusoire. Les illusions, c'est le socle des dominations. Bien entendu, Silas évoque son argent, une fois de plus et elle secoue légèrement la tête en lui servant une rasade de vodka pour le faire taire, avant de récupérer la bouteille. "Cesse de croire que ton fric peut m'acheter. Ça ne fonctionnera jamais comme ça entre nous." Si c'était ce qu'elle avait voulu de lui, elle l'aurait déjà. Parce qu'elle peut a l'audace suffisante pour vider son compte en banque et s'évaporer si l'envie lui prenait. Car Silas le lâche aisément, conscient du pouvoir grisant des billets verts. Mais l'argent ne pèse pourtant rien face aux ficelles qui le guident, là-haut, chez les puissants. Scarlett désire plus. Elle rêve de trancher les fils pour faire succomber tout ce vilain petit théâtre, pantins comme marionnettistes. "C'est plutôt moi qui devrais te payer pour oublier l'intégralité de cette soirée." Elle lui glisse une oeillade en coin, prête à entendre le prix de son amnésie, ou du moins, de son silence.
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Silas Capulet
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Silas Capulet
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. ✦ ⊹ Lun 19 Fév - 0:57 ⊹ ✦ .
si tu n'es pas une pièce maîtresse, qu'est-ce que tu peux bien être ?
un parasite, une pièce en trop dans son puzzle déjà bien entamé. tu ne peux que lui donner raison dans un sens, c'est toi qui est allé la cherche, c'est toi qui t'es imposé à elle. un jour de débauche comme un autre ou l'ennui te guettait plus qu'il ne l'aurait du. c'est ce qui t'as poussé à poser les yeux sur elle, la dévorer du regard jusqu'à la convoité. c'est toi qui t'es mis tout seul dans ce jeu malsain qui vous lie. elle s'en est accommodée la belle, voyant en toi un nouveau moyen d'arriver à ses fins. quelles sont-elles d'ailleurs ? c'est ce que tu cherches par tes questions, ce que tu cherches dans ses pupilles dilatées par l'alcool. mais tu n'y trouves rien. tout ce qu'elle fait c'est piailler encore, se dévoiler toujours plus. ses doigts glissent sur tes lèvres et tu la laisses faire sans sourciller. tu laisses approcher l'animal pourtant sauvage, ce soir elle se ferait presque câline. les aveux ne t’étonne pas, bien au contraire. oui, ce soir là, elle aurait pu mettre fin à tes jours. profiter de ton instant de faiblesse, votre instant de faiblesse. elle aurait pu se faire mante religieuse, se débarrasser de toi après l'ébat, te couper la tête, en faire un trophée. mais tu es toujours là, devant elle à bouffer son espace vitale. à t'immiscer dans sa vie quand tu ne peux être entre ses reins, comme elle le fait dans la tienne. Si ça s'arrête, il reste quoi ? qu'elle répond, enfin. le contact physique est rompu et un sourire en coin se dessine sur tes lèvres quand elle te sert un nouveau verre que tu bois volontiers. Cesse de croire que ton fric peut m'acheter. Ça ne fonctionnera jamais comme ça entre nous. je peux tout acheter Scarlett, absolument tout. préfères-tu clarifier avant de la laisser avancer ses quelques pions misérables. C'est plutôt moi qui devrais te payer pour oublier l'intégralité de cette soirée. et tu ries, d'un de ses rires francs que l'on t'arrache rarement. parce que la situation est absurde. la pute veut acheter le prince. tu lui arraches la bouteille des mains, te servant encore un verre qui finis en moins de dix seconde dans ton estomac. c'est une proposition intéressante. indécente. laisse moi y réfléchir. lâches-tu alors que tu sais déjà pertinemment ce que tu aimerais d'elle, un pouvoir sans nom et sans limite. de ceux qui te rendent ivre. c'est à ton tour de venir coloniser sa peau, ta main qui s'égare sur son genoux, remontant lentement sur le haut de sa cuisse. le prix de mon silence Scarlett ... un ricanement léger t'échappe. toi. ça sonne comme une sentence. l'exclusivité. plus aucun homme, plus aucune femme. t'as repris un air sérieux, celui d'un homme d'affaire. et je serai prêt à oublier cette soirée. que tu lances avec sincérité. tu veux être le seul, puisqu'elle te fait perdre les pédales. tu veux devenir possessif, enfermer ton nouveau jouet dans un piège de cristal dont il ne pourra jamais s'échapper. le contempler et l'utiliser à ta guise. rien de plus, rien de moins. et tu oublieras cette soirée, et tu la laisseras jouer les reines si cela l'amuse, porter une couronne trop lourde pour elle. tenter de ternir ton nom si elle le désire, tout. il n'y a pas grand chose qui te fait peur, si ce n'est le pouvoir qu'elle pourrait avoir sur toi. alors le lion veut reprendre sa place, reprendre le contrôle comme il l'a toujours eu.
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Scar Salinger
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. ✦ ⊹ Mar 20 Fév - 21:01 ⊹ ✦ .
L'alcool a beau l'enivrer suffisamment pour asphyxier à la fois ses neurones et le spleen sourd qui pesait sur ses épaules depuis le matin, Scarlett n'en reste pas moins attentive à lui. A ses gestes, ses mots, ce qu'il dévoile mais aussi ce qu'il ne dit pas. Il ne répond pas à sa question, se cache derrière ses éternels rictus et ça l'amuse, Scar, qui laisse fleurir sur son minois brouillé des esquisses moins vénéneuses. Lui non plus ne sait pas ce qu'il reste d'eux, une fois tout jeu dissipé. A la place, Silas se drape dans le rôle qui lui colle à la peau, celui de l'enfant roi qui dégaine son fric plus vite que son ombre. Ses phalanges s'écartent de sa peau, lassée de le voir toujours se réduire lui-même à l'ombre de sa fortune qui ne lui appartient même pas. Il est né avec, quel prestige peut-il en retirer ? Elle arque un sourcil, masse ses tempes sur le point d'être grignotées par la vodka et darde sur Silas des prunelles moins alertes, moins prédatrices, mais plus moqueuses, la raillerie facile au gré de la boisson. "T'en as pas marre de passer ta vie à parler de ton fric comme si t'avais rien d'autre à offrir ?" C'est une vraie question, dénuée de jugement, son timbre de miel rendu un peu plus sec par la redondance de cette thématique et son incapacité éphémère à prétendre, ensuquée par la boisson et les spectres de l'enfance qui dansent toujours autour d'elle, lorsque c'est l'anniversaire maternel. Elle se redresse légèrement, Scar, tente de retrouver un rien de sa superbe en ajustant le décolleté trop profond de sa robe chiffonnée, pour retrouver Silas. "Prouve-le moi, que tu peux tout acheter. Vas-y." qu'elle susurre en dérobant à nouveau sa bouteille pour s'en offrir une gorgée salvatrice. Elle l'encourage, à quoi elle l'ignore mais elle l'encourage à faire montre de la supériorité qu'il aime tant étaler, ici, dans un terrain loin d'être conquis, loin d'être vendu aux Capulet. Qu'il essaye et démontre ce qu'elle ne cesse de railler. Qu'il lui fasse fermer son clapet, pour une fois.
Mais Scarlett entend payer pour son silence. C'est lancé au vent, presque comme une boutade et récupéré aussi vite par le prince de rien. Il cultive un suspense qu'elle sait faire sien, habituellement mais qui ce soir, irrite sa maigre patience à fleur de peau. Elle suit distraitement la route de ses doigts sur sa peau nue, qui glissent sur son épiderme et grimpent à l'abordage jusqu'à flirter avec ses cicatrices. Les palpables comme celles éveillées par la date fatidique. C'est là que le couperet tombe, un toi solennel qui ne manque pas de faire rire la louve, en écho à son propre rire d'il y a quelques minutes. "C'est tout ? Elle ne s'attendait pas à s'en sortir aussi aisément. Une pipe et c'est oublié ?" Elle raille volontiers son absence de grandeur ... avant que la réelle sentence ne tombe comme un couperet. L'exclusivité. Non réciproque, évidemment. Le sourire peint sur ses lèvres s'estompe et elle oscille, Scarlett qui n'éprouve jamais rien, entre raillerie et consternation. C'est l'alcool qui laisse à ses émotions noyées trop jeunes le loisir de flotter à nouveau à l'intérieur, poids morts inutiles. "J'serai jamais une courtisane de ton harem, à sourire connement dans un coin en attendant que tu daignes avoir envie de me sauter." Scarlett aux mots d'or, toujours joliment enluminés oublie les convenances, elle redevient cette fille de Sud qu'elle a toujours habilement dissimulée et qui fulmine à l'idée d'être encore réduite au bon vouloir des hommes, au Sud et désormais au Nord. Elle récupère la vodka, en boit une gorgée si longue qu'elle perle le long de ses lèvres et s'échoue contre sa nuque, sans que cela ne semble la déranger. "Je te plairais moins, si je n'étais qu'à toi." Scar recherche ses prunelles sérieuses et s'y ancre, de ses opales licencieuses qui ne cherchent pas à dissimuler leur lueur équivoque. Et puis elle se lève, nimbée d'une prestance de reine déchue à l'aube d'une walk of shame, maquillage défait et robe froissée. Elle s'accroche au comptoir pour ne pas tituber sur ses talons trop hauts puis aux épaules solides de Silas. Et Scarlett se penche, laisse son souffle chaud chatouiller sa nuque et ses lèvres de soie glisser contre sa peau tendre alors qu'elle vient cueillir son oreille pour y murmurer ses confessions. "C'est parce que j'ai baisé ta soeur, que tu me demandes ça ?" Tout filtre envolé, elle évoque en filigrane une soirée qui n'appartient qu'à elles, un autre pion entre ses phalanges vengeresses. Et puis Scarlett rompt leur proximité, cesse de coloniser sa nuque, ses épaules pour reprendre son trône de fortune. Elle pèse le pour et le contre, tâche de faire taire ses envies tordues, sa soif de jeu, le meilleur déguisement de sa conquête. Elle esquisse une moue ravageuse et des arabesques de la pulpe de ses doigts contre le comptoir alors que son esprit s'échauffe. "Ok." souffle Scar en relevant son minois sur celui de Silas. "Tu as ma parole." note-t-elle comme une élève donnerait la bonne réponse pour plaire à son professeur préféré. Qu'a-t-elle à perdre ? Rien. Il ne pourra pas surveiller le moindre de ses faits et gestes et tenir le compte de ses reins. Et puis ... c'est une nouvelle partie qui se dessine, un nouveau plateau inviolé à coloniser de leurs pions. Elle en est, Scarlett. Elle en est pour s'inviter plus loin dans son existence et lui laisser l'illusion d'un pouvoir absolu avant de le reprendre violemment. Elle n'est pas en mesure de réaliser combien elle s'est compromise ce soir, pour savoir si ce pacte avec le diable vaut la peine d'être signé. Elle croit bien que non. Sans doute les réminiscences de cette soirée auraient vaguement assiégé son ego mais c'est tout.
Mais elle est joueuse, Scar, toujours prête à gonfler sa main et sa mise pour étirer à l'infini une partie dangereuse.
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Silas Capulet
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Silas Capulet
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. ✦ ⊹ Jeu 22 Fév - 23:49 ⊹ ✦ .
Une pipe et c'est oublié ?
l'idée bien qu'elle te semble agréable n'est pas celle que tu envisageais, et tu clarifies tes propos la seconde suivante. c'est l'exclusivité que tu veux. tu veux être le seul, l'unique à parcourir ses courbes encore et encore. au grès de tes envies. tu veux avoir la main mise sur mademoiselle Salinger, d'une façon différentes des autres. tu veux lui offrir cette couronne qu'elle désire tant. J'serai jamais une courtisane de ton harem, à sourire connement dans un coin en attendant que tu daignes avoir envie de me sauter. Je te plairais moins, si je n'étais qu'à toi. qui a parlé d'une vie de courtisane ? ajoutes-tu alors qu'elle s'empare de la vodka et tu suis le mouvement, tu termines ton verre d'une nouvelle traite. tu n'endors pas tes sens, tu ne fais que les aiguiser. mais Scar se redresse maladroitement, ses mains passent du comptoir à tes épaules et les tiennes soutiennent ses hanches alors que ses lèvres glissent jusqu'à ton oreilles. C'est parce que j'ai baisé ta sœur, que tu me demandes ça ? un frisson te parcoure, le dégoût sous la meilleure de ses formes. tu déglutis bruyamment et tu aimerais la repousser mais tu n'en fais rien, tu penses à un coup de bluff comme un autre. maîtresse dans l'art du poker, ce serait son meilleur atout pour te tenir éloigné, ou inversement. t'as le cerveau trop saccagé pour réfléchir comme un mec lambda. et alors ? elle était bonne ? ma sœur. craches-tu férocement. parce que les images s'imposent à toi, tu secoues la tête de gauche à droite, commandant d'un claquement de doigt une nouvelle bouteille. le verre plein, vidé aussitôt ne calme pas tes nerfs. c'est la fusion interne que tu tentes de dissimuler. personne ne touche à ta sœur, personne, encore moins elle, la femme qui te fait perdre toute réflexion. mais elle se reprend, te lance une promesse que tu ne saurai croire mais que tu acceptes tout de même. Silas Capulet pourrait s'avérer être un bon joueur lors de ses jours les plus heureux. et que vaut ta parole ? sans doute rien. elle n'est bonne qu'à voguer de clans en clans, trouvant un avantage à tous, pourvu qu'il aille dans son sens. c'est d'une réelle exclusivité dont je te parle. ajoutes-tu alors que ton index remet une de ses mèches de cheveux en place derrière son oreille. je veux faire les choses en grands. que tout le monde le sache. je ne veux pas d'un bibelot poussiéreux posé sur une commode. je veux que ça fasse du bruit, que le désert lui même le chante. que ça fasse la première page des tabloïds si il le faut... je le vois d'ici : Silas Capulet s'entiche d'une employée... je te veux à mon bras aux réceptions, à mes côtés aux repas de familles ennuyeux. que tu vois ma vie de l'intérieur... je veux que les crimson le sache et que même eux n'osent plus poser leurs mains sur toi. tu ricanes et ça pourrait presque sonner comme une déclaration d'amour. une exclusivité à double-sens, pour la forme... voilà mon prix. et si tu n'es pas prête pour cette dernière manche, j'pense qu'on peut tout les deux poser nos cartes. termines-tu alors que tes abandonnes la douceur de sa joue pour récupérer le verre remplis de nouveau. tu n'as jamais su te contenter des petites choses. depuis gamins. paquet cadeaux gigantesques, voitures hors de prix, champagnes aux milles saveurs. depuis des mois, le gosse que tu es a jeter son dévolu sur la lionne. tu a plantés tes crocs dans sa chaire et tu n'es pas prêt de t'en défaire.
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Scar Salinger
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. ✦ ⊹ Mar 6 Mar - 20:05 ⊹ ✦ .
Scarlett perd le contrôle, ensuquée par l'alcool autant que les mots poison de Silas. C'est ça, le pire. Réaliser qu'elle ne domine plus la partie mais continuer à lancer le dé. Par curiosité. Par entêtement. Par volonté de pousser toujours plus loin la provocation ou désir de raffermir sa prise autour de la nuque gracile du roi. Elle devrait pourtant jeter ses cartes et les reprendre un jour plus favorable à ses petites manigances. Mais non. Avec lui, il y a quelque chose de plus fort encore que ses calculs et sa détermination à faire couler le sang, un champ magnétique écrasant qui les englobe et les force à se cogner encore et encore, aimants sans cesse attirés l'un à l'autre même quand ils s'amusent à souffler le froid, à se repousser. Elle parle trop, dévoile l'étendue de son échiquier dans des échanges brumeux teintés de provocation et de vodka. Il ne la croit pas Silas, le prince au-dessus des autres, drapé dans sa suffisance et son ego suffisamment atrophié pour recouvrir le monde sous son voile opaque. Scar en est certaine car il n'explose pas comme elle aimerait, se contente de respirer plus fort, au rythme de son propre souffle rendu court par la boisson, et à serrer les dents. Sa question l'amuse et la fait ricaner, là où elle ne devrait pas. "Une vraie petite chienne, c'est de famille non ?" Elle détache longuement chaque mot, chaque syllabe, pour lui laisser le loisir d'imaginer la scène ou ... pour la revivre derrière le filtre de ses paupières alcoolisées. Ce n'est pas tant le ballet de ses lèvres, de ses hanches qu'elle retient, mais les rivières pourpres contre sa peau pâle, les veines bleutées aux effusions de lave et les entailles contre sa cuisse. C'est l'extase un poil grisante de savoir la petite princesse dépravée, offerte, à sa merci qui l'a électrisée.
Mais Scarlett n'est pas tout à fait suicidaire, elle cesse son ballet contre la peau du petit prince pour retrouver le bar et le comptoir comme point d'ancrage. Silas est la digue qui retient sa détresse et l'empêche de noyer le troquet entier sous le chaos à l'intérieur et c'est la raison pour laquelle elle lui offre ce soir plus d'attention que jamais. Scar l'a mis accueilli pourtant, a tenté de l'éloigner d'elle et de la dérive de cette soirée mal contrôlée avant de se renier : elle n'a pas la force de lutter ce soir, encore moins contre son pouvoir de nuisance. Elle se laisse coloniser par les rétines orageuses d'un nemesis et admet qu'il suture les plaies, sans le vouloir. En l'entraînant à nouveau dans leur jeu aux règles floues, il l'éloigne des ombres qui la rongent un soir de spleen. "Rien." Elle annonce la couleur de sa franchise brutale, opales câlines rivées sur Silas. A quoi bon mentir ? Elle s'est suffisamment dévoilée, dénudé jusqu'à l'os pour lui permettre d'écarter les chairs et de fourrager à l'intérieur. Sa parole ne vaut rien, elle n'est loyale qu'à elle-même et encore ... se perd parfois, à trop réfléchir, à trop calculer, à créer des tours grimpant jusqu'aux cieux mais friables. Branlantes. Une gorgée se perd entre les lèvres écarlates de Scarlett, à mesure que Silas édicte ses règles. "Je ne vois pas ton intérêt là-dedans." Et alors ?! Justement, si elle ne voit pas son intérêt, à lui, c'est qu'elle remporte facilement la manche mais la vodka glisse ses tripes sur le bar et l'empêche de demeurer insaisissable comme à son habitude, la nymphe qui enivre les hommes des mystères qu'elle abrite. "Tu as envie de me baiser plus régulièrement, je peux l'entendre. Mais pourquoi alerter tout Night Vale ?" Scarlett qui ne s'interroge jamais à voix haute, qui n'offre pas une once de faiblesse, expose une fois encore ses interrogations, sourcils joliment arqués et visage dégagé grâce aux doigts baladeurs de Silas. Son jeu n'a aucun foutu sens. Qu'elle le propose serait logique, évidemment, elle a beaucoup à gagner d'une intrusion dans la ruche. Mais lui ? Que récoltera-t-il ? La colère maternelle sans doute, les suspicions, peut-être même les railleries de ceux qui oseraient sous-entendre qu'il se fait prendre dans ses filets comme un bleu, comme d'autres avant lui. Mais il insiste le prince grandiloquent, évoque les torchons de Night Vale, les repas de famille ... et les Crimson. "Je me suis occupée moi-même des Crimson, ils ne seront bientôt plus un souci." Et malgré l'ivresse, difficile de ne pas percevoir le changement qui s'opère sur ses traits de reine, la suffisance qui fleurit sur ses lèvres, l'orgueil qui gonfle sa poitrine. "Et étrangement, ton insatiable appétit aura été utile, pour une fois." Scarlett glisse une oeillade complice jusqu'à lui, qui coule distraitement jusqu'à l'orée de son ventre. Comme s'il savait pertinemment de quoi elle parlait, comme si ce mauvais coup était une coopération unanime, hilare en prévision de la tête offusquée de leur victime, et pas seulement un pion sur son propre échiquier, jamais partagé jusqu'alors. De ses phalanges plus tendres, moins assurées, elle vient flatter sa joue comme dans un merci implicite pour une implication dont il ignore tout. "Je ne fais pas dans les relations. J'ai essayé, une fois, tollé monumental. Ça s'est plutôt mal terminé." Elle allait poursuivre, Scarlett, décidée à lui offrir un avant-goût, à lui montrer qu'a avancer dans la gueule du loup, il finirait déchiré par ses crocs : il est assez tordu pour en redemander. Mais malgré la vodka, la ligne rouge, incandescente, s'érige devant ses paupières lourdes et ses lèvres pulpeuses se referment et se taisent. Atticus n'est qu'à elle. Ces souvenirs-là n'appartiennent à personne et même lorsqu'ils sont à fleur de peau, comme ce soir, elle a la rare pudeur de les préserver. "Tu es prévenu comme ça." Scarlett Salinger Vierge Marie, Mère Thérésa, sacro-sainte parmi les saints, qui prévient son plus cher ennemi de son caractère toxique, nucléaire, des montagnes russes auxquelles il s'expose à vouloir fréquenter davantage que son cul, sa bouche ou ses reins. Le putain de monde à l'envers.
Silas termine d'exposer ses arguments et elle ricane, Scar. Exclusivité à double-sens. Le prince s'enlise dans une cage de verre et elle profite de ses derniers mots désavantageux pour accepter et raffermir les cordes autour de son corps d'abeille. "Allons, je remporterai cette manche comme les précédentes." Et Scarlett ose un clin d'oeil de midinette, loin d'elle et de sa sobriété exemplaire avant d'extirper maladroitement un stylo de sa pochette. Elle signe sur une serviette plus ou moins immaculée comme pour conclure un contrat particulièrement juteux et appose comme touche finale ses lèvres au rouge à lèvres depuis longtemps estompé. Rose au lieu de carmin. Elle contemple son oeuvre et glisse une autre serviette au petit Roi. "A ton tour. T'es incapable de fidélité et moi je ne suis pas fiable alors ça sera nos jokers." Elle attend qu'il s'exécute et lui tend sa propre serviette comme un trésor précieux, et pas seulement un fantôme de papier. "Je propose une sincérité exemplaire, nous ne sommes ni lâches, ni craintifs. Si l'un de nous merde, l'autre déchire la serviette à la hauteur du préjudice subi et distribue un handicap au choix. Si au contraire, l'un de nous se montre particulièrement agréable, il gagne une récompense." Scarlett sourit, rendue créative par l'excès de boisson, mais néanmoins retorse. "Cette dernière manche doit avoir un délai. Si une serviette est bousillée avant la fin, l'autre est déclaré vainqueur et nous en resterons là. Si elles restent en un seul morceau, alors on passe à l'étape supérieure. Ça te semble honnête ?" Ses opales fiévreuses soudées à celles de Silas, Scarlett caresse distraitement la serviette qui lui appartient désormais, comme l'essence même du petit roi. "Par exemple, j'ai placé des caméras de surveillance chez toi, depuis quelques mois, si nous avions commencé, ça vaudrait un handicap. Et toi ..." Elle embrasse sa silhouette entière d'un regard faucon, et vient distraitement caresser sa paume en récupérant son stylo. "Tu aurais pu te montrer pire ce soir, j'imagine que ça vaudrait une récompense." Elle esquisse une moue songeuse, Scarlett, se donne des airs d'impératrice en proie au choix de vie ou de mort sur un brave gladiateur, et laisse planer son exemple tout haut, le noyant derrière une gorgée de vodka. Les règles sont désormais claires, il en a tissé les contours et elle s'est assurée d'y glisser la saveur singulière qui les conduit à s'entrechoquer si souvent.
Le goût du risque.
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Silas Capulet
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Silas Capulet
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. ✦ ⊹ Dim 11 Mar - 16:39 ⊹ ✦ .
sa parole ne vaut rien, tu en as bien conscience. et elle le souligne elle même en répondant le plus simplement du monde à ta question. la sienne, comme la tienne ne valent rien. car ce sont vos envies respectives qui guident chacun de vos actes, vous ne vous pliez à aucune règle, aucun ordre s'ils ne sont pas en mesure de vous apporter quelque chose. pourtant c'est ensemble que vous avez décidé de jouer. une partie d'échec interminable ou la reine ne fera sans doute jamais tombé le roi. mais elle acharne, et tu en fais de même. elle bouffe tes pions un à un, et ce soir tu as l'impression d'avoir gobé son fou. elle t'ouvre une porte immense, te dévoile ses faiblesses malgré elle. les neurones endormis par la quantité astronomique de vodka qu'elle a ingurgité auparavant et qu'elle ne cesse d'accueillir dans ses veines. Tu as envie de me baiser plus régulièrement, je peux l'entendre. Mais pourquoi alerter tout Night Vale ? un rire t'échappe, elle n'a pas tord. c'est plus ton corps que ton ego qui la réclame, mais t'es bien trop fier pour l'avouer de vive voix. parce que ta peau ne l'a pas oublié, sur ton épiderme brûle encore les marques de son passage. Je me suis occupée moi-même des Crimson, ils ne seront bientôt plus un souci. Et étrangement, ton insatiable appétit aura été utile, pour une fois. tu ne sais pas vraiment où elle veut en venir, et tu aimerais lui poser la question d'ailleurs c'est ce que ton regard fait à ta place, mais tu n'en as pas le temps. la lionne parle encore et toujours, sans jamais s'arrêter. elle qui n'est pas des plus loquaces habituellement ne cesse de te surprendre. alors comme un enfant discipliné tu n'ouvres plus la bouche pour boire ses mots les uns après les autres. Sa main flirte avec ton visage alors qu'elle se lance dans des révélations qu'elle coupe aussi net, elle s'est déjà lancé dans une relation et tu aimerais savoir maintenant. l'obliger à en dire davantage. Allons, je remporterai cette manche comme les précédentes affirme-t-elle. n'en sois pas si sûre. elle s'empare d'une serviette gribouille une signature à l’intérieur avant d'y apposer ses lèvres comme un cachet faisant preuve de bonne fois. puis elle t'en donne une, tu récupères le stylo, gribouille à ton tour quelques mots avant de signer grossièrement et de la lui rendre. dans tes mains c'est la sienne que tu gardes, précieusement. un contrat comme un autre, signé vulgairement sur le comptoir d'un bar minable. T'es incapable de fidélité et moi je ne suis pas fiable alors ça sera nos jokers. tu ne sais pas si tu en es capable, à vrai dire tu n'y as jamais réfléchis. tu préfères dire que tu ne te ferme à rien ni à personne. tu écoutes ses explications, les nouvelles règles votre nouveau jeu. Si elles restent en un seul morceau, alors on passe à l'étape supérieure. Ça te semble honnête ? et qu'elle est l'étape supérieure ? ... le mariage ? railles-tu alors que tu t'es de nouveau rapproché d'elle, main curieuse sur sa cuisse. Par exemple, j'ai placé des caméras de surveillance chez toi, depuis quelques mois, si nous avions commencé, ça vaudrait un handicap. Et toi ... Tu aurais pu te montrer pire ce soir, j'imagine que ça vaudrait une récompense. pardon ? tu arques un sourcil, pas certain d'avoir saisit ce qu'elle vient d'annoncer. et c'est un rire bien trop sincère qui te prends, amusé de t'être fait avoir aussi facilement. tu as installé des caméras ? chez moi ? ... ça mérite bien une autre bouteille ! une récompense pour ses compétences. et tu réclames cette bouteille en claquant le plat de ta main sur le bar. mais pour quoi faire ? tu sais bien que je n'ai rien à cacher pourtant ... t'es songeur tout à coup. et, tu ne m'as pas dit, qu'elle pouvait être les récompenses ? tes doigts qui grappillent l'espace peu à peu, passent sous sa robe et s’intéressent aux cicatrices presque trop tendrement.
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Scar Salinger
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bang bang
. ✦ ⊹ Ven 23 Mar - 18:22 ⊹ ✦ .
La serviette signée du petit Roi entre ses phalanges, Scarlett s'amuse de la situation, l'ivresse moins lourde à porter lorsqu'elle est concentrée sur autre chose que ce qui la ronge de l'intérieur. L'ironie est belle : Silas ne voulait plus jouer, le voilà reparti pour une manche outrageusement plus significative que les précédentes. La dernière. Avec toute la délicatesse lestée de vodka que lui permet son état, Scar laisse le contrat tacite disparaître dans sa pochette pour se recentrer sur les pupilles brillantes de Silas, aussi décidé qu'elle à arracher la victoire. Le mot mariage vient carillonner à ses oreilles sensibles comme une oraison funèbre, mélodie lugubre qui n'annonce rien de bon. Elle rit de concert à cette énormité avant que ses rares neurones naufragés mais pas noyés lui ouvrent de nouvelles perspectives ... Scarlett réalise que ce champ de mines est en réalité une excellente idée, capable de concrétiser réellement ce qu'elle ne fait qu'effleurer par intermittences, courtisane plutôt que reine. "Pourquoi pas." souffle-t-elle en laissant la pulpe de ses doigts rejoindre la paume de Silas égarée sur sa cuisse, pour retracer tendrement cet annulaire encore vierge. "Silas Salinger, ça aurait de la gueule." raille Scarlett, moins pince-sans-rire qu'à l'accoutumée une fois désinhibée en partie de l'armure colossale qu'elle érige en permanence autour de ses courbes. Ses opales malignes croisent les siennes et elle rompt le contact en évoquant les caméras l'air de rien, confession voilée loin d'avoir été maîtrisée. La vérité, c'est que Scarlett ne calcule plus grand chose ce soir et pourtant, parvient à transformer le cauchemar verbal qui s'échappe d'elle en opportunités à transformer. Elle s'attend au pire, sur ses gardes. Elle connaît Silas et son imprévisibilité, est prête à le voir à nouveau disparaître dans la nuit sombre, prédateur lassé de découvrir que la proie qu'il s'est choisi n'en est pas une. Elle attend à accuser quelque chose. Sa colère, ses doigts autour de sa mâchoire ou de son bras dans des vagues tentatives d'intimidation qui n'auront jamais gain de cause. Elle s'attend à tout ou presque, des scénarios alambiqués construits par la vodka à ce qui lui semble le plus cohérent face au personnage qui lui fait face. A tout, oui, sauf à ça. Il s'esclaffe, ravi d'être un pigeon, un pion de plus sur son échiquier, position qu'il comprend sans la renier, comme s'il espérait, lui aussi, renverser le plateau. Scarlett dissimule mal l'orgueil blessé derrière un sourire vacillant, irrité qu'il ne se montre plus admiratif. Il devrait s'énerver. Il devrait la menacer, vouloir lui rendre la pareille, lui prouver qu'on ne s'attaque pas impunément au roi. A la place, il ressemble à ce môme ravi d'avoir été moqué par sa jolie maîtresse d'école. "Tu sais très bien pourquoi." note-t-elle, languide. Pour la même raison qu'elle s'est introduite chez lui à de multiples reprises pour siphonner son coffre-fort : pour le vendre, lui, comme monnaie d'échange. Pour rembourser une dette titanesque qu'elle ne laissera jamais quelqu'un payer à sa place. Elle lui a déjà confié, à Silas. Mais qu'il soit sans crainte ... il est à elle, seulement à elle. Tout ce qu'elle marchande est sans réelle valeur et jamais elle ne prendra le risque de le condamner sous une autre lame que la sienne. Parce que c'est ainsi que ça doit se produire, certes, mais aussi parce que la lutte est suffisamment belle pour la tenir en haleine ...
"Ta baise avec la fille Shelby m'a été d'une grande aide pour obtenir une réduction de peine acceptable. Papa était prêt à bien des compromis pour préserver l'honneur de sa princesse." Le sarcasme derrière les lèvres pleines est organique, brûlant. Scarlett se moque de la faiblesse de Mick Shelby mais le voile sombre qui s'installe devant ses prunelles orageuses ne ment pas : elle masque surtout une forme d'envie maladive de dénigrer ce dont elle a été privée. Un géniteur décent, ce chevalier servant en armure étincelante qu'elle a attendu toute sa putain d'enfance pour venir la délivrer de la folie maternelle. Mais il n'est jamais venu et elle a grandi Scarlett, la haine remplaçant l'amour, le mépris l'attente. Jusqu'à le flinguer comme conclusion : brûler le livre au lieu de changer de chapitre, sa spécialité. Les doigts de Silas se font colons sous sa robe et réveillent des sensations insoupçonnées, qui éclosent juste sous son nombril pour laisser à sa peau le soin de se souvenir précisément de ses phalanges. Sans piper mot, la belle croise joliment ses jambes fuselées dans un geste vif, coinçant la main inopportune entre ses cuisses. "Certainement pas celles que tu imagines. Tu as laissé passer ta chance..." souffle Scar dans l'ombre d'un sourire en coin, timbre suggestif et gestes languides de petite allumeuse ... qui ne déconne pas une seule seconde. Silas a décliné sa proposition torride en échange d'un petit service, elle n'est pas prête de se présenter à nouveau. "Mais je pourrais éventuellement déployer des trésors d'imagination pour ..." Scar libère la main du petit Roi de son étreinte et vient effleurer le haut de sa cuisse, jusqu'à la ligne imaginaire qu'elle s'interdit de franchir. "... séduire la Reine mère." Victoria, la dernière clef qu'il lui manque jusqu'au palpitant nécrosé du prince. Et une belle preuve du sérieux avec lequel elle engage la partie. Silas aime sa mère. Elle, elle la hait viscéralement mais si elle doit feindre l'inverse pour endormir ses soupçons, alors elle s'y pliera. Et puis Scarlett glisse une oeillade jusqu'à sa montre et se relève doucement, abandonnant une bouteille presque entière sur le comptoir. "Quant à ta récompense de ce soir, que dirais-tu de me suivre, loin dans le sud ?" Son sourire tentateur chuchote des mots licencieux et pourtant, Scarlett ne pense pas à ça. Pas encore. Pas si vite. Pas aussi facilement.
Elle dépose une paume légère sur son épaule et attend qu'il se lève pour la suivre. Elle est venue à pied, bien sûr, et se dirige droit vers le véhicule attitré du petit Roi, visible entre tous : voiture rutilante parmi les épaves. Dans l'habitacle, la belle masse ses tempes qui tambourinent et tente vainement de calmer les battements erratiques de son palpitant euthanasié d'alcool. Elle guide Silas, lui demande de s'arrêter dans l'une des stations-services les plus décrépies de l'est de la ville : celle aux caméras de surveillance défaillantes. Ils pénètrent à l'intérieur, s'offrent des bidons d'essence tandis que Scarlett y ajoute quelques autres joyeusetés, et suffisamment de snacks pour compenser  sa faim tiraillée par la boisson. "Conduis-moi au Bacchanale, j'ai décidé de fêter ma dette réduite à trois fois de rien." Littéralement : réduite à un tiers payable mensuellement comme n'importe quel crédit de consommation. Scarlett a l'habitude de faire de ce morne anniversaire maternelle une soirée où le chaos noie la détresse. Généralement, c'est un chaos qu'elle subit et cette année n'aurait peut-être pas fait exception à la règle si Silas n'était pas venu la pêcher avant la noyade. Il n'en saura rien, fort heureusement, mais il a aidé son spleen à disparaître à nouveau en elle, au sein des recoins si bien cachés de son être, qu'elle prétend oublier leur existence. Alors ce soir, le chaos sera palpable, le brasier, plus concret que celui qui crame en elle sans discontinuer. "On va brûler ce trou à rats." affirme-t-elle. Scarlett connaît assez les lieux pour s'y faufiler sans éveiller les soupçons. Après tout, elle travaillait encore là jusqu'à sa rencontre avec Mick, la veille. Personne ne se souciera d'elle. Tout ce qu'il lui faut, c'est enclencher l'alarme incendie pour vider la maison close de ses filles avant de transformer la menace en réalité. Et si quelques porcs pouvaient griller par la même occasion ... ce serait idéal. "Si tu m'aides, peut-être que nous pourrons revoir à la hausse la notion de récompense..." qu'elle chuchote contre ses lèvres avant de lui voler un baiser avide, comme elle aurait signé un énième contrat entre eux. Scarlett déteste se sentir redevable, tout comme elle hait demander de l'aide. Elle ne l'aurait jamais fait, sobre mais l'alcool ne lui ôte pas toute sa lucidité : dans son état, elle serait capable de se montrer moins prudente. Or, il est hors de question de perdre la vie aussi bêtement, dans une bataille ridicule qui n'a rien de sa guerre.
Elle est un général, pas un vulgaire soldat.
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