(lex) cruel youth

make no mistake

i live in a prison

Night Vale s'éveille sous un ciel océanique, les étoiles les regardent détruire les légendes et écorcher leurs coeurs. Une nouvelle nuit, les mêmes histoires, les mêmes regards et les mêmes rêves sous les mêmes paupières inévitables. A l'arrière du bar, une ruelle. Adossé au mur, Tommy tire sur sa clope. Il sait qu'elle va pas tarder à sortir, sûrement pour s'enfiler un rail, ou alors pour se noircir les poumons. Un peu comme lui. Ils sont moins différents qu'ils le pensent, c'est pour ça qu'il a le coeur qui se serre à l'idée d'exécuter les ordres. Il a pas le choix, c'est ce qu'il se dit pour se rassurer. La vérité, c'est qu'il l'a, le choix. Et il préfère l'abîmer elle, plutôt que de finir le crâne explosé contre le sol. Y a de la fierté dans ses yeux, faut pas croire, il commence à kiffer son rôle de négociateur de la mort, les menaces qui planent autour de lui quand il se faufile dans les ombres. Il le sait, qu'il a rien d'un héros et que le sang qu'il a sur les mains s'effacera jamais. Mais il a cessé de s'en inquiéter. Il se laisse plus bouffer par les remords, mais par les regrets, par les souvenirs qui se brisent un peu plus à chaque fois qu'il plante une dague dans un coeur. La pote s'ouvre et laisse s'échapper la musique qui hante le bar. Lex apparaît, sous la lumière rouge des néons. Masque impassible, gueule d'ange tâchée d'un sourire en coin. Ses yeux noirs brillent dans la nuit quand il la regarde.   « Je suppose que tu sais pourquoi j'suis là. »

make no mistake

i live in a prison

Les verres qui s’enchainent, les lignes de coke qui disparaissent quand elle prétexte une envie pressante. Lex, elle est dans son élément. Elle chasse ses démons en s’imbibant de substances illicites. Elle se berce d’illusion et fait front comme elle en a l’habitude. Lex, elle se fait vriller pour continuer à vivre. Mais des fois, y’a l’atmosphère qui l’étouffe. Les relents d’alcool ou les néons qui lui bousillent les yeux. Elle a besoin d’air. Le mauvais, celui qui détruit un peu plus son corps. Elle est plus à ça près, la môme. La porte du bar poussée, une clope sortie, et elle remarque la silhouette adossée contre le mur. Si certaines seraient retournées illico dans le bar, Davis lache un léger rire. Tommy, une ombre. Je suppose que tu sais pourquoi j'suis là. elle a un léger sourire sur le coin des lèvres, Lex, à se demander comment cette soirée va finir. Avec Tommy, c’est toujours la surprise. Avec lui, toutes les possibilités sont envisageables. « Parce que je te manquais ? » C’est de sa démarche habituelle, féline, sûre d’elle, qu’elle s’avancer un peu plus vers lui, dans la ruelle. « Parce que t’as envie de te faire plaisir et que j’suis la seule à te supporter ? » La gosse aime un peu trop jouer avec ses nerfs. Elle aime un peu trop le pousser à bout pour le voir s’énerver. Un jeu dangereux quand on connait Tommy. Et elle le connait. Peut-être trop bien. Il a ravagé son corps plus d’une fois, écorché un cœur qu’elle pensait endormi, voire inexistant. Mais la vérité, c’est qu’elle se doute de la raison de sa présence, c’est juste que Lex, malgré ses neurones trop bien connectée, elle a souvent la tête ailleurs. Elle a la tête dans les étoiles, le nez dans la coke. Les deadlines, elle les a oubliées. Pas franchement volontairement. Juste un oubli à la con parce qu’elle est défoncée trop souvent. Plus que d’habitude sans doute. « Faut que t’apprennes à te détendre, Tommy. Y’a pas que le boulot. »

make no mistake

i live in a prison

« Parce que je te manquais ? » Non, essaye encore. Personne lui manque, à Tommy, son coeur a arrêté de fonctionner à la première dague plantée dans un coeur innocent. Elle s'avance vers lui en faisant valser ses hanches. Elle entend pas ses menaces, elle s'en bat les couilles des codes, lex. Elle brûle le fond de son coeur et lui, il la regarde, l'air impassible, comme si ça lui faisait aucun effet, comme si ses yeux étaient pas attirés par ses jambes dénudées, comme s'il voyait pas ses pupilles dilatées. « Parce que t’as envie de te faire plaisir et que j’suis la seule à te supporter ? » Un sourire en coin pendant qu'elle s'enferme dans sa réalité. Il est pas venu là pour s'envoyer en l'air avec elle. Il est pas venu là pour répondre à ses sourires et à ses provocations. Parfois, elle oublie à qui elle s'adresse. Le donneur de mort, lui, il oublie jamais les dettes qu'il doit récolter. Il aurait aimé que les choses se passent différemment. Mais c'est Lex, et elle apprendra jamais s'il lui donne pas de leçon. Y a des effluves d'alcool qui lui parviennent à chaque fois qu'elle ouvre la bouche pour parler. Un beau carnage, Lex, une tempête pour toutes les règles qu'elle enfreint. « Faut que t’apprennes à te détendre, Tommy. Y’a pas que le boulot. » Il tire sur sa clope. Il lui laisse le bénéfice du doute, tout en sachant qu'elle le mérite pas. Si c'était pas elle, il lui aurait déjà foutu son poing dans sa gueule. Les Capulet, ça marche que par la peur. Et elle a pas peur de lui. Pas encore. « T'as raison. » Il concède, il admet, il hoche la tête, faussement. Il la regarde et il sait déjà que ça va mal se terminer. Demain, elle portera les traces de ses menaces sur son cou, comme des putains de diamants. En attendant, il fait durer l'illusion, lui offre le plaisir éphémère de triompher. Elle le sait pas encore, Lex, que tout ce qu'il donne, il finit toujours par le reprendre. « Apprends-moi. »

make no mistake

i live in a prison

T’as raison Elle arque un sourcil, sceptique. C’est pas franchement le genre de réponse qu’elle a habituellement. En général, il lui rentre dedans, ils s’engueulent, en viennent aux mains, et s’arrangent à la manière. Mais pourquoi pas. Il tente peut-être une nouvelle approche. Même alcoolisée, la môme a du mal à y croire, mais comme tout, ça lui passe au-dessus. Apprends moi Cette fois, c’est un léger sourire qui se dessine sur ses lèvres. Ca, ça lui plait beaucoup plus. Alors elle attrape la clope qu’il a coincé entre ses lèvres, rapproche les siennes pour venir le frôler. Mais sa main libre vient se plaquer contre sa gorge. Assez surprenant pour réussir le plaquer contre le mur, mais ils savent tous les deux qu’une fois la surprise passée, il se dégage de son étreinte quand il le veut. Lex, ça l’empêche pas d’appuyer. Y’a sa folie qui s’enflamme au fond de ses pupilles dès que son étreinte se resserre, alors qu’elle laisse ses lèvres glisser sur les siennes. « Faut que t’oublies tout ce que t’as dans le crâne. Que t’oublies tes obligations. » Elle se recule légèrement, relache son cou, tire sur sa clope avant de lui remettre entre les lèvres. « T’as oublié comme on s’amusait bien ? » C’était violent, intense, complètement cinglé, mais grisant. A leur image. Elle vient poser sa main sur son torse, à l’endroit où est censé se situer son cœur. « T’as envie de quoi, là. Me dis pas qu’il y a rien. Y’a forcément un truc qui te fait fonctionner. Et me dis pas les ordres que tu reçois, ça me donnerait envie de te frapper. » Lex, elle sait toujours pas à quoi il fonctionne Tommy. Elle sait pas si c’est l’impulsivité, l’adrénaline, ou une envie sadique qui le pousse à s’éclater. Certains suivent leur cœur, une belle connerie selon la californienne. Elle, elle suit son plaisir, ses envies de vertige. C’est comme ça qu’elle fonctionne. « Allez Tommy, tu veux quoi. » elle le pousse doucement contre le mur, le sourire aux lèvres. « Me baiser ? me frapper ? Récupérer le fric ? Avec toi, j’sais jamais… » elle le pousse une nouvelle fois, pas beaucoup plus fort vu sa proximité avec le mur, avant qu’elle ne recule, en riant. « Lache toi. »

make no mistake

i live in a prison

L'emprise de Lex autour de sa gorge, faut pas croire, ça l'impressionne pas, Tommy. Y aura toujours de l'arrogance dans ses grands yeux noirs quand il la regarde. Il aura jamais peur d'elle. Il aura jamais peur de rien. « Faut que t’oublies tout ce que t’as dans le crâne. Que t’oublies tes obligations. » Il l'écoute, patiemment, comme s'il en avait quelque chose à foutre de ses foutus conseils. Elle lui rend sa clope. Il tire dessus. C'était un jeu, entre eux, un putain de jeu, sauf qu'elle a éclaté les règles.  « T’as oublié comme on s’amusait bien ? » Non, il a rien oublié. Même s'il le voulait, il pourrait pas. Y a tout là, sous sa peau, son sang qui chauffe à chaque fois qu'elle le touche, à chaque fois qu'elle le regarde comme s'il était rien d'autre qu'un souvenir. Lex, elle est différente, elle est extrême. Y a des vagues de feu dans ses yeux, le genre de truc que tu peux pas éteindre, même si tu le voulais, même si t'essayais. A chaque fois que t'as l'impression qu'elle veut rester, en fait elle voudrait fuir. Face à elle, l'instinct vaut rien et il est bien placé pour le savoir putain. « T’as envie de quoi, là. Me dis pas qu’il y a rien. Y’a forcément un truc qui te fait fonctionner. Et me dis pas les ordres que tu reçois, ça me donnerait envie de te frapper. » Un sourire fissure sa gueule d'ange. Ils ont jamais réussi à se comprendre et c'est pas faute d'avoir essayé. Depuis qu'ils se connaissent, ils enchaînent les défaites en se persuadant que c'est des victoire. Mais y a pas de triomphe quand ils baisent toute la nuit pour oublier tout ce qu'ils ont perdu en cours de route. « Allez Tommy, tu veux quoi. » Elle le pousse, elle le cherche, elle lui crache à la gueule. Elle sait pas à qui elle s'attaque. Ou peut être que si, justement. Elle le fait exprès, la garce et ça marche. Sa mâchoire se ferme, il perd patience, mais il dit rien. « Me baiser ? me frapper ? Récupérer le fric ? Avec toi, j’sais jamais… » Rien de tout ça. La vérité, c'est qu'il en voudra toujours plus que ce qu'elle pourra lui donner. Il veut qu'elle arrête de déconner. De se noyer dans une bouteille. D'imbiber ses yeux d'alcool. Mais il le lui dira jamais. Tommy, il est pas censé s'inquiéter pour elle. Pas censé en avoir quelque chose à foutre de la savoir vivante. Et pourtant... « Lache toi. » Il écrase sa clope sur le sol, acquiesce doucement. Le calme avant la tempête. Glacial, le regard qu'il lui lance, l'impact d'une balle dans ses prunelles. Quand il la choppe par la gorge c'est violent. Il maîtrise pas sa force et il s'en fout. Des menaces violacées sur sa peau dorée. Il la plaque contre le mur. Son crâne heurte le béton, rien à foutre. Rien à foutre de la façon dont elle le regarde, de son souffle qui se coupe. Rien à foutre. « J'veux qu'tu fermes ta putain de gueule.» Son visage tout près du sien, sa main qui se resserre autour de son cou. Sentir son pouls, c'est comme sentir sa peur. Pas de sourire sur son visage froid. «J'veux qu't'arrêtes de penser qu'tu risques rien. » Parce que c'est faux. Un jour, on lui donnera ordre de la tuer. Et il pourra rien faire pour la sauver. Il préfère qu'elle le haïsse plutôt que d'avoir à lui tirer une balle en plein coeur. Non, c'est faux. Il veut pas qu'elle le déteste. Mais il a pas vraiment le choix. « T'es pas indispensable, tu sais. » Y a son souffle qui se mélange au sien et ses menaces, il les prononce contre ses lèvres. « Et si tu continues comme ça, tu vas finir comme les autres, tout au fond d'la Verone. » Un jour, il en restera plus rien d'Alexis, ils le savent tous les deux. Elle brûle trop vite. Peut-être que c'est pour ça, qu'elle en a rien à foutre de toutes leurs lois stupides. Elle a une longueur d'avance sur lui. Elle sait déjà que ça se terminera mal. Mais il veut rien entendre. Rien comprendre. Il se contente de plonger son regard dans le sien, de tenter d'y distinguer autre chose que de la destruction programmée. « T'as compris ? »

make no mistake

i live in a prison

Il sourcille pas, Tommy, et le contraire l’aurait étonné. S’il la sait cinglée et extrême, peut-être souvent dangereuse de par son inconscience, sa force physique est loin d’être impressionnante. L’adrénaline et la surprise peuvent doper l’effet, mais rien de plus, rien d’extraordinaire. Alors il se contente de la regarder comme s’il s’agissait de banalités, comme si elle n’avait pas sa main sur sa gorge.  Elle débite, elle veut pas qu’il oublie. Ni leurs moments, ni elle. Elle veut qu’il se souvienne de la façon qu’elle a de le réveiller, de l’enflammer. De l’urgence et de la violence de chacun de leur geste. Elle cherche, elle provoque, et Lex, elle a pas peur du Capulet. Elle aurait dû. Elle l’aurait été, si tout était bien connecté dans sa tête. Mais c’est pas le cas. Tommy, il est grisant. Il finit par écraser sa clope, et son regard, elle sait. Elle sait que c’était le calme avant la tempête. Elle sait que lorsque son crâne heurte le mur, c’est le vrai Tommy. Elle peut pas s’empêcher de grimacer sous le choc. Le regard agacé, d’une gosse à la fierté mal placée. J'veux qu'tu fermes ta putain de gueule. La main se resserre autour de son cou, la respiration qui se fait difficile mais elle bronche pas. C’est presque plaisant –et étrange- de sentir son propre pouls contre la paume du Capulet. J'veux qu't'arrêtes de penser qu'tu risques rien. Elle l’a jamais pensé, pas vraiment. Ils ont tous une cible plus ou moins visible dans le dos, c’est juste que la gosse, elle s’en fout. Les règles, elle les brise. Elle se croit pas au dessus, elle crache juste dessus. Pourtant, elle le sait qu’elle doit obéir, elle sait qu’elle doit se calmer, sinon, ça se passera pas comme elle le veut. T'es pas indispensable, tu sais. elle sait, Lex. Elle le sait sans doute mieux que personne, et c’est bien pour ça qu’elle est aussi extrême. Elle perd pas son temps. Les yeux qui se ferment doucement, elle profite de ce moment qu’elle trouverait presque doux, à sentir le souffle de Tommy se mélanger au sien, à profiter du léger contact de ses lèvres. Lexi, elle vit trop vite, trop fort. Pour exorciser ses démons, pour trouver un sens à tout ça. Pour ressentir quoique ce soit. Et si tu continues comme ça, tu vas finir comme les autres, tout au fond d'la Verone. Les yeux qui se ré-ouvrent, ses iris ancrées dans les abysses dans une addiction qu’elle a jamais compris. « Toi aussi, Tommy. Toi aussi. » qu’elle articule difficilement.  C’est pas une menace, juste une foutue prédiction. A croire qu’elle devrait rejoindre Esmée dans son taf de gitan, à prévenir l’avenir à qui veut l’entendre. Ils finiront tous au fond de cette rivière. Dans le même état. Ca fait un bail qu’elle le sait. Sans doute depuis qu’elle a mis les pieds dans cette foutue ville. Mais c’était écrit. Son père aurait jamais dû se barrer, y’a des choses qui sont pas censées changer. Night Vale, c’est dans ADN. T'as compris ? Y’a son regard qui s’adoucit à la gosse. Elle sait pas si c’est Tommy, sa proximité, ou sa question. Elle acquiesce comme elle peut. Evidemment qu’elle a compris, mais pas certain que ça change grand-chose. « Mais tu viendras me récupérer. Tu viendras me repêcher. Tu ferais quoi sans moi ? » C’est pas de la provocation. La voix est trop douce, empreinte d’une sincérité qui fait trop peu souvent surface. La poigne qui se desserre légèrement, mais pas assez pour la laisser complètement libre de ses mouvements. Elle penche juste un peu plus la tête, ses lèvres sur les siennes. Sa lèvre inférieure, entre les siennes.  Doucement, avec un sourire tout aussi léger. « Qui c’est que tu calmerais ? Qui c’est que tu ravagerais ? » de sa violence, de ses reins. Il s’en tape d’autres des filles, elle le sait. Mais eux, ça dépasse la compréhension, ça la dépasse elle. Elle est douée Lex, pour l’exaspérer. Ils sont forts tous les deux pour s’engueuler, pour se baiser. Ils ravagent leurs corps à coups de bassin, pour extérioriser, pour se parler, pour se pardonner. La vérité, c’est que Lex, elle comprend rien avec Tommy. Elle comprend pas, mais elle a besoin de lui, de ce qu’ils ont, peu importe ce que c’est, peu importe à quel point ils se détruisent. C’est pas de l’amour. C’est plus nocif, plus grisant, plus violent. « Tu veux vraiment me flinguer pour un oubli à la con ? » Parce que c’est ce que c’était. Trop défoncé, la tête ailleurs. L’esprit ravagé par la poussière d’abeilles, et les devoirs zappés.